Les dirigeants du monde entier sont attendus du 20 au 22 septembre à New York pour débattre des moyens nécessaires à une accélération des progrès en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), notamment la réduction du taux de pauvreté, cinq ans avant la date butoir de 2015. Près de 150 chefs d'Etat et de gouvernements en plus de dirigeants du secteur privé, des institutions financières et des organisations non gouvernementales doivent prendre part à ce forum mondial pour convenir d'un accord sur un programme d'action mondiale pour atteindre ces objectifs. Convoqué par l'Assemblée générale de l'ONU, ce sommet, à la veille du débat de haut niveau de l'organisation onusienne, intervient au moment où les résultats sur les OMD restent mitigés, dix ans après le lancement du programme, alors que de nouvelles crises menacent l'élan mondial vers la réduction de moitié de l'extrême pauvreté, un des huit objectifs fixés par les OMD. "Le Sommet nous offrira une occasion cruciale de redoubler nos efforts pour atteindre les objectifs", estime le Secrétaire général de l'ONU en se référant aux objectifs adoptés en l'an 2000 par le Sommet du Millénaire des Nations Unies, qui vise à éliminer la pauvreté, la faim, la maladie et les mortalités infantile et maternelle à l'horizon 2015. "Notre monde possède les connaissances et les ressources nécessaires à la réalisation des OMD", a fait observer le Secrétaire général dans son rapport préparatoire du Sommet, relevant que "notre défi aujourd'hui est de convenir d'un plan d'action" pour réaliser les Objectifs escomptés. Si le rapport 2010 souligne un certain nombre de succès, il ne manque pas de noter l'absence de progrès sensibles pour un grand nombre d'objectifs. Des gains importants sont enregistrés dans la scolarisation primaire des enfants dans un grand nombre de pays pauvres, spécialement en Afrique, des interventions fortes dans la lutte contre le SIDA, la malaria et dans le domaine de la santé infantile, ainsi que de bonnes possibilités d'atteindre l'objectif d'un accès à l'eau potable. +Volonté politique+ Toutefois, estime-t-on, l'amélioration de la vie des pauvres est encore lente et insuffisante, et quelques gains obtenus à grands efforts ont été gâchés, en cours de route, à cause des crises climatiques, alimentaires et économiques. Ceux qui vivent dans des zones éloignées ou ceux qui sont discriminés à cause de leur ethnie ou de leur sexe, ont empêché de progresser sur de nombreux autres fronts. Il ressort du bilan des OMD que la moitié seulement de la population du monde en voie de développement a un accès aux services sanitaires, toilettes ou latrines, que moins de la moitié des femmes de certaines régions en développement profitent de services de santé maternelle à l'accouchement avec un personnel qualifié.
Alors que l'échéance de 2015 approche à grand pas, beaucoup de pays sont à la traîne, notamment en Afrique et les écarts entre classes favorisées et couches pauvres de la population s'accroissent à l'intérieur des pays, mais "dans cette course contre la montre, nous avons tous des promesses à tenir", a rappelé le Secrétaire général. Certains sont sceptiques sur les chances de succès alors que les échéances fixées à 10 ans n'ont pas été atteintes du fait de la crise financière, a-t-il également déclaré, qualifiant le climat actuel de " pas particulièrement propice " à la réalisation des objectifs agréés. Mais si "la volonté politique existe et si les ressources nécessaires sont fournies, nous pouvons y arriver ", a-t-il insisté. + La crise, un test pour le partenariat mondial + Le rapport OMD 2010 indique, par ailleurs, que les progrès de la lutte contre la faim ont été surtout affectés par la crise économique. La capacité des pauvres à nourrir leurs familles a souffert d'abord de la hausse vertigineuse des prix alimentaires en 2008, puis de la chute des revenus en 2009, ce qui augmenta encore sérieusement après 2008 le nombre des souffrants de malnutrition qui grandissait déjà depuis le début de la décennie. L'évaluation par l'ONU de l'objectif numéro 8 - qui prévoit un partenariat mondial pour le développement - indique une résilience de la coopération internationale en face des récentes difficultés économiques. Pourtant, indique-t-on dans le rapport au sommet de New York , des milliards de gens se tournent vers la communauté internationale pour réaliser le grand rêve que symbolisent les Objectifs du Millénaire pour le Développement. A l'adresse des bailleurs de fonds occidentaux et des pays en voie de développement, Ban Ki-moon lance un double message : "Il faut que nous tenions cette promesse", en matière d'aide au développement pour que "les objectifs puissent être atteints" mais au prix également d'une "prise mise en main nationale des stratégies et des politiques de développement " par les pays concernés. Les huit OMD adoptés au sommet onusien du Millénaire en septembre 2000, portent notamment sur une réduction de la pauvreté extrême et de la faim, une amélioration de la santé et de l'éducation, l'autonomisation des femmes et une garantie de la durabilité de l'environnement.