L'Année internationale du rapprochement des cultures, lancée, jeudi à Paris dans la perspective de promouvoir la paix à travers le monde, jouit d'ores et déjà du soutien de plusieurs partenaires dans différents pays, notamment au Maroc, selon l'Organisation des Nations unies pour l'Education, la Science et la Culture (Unesco), chef de file de cette initiative onusienne. Le Maroc célébrera ainsi cet événement à travers l'organisation d'une grande manifestation culturelle sous le thème "Multiculturalisme et diversité religieuse au bénéfice des jeunes" (février-juin), dans le cadre d'une coopération entre la Fondation Essaouira Mogador et le projet Université du Moyen-Orient/Centre pour l'Enseignement supérieur au Moyen-Orient. Cette manifestation est l'une des activités phares retenues par l'Unesco pour célébrer l'Année internationale qui vise à "démontrer les effets bénéfiques de la diversité culturelle en reconnaissant l'importance des transferts incessants entre les cultures et les liens qui ont pu être tissés depuis l'aube de l'humanité". Elle s'inscrit dans le cadre d'un plan d'action mondial tendant à "promouvoir une diversité culturelle, ethnique, linguistique et religieuse", à "construire un cadre de valeurs communes", à "renforcer l'enseignement de qualité et le développement de compétences" et à "favoriser le dialogue au service du développement durable". L'année 2010 sera ainsi marquée par différentes activités à travers le monde, axées notamment sur la multiplication de recherches, de rencontres et de débats publics, et l'élargissement des espaces de médiation interculturelle, sous formes d'expositions illustrant les échanges et les transferts entre les cultures, ainsi que de foires et de festivals. Ces activités, qui se tiendront dans des lieux comme les musées, les galeries et les fondations, seront soutenues par les nouvelles technologies, notamment en faveur de la diversité linguistique et de la traduction. Par ailleurs, une attention particulière sera accordée à la promotion de la créativité en tant que ressort fondamental de l'innovation, en insistant aussi bien sur les spécificités que sur les similitudes des sociétés. A cet égard, la promotion d'une vision intégrée du patrimoine culturel sous tous ses aspects (porteur d'histoire et d'identité, ressource et moteur de développement durable, outil du dialogue interculturel, y compris religieux) doit être mis en valeur. Il s'agit également d'améliorer l'accès à l'éducation formelle et non formelle, en insistant sur l'éducation de qualité pour tous, l'éducation aux droits de l'homme, à la diversité culturelle, au genre, à l'intégration de groupes marginalisés ainsi qu'au renforcement de la coopération interuniversitaire Sud-Sud et Nord-Sud, à travers la création de pôles d'excellence et d'innovation. Le programme des manifestations sera enrichi par la contribution des médias et de nouvelles technologies d'information, pour changer les perceptions des différentes cultures et religions, via la promotion du dialogue sur Internet où plusieurs expressions culturelles et linguistiques peuvent être mises en circulation et partagées, favorisant le dialogue entre professionnels des médias venant de différentes cultures. Les activités prévues dans le cadre de cette année devront également favoriser la reconnaissance et le respect des savoirs pour contribuer au développement durable, la promotion des droits de l'homme, de la philosophie et du dialogue interculturel avec un accent particulier sur la lutte contre le racisme et la discrimination ainsi que sur la culture de paix et de la démocratie. L'Année internationale du rapprochement des cultures a pour objectif d'"aider à dissiper les amalgames nés des ignorances, des préjugés et des exclusions qui engendrent tensions, insécurité, violence et conflits". L'Unesco estime que pour concrétiser un dialogue authentique, il est impératif de solliciter les voix les plus diverses et de renouveler les partenariats traditionnels du dialogue des cultures (ONU, Alliance des civilisations, Conseil de l'Europe, Union européenne, etc.) en forgeant notamment de nouveaux partenariats public-privé.