Les parlementaires et élus de la région du Sahara ont adressé des lettres au président de la République française, au président du gouvernement espagnol, au Secrétaire général de l'ONU et au président du Parlement européen pour les mettre au fait des péripéties concernant les actes de vandalisme à Laâyoune et de leur présenter les données objectives en rapport avec le campement de Gdeim Izik, ainsi que les efforts entrepris par les pouvoirs publics pour répondre aux revendications des populations. Réunis ce samedi à Laâyoune, ces parlementaires ont souligné, dans une lettre au Président de la République française, M. Nicolas Sarkozy, que l'Algérie et le polisario ont mis à profit ces actes de vandalisme pour déclencher une campagne de désinformation et de dénigrement contre le Maroc et contre ses acquis dans le domaine des droits de l'homme. "L'Algérie ne s'est pas contentée de cette campagne calomnieuse contre un pays frère et ami, dont la Charte des Nations-Unies lui interdit toute ingérence dans ses affaires intérieures, mais elle a soutenu les actes de vandalisme commis par un groupe d'individus, qui ont reçu une instruction militaire avérée", ajoutent les signataires. Les conséquences de ces actes se reflètent à travers l'ampleur des dégâts que les fauteurs de troubles ont occasionnés aux biens publics et privés, qui ont été incendiés, leur blocage des routes et le pillage des banques. Pis encore, ils ont recouru à l'assassinat sauvage, qui rappelle les méthodes des mouvements takféristes et djihadistes, d'éléments des forces de l'ordre et de la protection civile, qui voulaient accéder pacifiquement au camp et qui ont été attaqués au moyen de bombonnes de gaz, de cocktails molotov et d'armes blanches de tous calibres. "Nous, représentants et élus des trois régions des provinces du Sud du Royaume du Maroc, nous nous adressons à Votre Excellence, depuis Laâyoune, pour vous informer de la réalité de la situation dans cette région, loin de la propagande pernicieuse qui a toujours eu pour objectif de discréditer le projet marocain d'édification d'une société démocratique, de modernisation politique et de cohabitation culturelle, linguistique et identitaire", ajoute la lettre. Dans leur lettre au chef du gouvernement espagnol, les parlementaires et élus des provinces du Sud, ont demandé à M. José Luis Zapatero d'Âœuvrer à désamorcer la tension que certains milieux entretiennent et de soutenir la proposition marocaine d'autonomie pour la région du Sahara, en tant que proposition sérieuse et unique mise sur la table des négociations. Les signataires enregistrent, avec consternation, les positions préjudiciables au Maroc exprimées par une frange de la classe politique espagnole et une patrie non négligeable de son opinion publique, ajoutant que ces milieux sont sous l'emprise de lobbies opposés à l'intégrité territoriale du Maroc et qui ont été amenés à exprimer des opinions fondées, hélas, sur une intention inavouée de leurrer l'opinion publique nationale espagnole et européenne, dénotant ainsi un acharnement injustifié dans le but de brouiller le rapprochement positif des points de vues de nos deux pays concernant nombre de questions et la sagesse et la pondération qui ont marqué la gestion des dossiers en suspens. Les signataires ont exprimé leur étonnement des comptes-rendus de la presse espagnole et des exigences formulées par certains politiques espagnols, y compris ce qui a été attribué à la ministre espagnole des affaires étrangères quant à sa volonté de convoquer une réunion du conseil de sécurité, pour l'examen de la situation dans la ville de Laâyoune. Ils ont déploré que ces derniers ne soient pas au fait de la réalité de ce qui s'est passé dans le camp de Gdeim Izik, depuis la mi-octobre dernier, et insisté sur la nécessité d'avoir présent à l'esprit les relations de voisinage et de géographie qui lient le Maroc et l'Espagne, les intérêts économiques réciproques et la volonté de nos deux peuples de cohabiter dans un espace méditerranéen attaché aux vertus du dialogue des civilisations et des cultures.
