Depuis le 18ème siècle, les relations séculaires entre le Maroc et les Etats Unis "n'ont jamais cessé de s'inscrire dans la durabilité et l'excellence", a affirmé le sociologue marocain, Mohamed Cherkaoui, qui s'exprimait, samedi à Washington, devant le congrès national des jeunes démocrates américains. "Dans le discours prononcé au Caire en juin 2009, le Président Obama n'a pas manqué de rappeler que le Maroc a été l'un des premiers pays à reconnaitre l'indépendance des Etats Unis d'Amérique en novembre 1777", a souligné M. Cherkaoui, qui est également directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS-France) et professeur à l'université de Paris Sorbonne. Le Sultan Sidi Mohammed est allé bien plus loin que la reconnaissance, en ce sens, fait-il observer, qu'"il ne s'est pas contenté de demander aux autres nations de lui emboiter le pas et de reconnaitre la légitimité de l'indépendance des Etats Unis, mais il les a aussi exhorté à épouser les valeurs fondamentales de la Déclaration d'indépendance". Après avoir rappelé l'ancrage du multipartisme au Maroc, M. Cherkaoui a affirmé que la démocratisation progressive de la société marocaine constitue une donnée fondamentale pour les Marocains, une réalité qui a été relevée, d'ailleurs, par une étude conduite par des scientifiques politiques de l'Université du Michigan et attestée par les indicateurs internationaux de la démocratie. +Révolution douce+ Pour illustrer le chemin parcouru dans la processus de raffermissement des droits de l'homme, l'orateur a rappelé la mise en place, à l'initiative de SM le Roi Mohammed VI, de l'Instance Equité et Réconciliation (IER), qui a permis de solder le passif des violations passées des droits de l'homme, de compenser et de réhabiliter les victimes. Sur le front social, M. Cherkaoui a mis en exergue les efforts que le Souverain ne cesse de déployer afin de réduire les inégalités sociales et de redistribuer les richesses, des efforts, a-t-il relevé, qui ont commencé à donner leurs fruits. Lutte contre l'insécurité, contre la pauvreté en milieu rural et l'exclusion en milieu urbain à travers la formation qualificative, outre l'éradication des bidonvilles sont là autant d'objectifs que le Maroc aspire à concrétiser dans un échéancier de cinq ans, grâce à la mise en place d'un fonds de plusieurs milliards de dollars. Ces progrès, a-t-il dit, ont été exaltés par les médias nationaux et internationaux "à tel point que l'hebdomadaire allemand Der Spiegel a préféré parler de +révolution douce+" et s'est même interrogé "si le Maroc est en passe de devenir un model d'un Islam démocratique", sous l'impulsion de cette modernisation voulue et encouragée par SM le Roi Mohammed VI. Dans la même veine, "le Maroc est en train de préparer des réformes institutionnelles audacieuses qui doteront les principales régions du Royaume de prérogatives qui feront d'elles des centres de décisions politiques et économiques", a encore souligné M. Cherkaoui, qui est membre de la commission consultative de la régionalisation. S'adressant aux participants du Congrès des jeunes démocrates américains, M. Cherkaoui a souligné que "nous attendons de votre pays de soutenir nos efforts", affirmant "ne pas partager les idées selon lesquelles les Etats Unis n'auraient pas d'amis, mais uniquement des intérêts". "S'il est normal pour les Etats Unis de défendre leurs intérêts économiques, il serait, toutefois, dangereux qu'ils limitent la perception de leur politique étrangère et de leur rôle international aux seules considérations matérielles", a fait observer le sociologue marocain. La grandeur des Etats-Unis réside dans les valeurs qu'ils défendent, lesquelles valeurs avaient été décrites "avec éloquence par le Président Franklin D. Roosevelt, dans son discours sur l'Etat de l'Union de 1941", a souligné le sociologue marocain, appelant dans ce cadre à "s'inscrire dans l'esprit de l'héritage spirituel et civilisationnel des pères fondateurs de république d'Amérique".