Le Maroc commémore, lundi, le 66ème anniversaire de la présentation du Manifeste de l'Indépendance qui a ouvert une page glorieuse dans la lutte menée par le Trône alaouite et le peuple marocain pour la liberté, l'indépendance et le parachèvement de l'intégrité territoriale du pays. Elaboré par feu SM Mohammed V et le mouvement national, le Manifeste de l'indépendance, dont la signature fera date dans l'histoire du pays, est un acte fondateur du Maroc moderne. En ce jour mémorable du 11 janvier 1944, les signataires de ce document présentaient au Sultan Sidi Mohammed Ben Youssef un texte intitulé "Ouathiqat Al Istiqlal" (Manifeste de l'Indépendance). Un document qui illustre un événement dans le processus de la lutte héroïque menée par les Marocains pour la libération et l'indépendance du pays et réclamait la restauration de tous les droits dont le colonialisme avait dépossédé le Maroc. Les signataires du Manifeste ont consenti de grands sacrifices avec abnégation et dévouement, afin d'en finir avec l'ère de la tutelle et du protectorat et hâter l'avènement de la liberté et de l'indépendance. Le document insistait en particulier sur l'intérêt porté par le Trône au mouvement de réformes et à la création d'un régime politique de la choura garantissant les droits et devoirs de toutes les composantes du peuple marocain. Le Libérateur et père de la Nation a demandé, comme l'a précisé feu SM Hassan II dans son ouvrage "Le Défi", que ce "Manifeste fût communiqué, en même temps, le 11 janvier 1944, aux autorités françaises, américaines et britanniques. L'ambassadeur de l'URSS à Alger avait reçu lui aussi un exemplaire". Sitôt rendu public, le document provoqua à la fois la surprise et la colère des autorités coloniales, ainsi qu'une prise de conscience populaire qui s'est traduite par le ralliement au mouvement national de toutes les couches sociales et de toutes les organisations politiques, syndicales, culturelles et sportives. En mai 1945, feu SM Mohammed V se rendait à Paris où il a eu des entretiens avec le général De Gaulle au cours desquels il revendiquait l'indépendance du Maroc. Deux ans plus tard, le 9 avril 1947, le Père de la Nation s'est rendu à Tanger où il prononça son discours historique réclamant publiquement et solennellement l'indépendance et affirmant la volonté du Maroc de voir abolir le régime du protectorat, d'adhérer à la Ligue arabe et de recouvrer son intégrité territoriale. Le regretté Souverain avait ensuite renouvelé ses positions au cours de sa visite en octobre 1950 en France. Face à l'action du Souverain et à la symbiose entre le peuple et le Glorieux Trône Alaouite, les autorités coloniales décident, le 20 août 1953, d'exiler feu SM. Mohammed V, son compagnon de lutte, feu SM. Hassan II et la Famille Royale. C'est ainsi que jaillit l'étincelle de la Révolution d'un peuple prêt à tous les sacrifices pour son Roi légitime, symbole de son unité et pérennité. Cette décision a déclenché un vaste mouvement de résistance qui a permis le retour triomphal du Père de la Nation et de tous les membres de la famille Royale, ainsi que la proclamation de l'indépendance du Maroc. C'est dire que le Manifeste de l'Indépendance s'inscrit dans le cadre d'une stratégie globale de l'action nationale pour l'indépendance, sous la conduite éclairée de feu SM Mohammed V. De par sa teneur, ce document historique incontournable définit aussi la politique future du Maroc et ses choix pour l'édification d'une société démocratique, où prévalent les libertés et les principes de droit. L'esprit ayant animé cette épopée glorieuse a marqué à jamais le Royaume, comme en témoigne la détermination affichée par feu SM Hassan II tout au long de son règne pour le parachèvement de l'intégrité territoriale du Maroc. On assistera, ainsi, à la récupération de la ville de Sidi Ifni en 1969 et des provinces du Sud en 1975, grâce à la glorieuse Marche Verte qui fut un grand événement national à l'issue duquel les couleurs nationales avaient de nouveau flotté dans le ciel de Laâyoune en ce 28 février 1976. Le processus allait se poursuivre le 14 août 1979 par le retour de la province de Oued Eddahab à la mère-patrie. Les épopées continuent sous le règne de SM. le Roi Mohammed VI pour assurer la pérennité de l'intégrité territoriale, promouvoir le développement humain et consolider l'édifice démocratique, à la faveur des nombreux chantiers de réformes et initiatives lancés par Sa Majesté le Roi. C'est dire aussi que les enseignements de cette épopée constituent une source d'inspiration pour les générations montantes et le reste du monde.