Dans leur lettre au Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki Moon, ces parlementaires ont souligné que le camp de Gdeim Izik qui a été dressé à l'est de la ville de Laâyoune pour exprimer des revendications légitimes à caractère strictement social et économique, a connu un tournant dangereux suite à son infiltration par le polisario et les services de renseignements algériens et leur manipulation d'éléments suspects poursuivis en justice pour des affaires pénales et qui ont pris le campement en otage et y ont imposé un agenda sans rapport avec ses habitants. Ces éléments suspects poursuivis pénalement ont commis des actes réprimés par la loi en empêchant les populations de quitter le camp ou de démonter les tentes ou de rejoindre les centres d'enregistrement pour bénéficier des offres des pouvoirs publics. Ils ont de même répandu un climat de terreur vis-à-vis des personnes âgées, des femmes et des enfants, et réprimé toutes les tentatives et appels visant à mettre fin à la situation dans le campement, dès lors que les revendications des protestataires ont été satisfaites. Cette situation, le polisario et derrière lui l'Algérie, ont essayé de vous la présenter sous une autre image, celle de la victime d'atteinte aux droits et aux libertés, ce qui relève d'allégations qui ne résistent pas devant les faits avérés et les données objectives que l'on ne saurait occulter. Ces parlementaires se sont interrogés comment une partie peut-elle, à la veille de l'amorce des négociations, créer un climat tendu pour chahuter ce processus et prétendre, en même temps, qu'elle est sérieuse dans les négociations ? Et de poursuivre comment l'Algérie peut-elle faire acte de présence lors des rounds de négociations en tant qu'observateur, alors qu'elle fait l'apologie d'un point de vue déterminé et donne la preuve de sa partialité et de son parti-pris et prétend n'avoir aucun lien avec le dossier qui est soumis à la communauté internationale ? Dans leur lettre au président du Parlement européen, ces parlementaires soulignent que les institutions européennes, sont convaincues du processus de réformes et de modernisation dans lequel notre pays s'est engagé, et se sont félicitées, à plusieurs reprises, du degré de progrès enregistré tant sur le plan économique et politique que des droits de l'Homme. Confiantes en le modèle marocain qui prend forme, ces institutions ont soutenu tous les projets présentés dans différents domaines, ce qui a permis à notre pays de hisser sa place au rang de partenaire stratégique pour l'Union européenne. Ce statut avancé accordé au Maroc a été vu d'un mauvais Âœil de la part de certaines parties qui exploitent de manière systématique certains événements isolés ou tentent de les amplifier pour porter atteinte à ce grand acquis diplomatique du Royaume. A chaque occasion, des voix anachroniques s'élèvent pour réclamer l'annulation de l'accord de pêche ou mettre fin au statut avancé accordé à notre pays. Ce sont ces mêmes voix qui se sont élevées à la suite du démantèlement du camp de Gdeim Izik, faisant état de morts parmi les civils et d'une guerre d'extermination et autres discours fallacieux, que nos médias ont immédiatement démentis en bloc, ajoute la lettre. L'intervention des forces de l'ordre, pour démanteler ce campement, est intervenue après l'épuisement de tous les moyens possibles pour établir un dialogue constructif et responsable, visant à mettre un terme à une situation anormale et inadmissible. Au moment où tout le monde a accueilli favorablement les réponses et les propositions des pouvoirs publics pour satisfaire les revendications formulées dans les domaines de l'emploi et du logement, une poignée de personnes recherchées par la police et de repris de justice ont refusé catégoriquement de s'inscrire dans le processus de dialogue engagé et ont recouru à l'escalade en vue de faire perpétuer cette situation par la fermeture et l'interdiction de l'accès et la sortie du campement. Ils ont exploité la situation des enfants, des femmes et des vieillards, faisant régner un climat de terreur physique et psychique, ajoutent les signataires.