La réforme de l'enseignement, érigée en priorité stratégique pour le Maroc, a été accompagnée par un effort de financement considérable avec une augmentation de 150 pc des budgets de fonctionnement (hors salaires) et d'investissement durant la période 2008-2010, a affirmé, vendredi à Dakar, la secrétaire d'Etat chargée de l'enseignement scolaire, Mme Latifa Labida. Intervenant à l'occasion de l'adhésion du Maroc à la Conférence des ministres de l'Education ayant le français en partage (CONFEMEN) qui tient sa 54ème session ministérielle cette semaine à Dakar, Mme Labida a passé en revue les principaux axes de la réforme de l'enseignement que mène le Maroc, les performances réalisées et les perspectives d'avenir pour ce secteur clé pour le progrès et le développement. Au moment où intervient cette adhésion à la CONFEMEN, le Maroc est engagé dans une réforme de grande envergure de son système éducatif, érigé au rang des priorités nationales et bénéficiant de la Haute sollicitude de SM le Roi Mohammed VI, a-t-elle dit lors d'une séance plénière de la conférence où l'adhésion du Maroc a été fortement applaudie. Et d'évoquer quelques principaux axes de la réforme de l'enseignement au Maroc tels les approches par compétences, les technologies de l'information et des communications, la gestion décentralisée et participative axée sur les résultats, en plus du développement des capacités et professionnalisation. Sur le volet des efforts pour la généralisation de la scolarisation et la lutte contre la déperdition, Mme Labida a mis l'accent sur les nouveaux programmes d'appui qui ont été développés à destination des enfants issus de familles à revenus modestes. La distribution de manuels et de fournitures scolaires ou les transferts monétaires conditionnels ont été couronnés de résultats impressionnants en ce qui concerne la réduction des taux de déperdition scolaire, a-t-elle dit à ce sujet. Une prise de conscience quasi-généralisée de la place qu'occupe l'école dans la consolidation du Maroc moderne qui ouvre des perspectives prometteuses pour notre système éducatif avec des efforts incessants pour une quête de la qualité et du meilleur pour ce secteur essentiel pour le développement, a-t-elle assuré. "Dans ce contexte, nous serons heureux de partager notre expérience avec les membres de la CONFEMEN, de même que nous prendrons part aux réflexions et actions initiées au sein de cet espace, qui ont atteint un niveau de pertinence remarquable", a affirmé la secrétaire d'Etat. "Cette adhésion à la CONFENEM engage mon pays à assumer pleinement son adhésion pour Âœuvrer avec l'ensemble des membres de cette prestigieuse organisation à poursuivre la réalisation de notre noble mission qui consiste à garantir une éducation de qualité pour tous", a-t-elle dit. Mme Labida a également tenu à saluer "la doyenne des organisations francophones" qui a Âœuvré, tout au long de 50 ans, à la promotion des valeurs de partage et de solidarité au sein de cet espace, ce qui a permis à la CONFEMEN de s'imposer sur la scène internationale par son sérieux et par la qualité de sa contribution à l'amélioration des systèmes éducatifs des pays membres. Et de formuler le souhait de voir cet espace de coopération francophone, qui s'illustre particulièrement par la qualité de ces travaux en matière d'évaluation et d'orientation stratégique des politiques éducatives, initier de nouvelles ambitions vers un champ partenarial de plus en plus étendu, fonctionnel et bénéfique aux systèmes éducatifs des pays membres. Les participants à cette rencontre, qui a réuni une vingtaine de ministres de l'éducation de pays francophones et de responsables du secteur de l'enseignement, ont ovationné l'adhésion du Maroc qui porte le nombre des pays membres à 44 pays, la Tunisie et le Vietnam ayant rejoint également l'organisation à l'occasion de ces assises. La 54ème session ministérielle de l'organisation a été tenue sous le thème "Qualité de l'éducation, un enjeu pour tous : Constats et perspectives ". Un domaine sur lequel l'institution a travaillé pendant 50 ans, à savoir la question de la qualité, domaine privilégié d'interventions de la CONFEMEN. Les travaux de cette session, qui coïncident avec la célébration du cinquantenaire de cette organisation francophone, ont également porté sur l'analyse des systèmes éducatifs (le PASEC), le métier de directeur d'école, la formation à distance des enseignants et la réflexion sur les facteurs de la qualité de l'éducation. Plusieurs intervenants à la séance plénière ont souligné que si des progrès notables ont été réalisés dans la généralisation de la scolarité, il reste un enjeu de taille qui consiste à mettre sur pied et promouvoir des systèmes pédagogiques de qualité orientés vers la formation des ressources humaines qualifiées pour soutenir les efforts de développement. De l'avis des intervenants, il faut également livrer davantage d'efforts sur les chantiers de la généralisation de la scolarisation afin de réduire les écarts des performances entre milieu urbain et milieu rural, avec une attention particulière à la scolarisation des jeunes filles. La cérémonie d'ouverture de cette manifestation a été marquée par l'installation du nouveau président de la CONFENEM, le ministre sénégalais de l'enseignement, M. Kalidou Diallo qui succède à ce poste au canadien Claude Landry.