Dans la terrasse de l'Alliance française, près de la Scala, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde d'Essaouira (24 au 27 juin) accueille, chaque jour, une rencontre intitulée "Arbre à Palabres" qui est un forum de dialogue ouvert réunissant les artistes programmés dans cette 13è édition ainsi que les mâalems gnaoua les plus populaires. Animé par la critique musicale, Emmanuelle Honorin, cette rencontre est érigée sous le signe de la convivialité et partage de moments de réflexion et d'interventions entrecoupés de prestation d'artiste en solo notamment des mâalem. Samedi après-midi, la rencontre a commencé par une improvisation de l'artiste marocain Amir Ali, qui a joué du violon avant d'entamer son intervention sur son expérience de fusion de la veille avec le mâalem Abdelkbir Marchane et les artistes Brahim Turkmani, Allen Hoist, Oussama Chraïbi et Hervé Samb. Pour Amir Ali, la transe gnaouie n'obéit à aucun calcul, par contre, il la définit comme étant une expérience de cohabitation spirituelle et corporelle. L'un des directeurs artistiques du festival Gnaoua et musiques du monde, Karim Ziad a souligné dans le même sens que "être gnaoui n'est pas une question de couleur ou d'héritage mais d'harmonie et de passion". Une fusion réussie est visible quand "l'artiste prend du plaisir à jouer et le public à écouter", a-t-il rétorqué, précisant que le festival, depuis ses balbutiements, a oeuvré à instaurer "un laboratoire de fusion" afin de permettre un mélange entre les musiques du monde et celle des Gnaoua notamment à travers les résidences d'artistes. Ces rencontres représentent une valeur ajoutée, à cet événement musical, grâce aux rapprochements des cultures et des civilisations à travers la diffusion de l'esprit de fraternité et de tolérance.