Une conférence régionale sur la gestion des déchets solides en Afrique s'est ouverte, jeudi à Rabat, avec la participation d'experts en la matière et des représentants des Nations unies et d'organisations internationales. Dans une allocution lue en son nom par le Secrétaire général de l'environnement, M. Jamal Mahfoud, M. Abdelkebir Zahoud, Secrétaire d'Etat chargé de l'eau et de l'environnement, a indiqué que la gestion des déchets solides constitue "un domaine prometteur" pour l'investissement car il contribue au développement des activités de recyclage et de valorisation qui ont un impact positif sur l'environnement et l'économie. La création des observatoires régionaux de l'environnement dans différentes régions du Royaume constituera un outil pour assurer le suivi de la situation de l'environnement dans la région et aider les intervenants locaux à prendre les décisions qui s'imposent en la matière, a-t-il indiqué. Pour accompagner la dynamique que connait le Maroc sur le plan de développement et de l'environnement, les objectifs du programme national des déchets ménagers ont été renforcés afin d'augmenter la collecte des déchets et l'assainissement en vue d'atteindre 90 pc à l'horizon 2015 et 100 pc en 2020, a-t-il dit. Le département ambitionne de développer les opérations de tri, de recyclage et de la valorisation à travers la mise en Âœuvre de projets-pilotes pour atteindre 20 pc au niveau du recyclage à l'horizon 2015 et moderniser la gestion des déchets notamment par le biais de la formation et la sensibilisation des intervenants concernés. M. Zahoud a appelé à conjuguer les efforts pour relever les défis de la gestion intégrée et durable des déchets solides afin de réaliser un développement durable. Intervenant à cette occasion, Mme Kenza Kaouakib Robinson, représentante du Département des Affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES), a affirmé que cette réunion se veut une occasion pour les pays africains de concevoir une vision sur un système de gestion durable et intégrée des déchets solides qui prend en considération les besoins des démunis. La question de la gestion des déchets, qui figure parmi les thèmes traités lors de la 19ème Session de la Commission du Développement durable de l'ONU, bénéfice d'une attention particulière, en raison de l'augmentation du volume des déchets et l'apparition de nouveaux types de déchets, notamment les déchets électroniques et les déchets plastiques. De son côté, Mme Khalida Bouzar, représentante du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a mis l'accent sur les défis que pose la gestion des déchets solides, les risques que représentent les déchets pour la santé publique, les coûts élevés des opérations de recyclage à grande échelle ainsi que la mise en place des infrastructures de gestion des déchets qui nécessitent une technologie avancée et des frais élevés. Elle a de même souligné les avantages de la généralisation des services de gestion des déchets, le développement de nouveaux produits, tel que l'énergie et le compostage, à partir des déchets, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la création de nouveaux postes d'emploi. Pour sa part, M. Graham Alabaster, représentant de l'UN-HABITAT, a mis en exergue le rôle important que joue cette organisation en matière de gestion des déchets, à travers l'incitation des investisseurs potentiels à se rendre en Afrique pour découvrir les opportunités et les potentialités et le renforcement des compétences des jeunes dans la perspective de les intégrer dans le marché de l'emploi. Les participants débattront lors de cette conférence notamment du renforcement des capacités des services de gestion des déchets en Afrique, de l'identification de partenariats en vue de l'extension des services de gestion des déchets, et de l'autonomisation des villes en matière d'économie de la gestion des déchets solides. Cette rencontre, de deux jours, est organisée à l'initiative du DAES, de la Division pour le Développement Durable (DDD), en collaboration avec le PNUE, UN-HABITAT, le fonds d'équipement des Nations unies (FENU), le bureau du PNUD de Rabat, le secrétariat d'Etat chargé de l'eau et de l'environnement et l'Institut international de l'eau et de l'assainissement. Une centaine de ministres de l'environnement, de gestionnaires, d'experts et de délégués de différents pays en développement et développés ainsi que des représentants d'organisations internationales participent à cette rencontre.