Le Maroc a appelé, mercredi, par la voix de Mme Latifa Akharbach, secrétaire d'Etat aux affaires Etrangères et à la Coopération, à une action collective francophone pour formuler des réponses pertinentes aux défis sécuritaires transnationaux dans la grande région du Sahel, d'Afrique du Nord et d'Afrique de l'Ouest. Si notre monde d'aujourd'hui est confronté à de nouveaux défis majeurs pour la stabilité et la sécurité collective tels que les défis sécuritaires liés, entre autres, au terrorisme, à la piraterie et aux trafics de tous genres, de larges parties de notre espace francophone, notamment en Afrique, sont singulièrement exposées et particulièrement vulnérables à ces périls qui portent atteinte non seulement à leur droit à la sécurité et à la stabilité, mais ruinent aussi leurs efforts de développement économique, a mis en garde Mme Akharbach, qui intervenait lors de la 26e Conférence ministérielle de la Francophonie, organisée à Montreux, en Suisse. Face à cette situation, a-t-elle insisté, le Maroc appelle à une plus grande attention et à une action collective francophone pour formuler des réponses pertinentes aux défis sécuritaires transnationaux dans la grande région du Sahel, d'Afrique du Nord et d'Afrique de l'Ouest, soulignant l'urgence d'examiner et de rechercher ensemble de nouveaux modes de coopération et de solidarité face à ces menaces suprarégionales. La responsable marocaine a, par ailleurs, affirmé que le Maroc, dont le Souverain, SM le Roi Mohammed VI, préside le Comité Al Qods, qui déploie depuis de nombreuses années une valeureuse action de terrain pour soulager les souffrances des habitants de Jérusalem et sensibiliser l'opinion publique internationale à la protection d'Al Qods comme symbole de la coexistence pacifique entre les religions et les cultures, exhorte à davantage de mobilisation et de soutien de la part de la famille francophone pour attirer l'attention du monde sur la situation du peuple palestinien et pour faire aboutir la solution politique négociée de deux Etats vivant côte à côte en paix. La secrétaire d'Etat aux affaires Etrangères et à la Coopération a indiqué que "notre vœu commun" est que le XIIIe Sommet de la Francophonie, (prévu du 22 au 24 octobre), qui se tient dans une conjoncture particulière, marquée par une prise de conscience inédite, des limites de l'ordre interétatique face à la montée des problèmes globaux, sera une étape importante dans l'affirmation de l'ambition légitime de la Francophonie à se référencer en acteur audible et crédible sur la scène internationale. La Francophonie qui a été pionnière en matière de défense de la diversité culturelle, a-t-elle souligné, est appelée, en continuité de ce combat, à plaider et agir pour la démocratisation des relations internationales notamment en matière de décision économique et financière et de reconnaissance de la diversité dans des domaines autres que la culture. Pays fier de son ancrage africain, le Maroc est particulièrement attaché à cette exigence d'équité dans les relations internationales et à la prise en compte de l'apport spécifique de chaque pays et de chaque région à la résolution des problèmes globaux notamment en cette période de sortie de crise, a fait remarquer Mme Akharbach, rappelant que dans Son message à la troisième World Policy Conférence tenue à Marrakech le 16 octobre dernier, SM le Roi a appelé à "l'éclosion d'une biodiversité de la globalisation" et à "l'adoption de modes de gouvernance innovants propres à apporter une contribution participative à l'esquisse d'une gouvernance mondiale efficiente". Mme Akharbach a, d'autre part, salué la pertinente contribution de la Francophonie au dernier Sommet des Nations-Unies sur les OMD, rappelant que, représenté par SM le Roi, le Maroc y a plaidé pour la promotion d'une coopération Sud-Sud agissante, dans le cadre d'une approche diversifiée et inclusive ainsi que pour l'initiation d'un dialogue de haut niveau sur l'investissement en Afrique.
Elle a signalé, à cet égard, que le Maroc qui, sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, s'est engagé dans la construction d'un projet de société basé sur les valeurs de l'Etat de droit et la consolidation continuelle des droits humains, a aussi fait de ces combats un axe majeur de son engagement multilatéral. Au sein de la famille francophone, le Royaume, dans l'esprit de la Déclaration de Bamako, s'est constamment mobilisé pour le renforcement des institutions de l'Etat de droit, l'échange des pratiques et des expériences utiles en la matière, la promotion de la culture démocratique et des droits de l'Homme véritablement assumés, a-t-elle souligné. Elle a ajouté que le Maroc se félicite aussi des réalisations de la coopération multilatérale francophone en matière de paix, de démocratie et des droits de l'Homme. Mme Akharbach a indiqué que l'Organisation Internationale de la Francophonie qui, au fil des ans, s'est élargie à l'ensemble des grandes régions du monde, est un espace pluriel, aux richesses humaines et naturelles réelles, au référentiel de solidarité bien établi qui l'habilitent à asseoir les bases d'une coopération Sud- Sud multiforme et d'envergure venant enrichir et renforcer les échanges Nord-Sud déjà existants en son sein. Ce faisant, a-t-elle dit, la Francophonie touchera davantage les opinions publiques qui en ces temps de précarité économique et de crise globalisée ont soif de solidarité, d'équité et d'exemplarité. Des valeurs et de la prospérité en partage, tel pourrait alors être le credo d'une Francophonie d'avenir, a-t-elle dit. La secrétaire d'Etat aux affaires Etrangères et à la Coopération a estimé que la Francophonie ne s'invitera à la table des grandes négociations internationales que lorsqu'elle se sera érigée en espace riche d'expériences réellement partagées en matière d'échanges économiques, de développement durable et de concertation politique. Il est, certes, un fait que la coopération multilatérale francophone a atteint des résultats tout à faits louables dans certains secteurs d'intervention comme la coopération culturelle et linguistique, la coopération juridique, la formation ou la jeunesse, mais pour la coopération économique le bilan est encore en-deçà de notre potentiel et des besoins réels, a fait observer Mme Akharbach, pour qui la Francophonie économique participe encore du vœu inaccompli. Elle a souligné qu'avec les efforts de tous, la soutenabilité du développement et l'intensification du commerce et des flux d'échange, pourront être très utilement promus davantage dans l'espace francophone. Dans une déclaration à la MAP en marge de cette réunion, Mme Akharbach a affirmé, à ce propos, que le Maroc considère que l'espace francophone gagnerait à renforcer sa capacité en matière d'appui au développement et de mise en réseau des expertises en matière de renforcement des capacités pour l'élaboration et la mise en œuvre des politiques nationales énergétiques et environnementales. Elle a rappelé, dans ce contexte, que le Royaume qui s'est doté cette année d'une charte nationale pour le développement durable et l'environnement, à l'issue d'une démarche participative et inclusive et au moyen de concertations avec les élus et la société civile, considère que le développement durable constitue l'enjeu essentiel à l'aube du IIIe millénaire.