Le Maroc est en "très bonne position" pour figurer en 2015 parmi les pays ayant rempli leurs engagements internationaux à l'égard des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), a déclaré, jeudi à New York, la ministre du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité, Mme Nouzha Skalli. "Toutes les réformes entreprises et tous les efforts déployés ont permis au Royaume de marquer des buts et d'être en très bonne position pour être qualifié en 2015 parmi les pays ayant rempli leurs engagements internationaux à l'égard" des OMD, a souligné Mme Skalli devant les 54 Etats membres du Conseil économique et social de l'ONU (ECOSOC). Mme Skalli a ainsi passé en revue toutes les réalisations du Maroc en matière de promotion des droits des femmes, grâce au "leadership et à la vision de SM le Roi Mohammed VI qui a engagé notre pays vers la construction d'une société basée sur un standard élevé en matière de droits humains de liberté et d'égalité entre les femmes et les hommes". Le Royaume "s'est clairement engagé dans la mise en oeuvre d'un agenda de réformes visant la promotion des droits humains et de l'égalité", a-t-elle ajouté, citant la lutte contre la discrimination, "un formidable levier", selon elle, pour faire progresser la justice sociale, l'égalité des chances et les droits des femmes au Maroc et dans le monde. "Nous avons réalisé une réforme majeure en 2004 du Code de la famille aujourd'hui basé sur l'égalité et la coresponsabilité, suivi d'une réforme du code de la nationalité qui donne aux femmes le droit de transmettre, au même titre que l'homme et dans tous les cas, sa nationalité d'origine à ses enfants nés de père non marocain", a-t-elle rappelé, à l'occasion de la session de fond de l'ECOSOC axée notamment sur l'autonomisation des femmes Le Maroc a "intensifié la lutte contre les discriminations à travers une stratégie nationale de l'égalité et l'équité aujourd'hui traduite par un agenda gouvernemental de l'égalité", a indiqué la ministre, soulignant q'une stratégie nationale contre les violences faites aux femmes qui mobilise des acteurs institutionnels de premier plan et le partenariat avec la société civile est mise en oeuvre depuis 2002. Elle s'est ainsi félicité que le Maroc soit l'un des pays pilotes du fonds MDGs à travers la mise en place de TAMKINE : un programme multisectoriel contre les violences basées sur le genre par l'autonomisation des femmes et des filles. Ce programme regroupe 13 départements ministériels, 8 agences des Nations Unies et des ONGs avec l'objectifs de convergence, d'institutionnalisation et de territorialisation de la lutte contre la violence de genre par l'autonomisation des femmes. A la faveur de ce programme, d'importantes réalisations voient le jour sur les plans législatifs - un projet de loi contre la violence conjugale a été mis dans le circuit législatif et le code pénal est en cours de révision -, le lancement de la première enquête nationale sur la prévalence de la violence, la sensibilisation et la lutte contre les stéréotypes, en plus de l'offre de services pour la prise en charge des femmes et filles victimes de violences. Elle évoquera, à ce propos, la mise à la disposition des victimes d'un centre d'écoute national relevant de son département, 345 centres et cellules d'accueil qui relèvent de la Sûreté nationale, la Gendarmerie royale, les ministères de la Justice et de la Santé en plus des ONGs. La création des espaces multifonctionnels pour les femmes dans les 16 régions en perspective de 2012, qui "sont conçus selon une vision intégrée qui va de la prise en charge des femmes victimes de violence, à la formation-insertion en vue de l'autonomisation des femmes", s'inscrivent également dans ce cadre, a ajouté Mme Skalli. La ministre se félicitera, par ailleurs, que s'agissant de l'OMD5, le taux de mortalité maternelle est passé de 227 décès pour 100.000 naissances vivantes à 132 décès pour 100.000 naissances vivantes de 2004 à 2009, soit une baisse de 42 pc, ceci grâce à une stratégie "maternité sans risque" dont l'une des mesures est la gratuité totale des frais d'hospitalisation liés à l'accouchement des femmes. De plus, a-t-elle ajouté, le chantier de la budgétisation sensible au genre est "très avancé dans notre pays et nous publions chaque année un rapport genre qui a regroupé cette année 25 secteurs gouvernementaux". La parité dans la gestion des affaires publiques locales a constitué une préoccupation majeure et l'année 2009 a constitué un tournant dans ce domaine, a-t-elle ajouté. Et de rappeler, que lors des élections municipales de juin 2009, le nombre de femmes élues a connu une croissance de 3000 pc en passant de 127 à 3428 femmes élues faisant passer le taux de représentation des femmes dans les communes de 0,56 à 12,38 pc de l'ensemble des conseillers communaux. Au niveau de toutes les communes ont aussi été mises en place des commissions consultatives de l'égalité des chances ouvertes aux associations de la société civile. Cet acquis majeur s'inscrit en symbiose avec des efforts systématiques pour promouvoir les femmes à tous les niveaux de prise de décision et lutter contre les disparités de genre, a-t-elle insisté. Elle a de même souligné que SM le Roi a fait du développement humain un chantier de règne. Et de rappeler, dans ce contexte, les objectifs de l'Initiative Nationale pour le Développement humain (INDH) qui visent à lutter contre la pauvreté, la précarité, l'exclusion et les disparités territoriales ou fondées sur le genre. L'INDH se fonde sur "une approche novatrice de participation, de proximité et de ciblage mettant l'accent sur le renforcement des capacités des acteurs locaux", a fait observer la ministre. Grâce à cette approche inclusive, participative, partenariale et sensible au genre, l'INDH constitue aujourd'hui un modèle de gouvernance basé sur la démocratie participative et un changement conceptuel majeur dans la conduite des politiques publiques de développement social et humain, a poursuivi Mme Skalli.