Le Maroc déploie d'importants efforts pour protéger les droits de ses ressortissants établis à l'étranger tant au niveau du pays d'origine que des pays d'accueil, ont souligné, mardi à Rabat, les participants à une table ronde sur "les droits des MRE : quelles actions à entreprendre pour une meilleure protection ?". Le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger a pris une série de mesures pour protéger cette couche de la société, a indiqué Mme Bouchra Douibi, responsable au pôle des affaires juridiques dans ce département, lors de cette rencontre organisée dans le cadre de la Journée nationale sur "la protection des droits des MRE en temps de crise". Elle a cité notamment la mise en place d'un mécanisme d'observation juridique, l'adoption d'un système d'assistance juridique et la création d'une commission chargée de résoudre les problèmes à caractère foncier. Mme Douibi a indiqué que le Ministère de tutelle a reçu quelque 2.345 doléances et requêtes présentées par des marocains résidant à l'étranger (MRE) en 2009 et plus de 2.400 au début de juillet 2010. Ces doléances concernent essentiellement les litiges judiciaires et administratifs, l'application du Code de la famille et les litiges fonciers, a-t-elle expliqué, ajoutant que les requêtes administratives portent aussi sur l'obtention de documents privés, la complexité de la procédure pour l'obtention des permis de construction et les litiges fiscaux. Elle a, par ailleurs, rappelé les problèmes auxquels font face les Marocains du monde en citant notamment la difficulté de renouveler la carte de séjour temporaire, particulièrement dans la conjoncture de la crise économique internationale, et les problèmes rencontrés dans la défense pénale et les accidents de travail. Pour résoudre ces problèmes, les différents intervenants, lors de cette rencontre, ont suggéré la création d'une commission d'action tripartite permanente, pour examiner toutes ces questions, et d'un réseau de juristes et de militants des droits de l'Homme susceptible d'intervenir dans les différents domaines du Droit, ainsi que l'actualisation des Conventions bilatérales. Cette rencontre, qui a réuni des MRE avec des responsables gouvernementaux, des chercheurs, des universitaires, des représentants d'ONG basées au Maroc et à l'étranger, a constitué un moment de réflexion sur trois axes, à savoir "les droits des migrants et leur application à la Communauté marocaine résidant à l'étranger", "la Crise économique et les problèmes de protection des droits des MRE", "les actions nécessaires pour une meilleure garantie des droits de cette communauté". Elle a été aussi une occasion de dresser un état des lieux des problèmes de Droit que connaît cette communauté, en mettant l'accent notamment sur les conditions de protection juridique des groupes les plus vulnérables, particulièrement les femmes, les enfants et les retraités.