Le Maroc plaide pour un débat "responsable et constructible" pour améliorer l'action de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) et sa contribution à la paix au Proche-Orient, en particulier dans les territoires arabes occupés où la situation est "extrêmement grave", a souligné mardi à Paris Mme Aziza Bennani, ambassadeur déléguée permanente du Royaume auprès de l'UNESCO. "Face à l'extrême gravité sur le terrain, nous espérons qu'un débat responsable et constructif puisse être organisé pour la prise des décisions qui s'imposent, dans les domaines de compétence de l'UNESCO", a-t-elle dit dans son intervention devant la 185e session du Conseil exécutif de l'institution onusienne qui se tient jusqu'au 21 octobre à Paris. Le Conseil exécutif devra se pencher, entre autres, sur cinq projets de décisions sur le Proche-Orient, reportés depuis la précédente session. Ils concernent l'action de l'UNESCO dans les territoires palestiniens et arabes occupés, y compris le Golan syrien, portant sur l'éducation, la culture, la sauvegarde du patrimoine, notamment les sites palestiniens d'Al-Haram Al-Ibrahimi et de la Mosquée Bilal ibn Rabah, la vielle ville d'Al Qods et la Rampe des Maghrébins, ainsi qu'en matière de reconstruction et de développement de Gaza. Mme Bennani a souligné à cet égard le rôle déterminant de l'UNESCO, à travers ses différentes missions, dans la construction de la paix, la résolution des conflits et la réconciliation. Elle a relevé toutefois que l'Organisation est appelé à "agir résolument" pour transformer la culture de la violence et de la guerre en une culture du dialogue et de la paix, à travers des actions et des projets concrets concernant les politiques publiques, les programmes gouvernementaux, la création de réseaux, etc., dans la perspective de "créer un mouvement mobilisateur global pour aider à la gouvernance mondiale". Sur le plan de l'éducation, Mme Bennani a souligné l'importance d'oeuvrer davantage pour rattraper les retards enregistrés en la matière dans certains pays, notamment en Afrique et dans le Monde arabe, en faisant recours à la planification qui reste, selon elle, "un élément clef pour l'efficacité des politiques éducatives". Mme Bennani salué à ce propos le rôle important de l'Institut international pour la planification de l'éducation (IIPE), relevant de l'UNESCO, avec lequel le Maroc avait signé une convention de partenariat visant le renforcement de ses capacités de planification et de gestion, "des questions de grande utilité pour son Plan d'Urgence (2009-2012)". Ce plan, a-t-elle expliqué, a permis d'assurer, dans le cadre de la généralisation de l'enseignement national, la scolarisation à 93 pc. La diplomate a noté, par ailleurs, que le Maroc, qui accorde une grande importance à la dimension environnementale du processus de développement, "est très intéressé" par la suite donnée à la Stratégie de l'UNESCO sur le changement climatique et les résultats du groupe de travail chargé de traduire les initiatives de l'Organisation sur ce sujet en actions concrètes. Elle a également relevé la nécessité de se pencher sur une mise en oeuvre efficace des autres programmes de l'UNESCO concernant, entre autres, la lutte contre la pauvreté, la promotion de la recherche et du dialogue interculturel en faveur de la paix, en insistant sur le rôle de l'information et de la communication à cet égard. Dans le cadre de la 185ème session du Conseil exécutif de l'Unesco, qui se tient du 15 au 21 octobre au siège de l'Organisation culturelle et éducative onusienne, à Paris, Mme Bennani avait participé lundi avec le ministre de la Culture de la Culture, M. Bensalem Himmich, à une rencontre thématique sur "Le dialogue interculturel en 2010: revisiter les politiques sous l'angle d'une culture de la paix". Le Conseil exécutif, où siège actuellement le Maroc, est l'un des trois organes constitutionnels de l'UNESCO. Agissant sous l'autorité de la Conférence générale, cet organe étudie le programme de travail de l'Organisation ainsi que les prévisions budgétaires correspondantes que lui soumet le Directeur général.