La participation du Maroc au salon international "Automechanika" de l'industrie automobile à Francfort se base sur une expérience unique dans le domaine de l'industrie, l'équipement et le montage automobile qui remonte au début des années 1960. Elle reflète également le développement important d'un secteur stratégique dont le Maroc a fait un moteur pour sa croissance économique. Les entreprises marocaines participant à ce salon (14-19 septembre) viennent ainsi illustrer cette longue expérience unique et exposer les capacités du secteur de l'industrie automobile nationale qui ne cesse de se développer, enregistrant une croissance annuelle de plus de 26 pc. La participation marocaine à ce salon, supervisée par le Centre marocain de promotion des exportations (Maroc Export) en présence de l'Agence marocaine pour le développement des investissements, l'Association Marocaine pour l'industrie et le commerce de l'automobile (Amica) et plusieurs entreprises marocaines, vise à renforcer la positionnement du Royaume sur le marché mondial et à chercher de nouveaux partenaires. Le salon est marqué cette année par la participation de 4.486 exposants, dont 81 venant en dehors de l'Allemagne, tandis que le nombre de visiteurs attendus devrait dépasser les 150.000 de 140 pays. +L'INDUSTRIE AUTOMOBILE AU MAROC : HISTOIRE ET EXPERIENCE+ Le Maroc a été l'un des pays africains prédécesseurs à mettre en place, au lendemain de leur Indépendance, une politique industrielle relative au secteur de l'automobile par la création en 1959 de la Société marocaine de construction automobile (SOMACA) en partenariat avec la société Fiat Auto. Après cette période, le secteur s'est peu à peu consolidé et s'est imposé ainsi en tant que secteur vital de l'économie nationale. Une première phase (1960-1982) a connu un changement dans le cadre juridique qui a permis la mise en place d'une industrie des équipements automobile et le développement des exportations. Pour l'Amica, la signature en 1995 de la convention relative aux voitures économiques avec la société Fiat constitue une nouvelle phase qui a marqué un tournant dans le secteur de l'industrie automobile, du fait qu'il s'agit d'une initiative ayant pour objectif la mise en place d'une industrie nationale réelle, notamment à travers la promotion de l'achat des voitures neuves au détriment des voitures d'occasion importées de l'Europe. En 2003, et dans le cadre d'un appel d'offre pour la privatisation de la SOMACA, le groupe Renault a acquis les part de l'Etat après avoir proposé la construction et le montage de voitures économiques dédiées à l'export. En 2007, le gouvernement et la société Renault ont signé une convention pour la création d'un projet grandiose à Tanger avec un montant dépassant les 600 millions d'euros ayant pour objectif l'assemblage de 400.000 voitures, destinées essentiellement à l'exportation, et la création d'environ 36.000 postes d'emploi directs et indirects. Le Maroc avait entamé, via Somaca, l'exportation de voitures vers les marchés européens (France, Espagne et Allemagne) et récemment vers l'Egypte et la Tunisie dans le cadre de l'accord de libre échange d'Agadir. +LE PACTE NATIONAL POUR L'EMERGENCE INDUSTRIELLE : UNE VISION POUR LE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR AUTOMOBILE+ Le secteur automobile a bénéficié d'une place privilégiée au coeur de la vision 2009-2015 du Pacte national pour l'émergence industrielle qui vise le développement et la modernisation de l'économie. Ce Pacte a considéré l'industrie automobile comme un secteur clé pour le développement économique national, vu son potentiel en matière de création d'emploi et son importance en tant que métier mondial du Maroc. La stratégie du Maroc pour le secteur automobile s'articule autour de l'implantation d'équipementiers automobile au Maroc, vu que l'équipement automobile s'inscrit dans un mouvement de globalisation accélérée, par lequel les équipementiers et constructeurs élargissent leur champ d'intervention aux pays à bas coûts. Cette stratégie est axée également sur l'implantation de l'assemblage de spécialité (camions, autocars et carrosseriesà) et l'attraction d'un second constructeur majeur au Maroc, pour concrétiser le potentiel du Maroc mis en évidence par l'installation du premier constructeur. Le pacte prévoit des résultats économiques très positifs, notamment la création de 70.000 postes d'emploi dans le secteur automobile à l'horizon 2015. Tenant compte de ces potentiels de développement majeurs, le Maroc s'est engagé à mettre en place des mesures concrètes permettant au pays de s'ériger en future base industrielle du secteur Automobile international. Le Pacte émergence, un contrat-programme conclu entre les secteurs public et privé, comprend six mesures pour développer le secteur automobile. Il s'agit notamment d'attirer les investisseurs du secteur des équipementiers automobiles, et plus particulièrement les PME, qui constituent l'essentiel du vivier industriel, et d'édifier une deuxième usine de fabrication de voitures. Le pacte prévoit aussi une offre attractive des équipementiers spécialisés, la préparation d'un programme de formation en adéquation avec les exigences du secteur et d'un programme ciblé de promotion ainsi que la création de plateformes industrielles intégrées pour la fabrication d'équipements automobiles dédiés à l'export.