La ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, Mme Nouzha Skalli, a préconisé lundi à New York "une vision globale intégrée" entre Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et "Plan d'action de Pékin". Malgré les liens existant entre les OMD et ce Plan, la dimension genre n'est malheureusement pas "toujours intégrée de manière transversale", a déploré la ministre lors d'une table-ronde au siège de l'ONU sur les liens entre OMD et Plan d'action de Pékin. La "Déclaration" et le "Programme d'action" de Pékin sont les composantes d'une "Plate-forme d'action" adoptée par la conférence mondiale sur les femmes, tenue en septembre 1995 dans la capitale chinoise, et invitant la communauté internationale à s'engager pour la promotion de la femme et l'égalité des sexes. La Déclaration, à laquelle 189 pays ont adhéré, exhorte les Etats signataires à mettre en oeuvre tous les moyens favorisant une réelle égalité homme-femme, une politique de développement et un engagement vers la paix. Mme Skalli a fait observer que l'objectif N° 3 des OMD vise spécifiquement l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, ce qui fait de l'égalité et de la dimension genre des questions transversales pour tous les autres objectifs. L'égalité est à la fois un objectif et un moyen pour atteindre les OMD dont la réalisation "permettra de réduire les inégalités, selon le genre", et dans un monde en proie à divers maux et défis, il convient de rétablir l'équilibre en permettant à la femme d'exercer ses droits, a-t-elle souligné devant cette réunion tenue en marge de la 54ème session de la Commission de l'ONU sur le statut de la femme. "Notre monde est malade et souffre de maux divers" et c'est par "les femmes, à travers l'égalité et le genre, qu'on pourrait rétablir l'équilibre du monde sur les plans économique et social et de la préservation de l'environnement", a ajouté la ministre. Pour elle, l'égalité signifie "donner plus à ceux qui ont le moins" et dans ce cadre, le Plan d'action de Pékin constitue "le cadre politique global pour les droits fondamentaux des femmes qui définit 12 domaines prioritaires avec des objectifs". Au Maroc, "nous nous inscrivons dans la vision globale intégrée" qui lie le Plan d'action de Pékin et les autres engagements, en particulier la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), conformément aux Hautes orientations royales visant à asseoir un projet de société démocratique moderne fondé sur les droits humains et l'égalité, a dit M. Skalli. "Nous avons en 2005 introduit une nouvelle cible dans l'objectif N° 3 et qui concerne la lutte contre les violences basées sur le genre", a-t-elle indiqué, soulignant que cette vision est traduite dans le cadre de la stratégie nationale pour l'égalité et l'équité. Au Royaume, la question de l'égalité est au coeur de l'agenda gouvernemental, a souligné la ministre, évoquant la stratégie de l'égalité et de l'équité et l'agenda gouvernemental de l'égalité 2010-2012, la budgétisation sensible au genre ainsi que les actions sociales dans le cadre de l'Initiative nationale de développement humain (INDH), visant à réduire les disparités territoriales et de genre. La célébration, le 10 octobre, de la Journée nationale de la femme est l'occasion d'examiner les avancées dans le sens de l'égalité entre les sexes, a-t-elle rappelé. La 54ème session de la Commission de l'ONU est l'occasion pour de nombreux ministres et quelque 2.000 militantes associatives de passer en revue l'évolution de la condition féminine dans le monde depuis l'adoption de la Déclaration de Pékin.