Le Maroc est animé d'une volonté au plus haut niveau de l'Etat pour inscrire le développement durable parmi ses priorités, a souligné, jeudi à Salé, Mme Amina Benkhadra, ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement. "Le Maroc a, au plus haut niveau de l'Etat, une volonté de développer et d'inscrire le développement durable parmi ses priorités", a affirmé Mme Benkhadra à l'ouverture d'une conférence sur le lancement du projet "Sure" de la Commission européenne en matière des énergies renouvelables, rappelant les instructions de SM le Roi Mohammed VI au gouvernement pour préparer la loi-cadre sur la protection de l'environnement et le développement durable "avec des plans d'action concrets et des objectifs chiffrés". La ministre a également indiqué que le Maroc considère comme "importantes" et "stratégiques" les possibilités pouvant être offertes par les énergies renouvelables et l'amélioration de l'efficacité énergétique pour une planification durable des villes et régions, rappelant les conventions de partenariat signées par son département et l'Agence de développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique avec cinq régions pilotes du Royaume pour le développement de programmes spécifiques en matière des énergies renouvelables et d'efficacité énergétique. L'objectif de ces conventions, a-t-elle expliqué, est de s'approprier au niveau régional le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique à travers la mobilisation des collectivités locales, la réalisation de plans d'action régionaux, le renforcement des capacités des acteurs publics et privés et la création de pôles de compétences pour soutenir l'ensemble de ces actions, ainsi que la mise en place de partenariats public-privé et de mécanismes financiers. La ministre a noté que l'évolution urbaine place aujourd'hui le Maroc face à de multiples défis, notamment la maîtrise de l'expansion de l'espace urbain, la mise en place des services et des infrastructures nécessaires, l'adoption d'un système de mobilité et de transport urbain adéquat, la préservation des espaces publics et du cadre de vie et l'éradication de l'habitat insalubre sous ses différentes formes. Il s'agit, a-t-elle ajouté, de disposer à cette fin au niveau des villes d'une planification globale alliant développement économique et développement durable, avec ses composantes liées aux volets économique, urbanistique, d'infrastructures et d'équipements collectifs, mettant l'accent sur la nécessité de mobiliser tous les acteurs concernés et de mettre en place le cadre approprié à une intervention sectorielle coordonnée, l'enjeu étant de passer d'une approche sectorielle à une approche globale valorisant et confortant la ville dans ses différentes dimensions économique, sociale et environnementale. Mme Benkhadra a relevé, dans ce sens, que tout projet urbain doit être l'émanation d'un consensus global et d'une démarche de conception durable et collective, avec une maîtrise coordonnée des ressources, rappelant que plusieurs villes marocaines sont en train de développer leur planification et d'améliorer leur environnement. Ces efforts, a-t-elle souligné, doivent être renforcés pour que l'ensemble des villes marocaines soient en mesure de faire face aux défis du développement, ajoutant que le renforcement des compétences et des capacités locales constitue un pilier important dans la mise en oeuvre de la politique visée pour les villes marocaines. Mme Benkhadra a, par ailleurs, indiqué que le projet "Sure" lancé à Salé procède de la vision globale de doter les villes marocaines de plans d'action en matière des énergies renouvelables et de développement durable. Ce projet s'appuiera sur l'expérience des deux villes européennes Murcie (Espagne) et Friedrichshafen (Allemagne) en matière de planification durable qui intègre l'amélioration de l'efficacité énergétique et l'utilisation des énergies renouvelables, qui sont deux objectifs majeurs de la nouvelle stratégie énergétique nationale adoptée conformément aux Hautes Orientations Royales, a ajouté Mme Benkhadra. Pour sa part, M. Noureddine Lazraq, président du conseil de la ville de Salé a souligné l'intérêt particulier que porte le Maroc au développement des énergies renouvelables, en exploitant notamment les potentialités dont il dispose. Il a rappelé que la ville de Salé est la première à bénéficier du projet de partenariat "Sure" de la Commission européenne portant sur les énergies renouvelables. Ce projet, a-t-il expliqué, vise la réduction des émissions de CO2, l'augmentation de l'efficacité énergétique et l'utilisation des énergies renouvelables au niveau des deux villes pilotes Polotsk (Biélorussie) et Salé, et ce dans le but de préparer leur adhésion à la Convention des Maires. Cette adhésion, a-t-il dit, vise à inciter les collectivités locales et les citoyens à atteindre les objectifs climatiques et énergétiques de l'Union européenne (UE) d'ici 2020, à savoir la réduction de 20 pc des émissions de CO2 sur les territoires des pays de l'Union par une meilleure efficacité énergétique et la production et l'utilisation d'énergies moins polluantes. Ces objectifs, a-t-il ajouté, s'inscrivent en droite ligne des directives Royales visant la mise en oeuvre de la Charte nationale de l'environnement. Le projet "Sure" relève du programme de coopération en matière de développement urbain et de dialogue de la Commission européenne (CIUDAD). Il vise à aider les villes cibles à établir des réseaux transnationaux et à développer leurs capacités pour élaborer leurs propres plans d'action pour l'énergie durable. Les deux villes de Salé et Polotsk seront soutenues dans cette démarche par les villes espagnole Murcie et allemande Friedrichshafen. La conférence de lancement du projet "Sure" s'est déroulée en présence notamment du gouverneur de la préfecture de Salé, M. Alami Zbadi, des représentants de la Commission européenne et des villes de Polotsk, Murcie et Friedrichshafen, ainsi que de chercheurs et d'experts en matière des énergies renouvelables et de développement durable.