Le projet de loi de finances 2011 vise la préservation des acquis et la poursuite des réformes pour soutenir la croissance et le développement humain, a souligné, jeudi à Rabat, le ministre de l'Economie et des Finances, M. Salaheddine Mezouar. S'exprimant lors d'un point de presse consacré à la présentation des grandes lignes du projet de loi de finances 2011, M. Mezouar a indiqué que ce projet repose sur "l'impulsion du développement durable, le relèvement des défis de l'ouverture et de la compétitivité, la poursuite des réformes nécessaires pour la consolidation de la bonne gouvernance et l'élargissement de la base de la classe moyenne". L'économie marocaine a fait preuve de "résilience grâce à la démarche adoptée par le gouvernement depuis le déclenchement de la crise", a-t-il dit, rappelant le contexte économique international marqué par une croissance mondiale "fragile et contrastée" selon les régions, une volatilité des cours des matières premières et une instabilité sur les marchés de change. En dépit de cette conjoncture internationale difficile, le Maroc devrait enregistrer un taux de croissance de 5 pc, un taux d'inflation de 2 pc, un déficit budgétaire de 3,5 pc et un baril de pétrole à 75 dollars, a relevé le ministre. 18.802 POSTES D'EMPLOI A CREER EN 2011 Le gouvernement s'engage, à travers ce projet, à poursuivre le soutien des secteurs sociaux et la valorisation de l'élément humain, notamment la poursuite du plan d'urgence de l'éducation et de la formation avec un budget de 47,8 milliards de dirhams (MMDH), un meilleur ciblage de la population défavorisée (4,3 MMDH) et l'entrée en vigueur du fonds d'entraide familial, a précisé M. Mezouar. Le projet de loi de Finances 2011 prévoit la création de 18.802 postes d'emploi, la réduction de 10 pc des dépenses de fonctionnement des administrations et des établissements publics et la maîtrise de la masse salariale, a-t-il noté. PROMOTION DES INVESTISSMENTS ET AMELIORATION DU CLIMAT DES AFFAIRES Ce projet met l'accent sur la nécessité de maîtriser le déficit budgétaire et de maintenir l'effort d'investissement par la création du Fonds national de soutien à l'investissement destiné à attirer les financements privés, notamment extérieurs. Ce fonds sera financé à hauteur de 50 pc par des recettes de privatisation, a annoncé le ministre. Le gouvernement va aussi prendre des mesures incitatives dans le cadre de son ouverture sur le marché africain par le relèvement de 30 à 100 millions de dirhams (MDH) du plafond des investissements marocains autorisés dans le continent, a-t-il fait savoir. Dans le mêmes sens, il a précisé que 200 MDH seront affectés par le Fonds de promotion des exportations au titre du projet de Loi de finances 2011 pour inciter les opérateurs privés à renforcer leur présence sur le marché africain. Pour améliorer le climat des affaires au Maroc et la compétitivité de l'économie nationale, le ministre a souligné l'importance de la création d'une place financière régionale à Casablanca et de la prise de mesures fiscales incitatives. Il a fait état, dans ce cadre, de la réduction de 30 à 15 pc du taux de l'impôt sur le revenu (IR) applicable aux revenus de capitaux mobiliers de source étrangère et l'attribution d'allègements fiscaux aux entreprises de gestion des résidences immobilières de promotion touristique. Il sera procédé en 2011 à la généralisation de la réduction du droit d'importation sur les intrants, l'accélération du rythme de réduction du droit d'importation appliqué sur les intrants utilisés dans certains secteurs du Pacte pour l'Emergence industrielle et la réduction du droit d'importation au minimum de 2,5 pc pour les équipements et les matériaux utilisés dans les énergies renouvelables, a précisé M. Mezouar. Le projet de loi prévoit également la réduction, au minimum de 2,5 pc, du droit d'importation en faveur des voitures à technologie hybride et des huiles et des préparations lubrifiantes, la reconduction de l'application du taux préférentiel en faveur des veaux destinés à l'engraissement et l'unification de la taxe intérieure de consommation appliquée sur les différentes huiles et préparations lubrifiantes. Le ministre de l'Economie et des Finances avait présenté, mercredi, devant la Chambre des représentants, les grandes lignes du projet de Loi de finances 2011 en présence du Premier ministre et de plusieurs membres du gouvernement.