L'Association canarienne des victimes du terrorisme du +polisario+ (Acavite), que préside Mme Lucia Jiménez, aura, pour la première fois, dimanche à Madrid, une +rencontre personnelle+ avec le Roi Juan Carlos 1er d´Espagne et la Reine Sofia, a indiqué cette ONG. La réunion aura lieu en marge de la cérémonie en hommage aux victimes du terrorisme en Espagne, qui se tiendra au siège du Congrès des Députés espagnols, à l'occasion de la célébration le 27 juin de la +Journée des victimes du terrorisme+, décidée en vertu d'une Déclaration solennelle, approuvée le 11 mars dernier par tous les groupes parlementaires en Espagne. L'Acavite est une association créée en 2006 pour obtenir justice pour les familles des victimes des pêcheurs canariens tués dans les années 70 et le début des années 80 par des éléments armés du +polisario+ alors qu´ils opéraient dans la zone située entre le Sahara et les îles Canaries. L'Ong canarienne lutte depuis sa création pour obtenir auprès de l´Etat espagnol et des organisations internationales et nationales une reconnaissance officielle de ces crimes, l'indemnisation des victimes et ayants-droit et la réparation des dommages pour en finir avec l´oubli subi depuis 35 ans. Elle réclame également qu'on leur apporte un appui similaire à celui accordé aux personnes victimes des actes de l´organisation basque "ETA" ou d'autres groupes terroristes. Dans un communiqué, Acavite souligne que les douleurs et les témoignages recueillis à ce propos rendent plus que nécessaire "l'adoption d'un standard spécifique de prise en charge exceptionnelle, de préservation de la mémoire, et de valorisation de la justice, de la vérité et de la dignité", dans l'intérêt bien compris "des orphelins, des veuves et des familles des victimes canariennes des actes de terrorisme perpétrés par ce groupe armé (polisario), pendant la décennie des années 70 et jusqu'à la fin des années 80". L'association, que préside Lucia Jiménez, fille de Francisco Jiménez Santana, un Espagnol victime d'un attentat terroriste du "polisario" perpétré au Sahara en 1976, a rappelé, par ailleurs, que le président du Gouvernement des Iles Canaries, Paulino Rivero, s'est récemment engagé, à l'occasion des premières Journées sur les victimes canariennes du terrorisme, le 27 mars dernier, à édicter une loi relative à l'aide de ces victimes, à l´instar de celle en vigueur dans le reste des Communautés autonomes espagnoles. Selon Acavite, "plus de 289 marins canariens ont été assassinés, fusillés, kidnappés ou sont portés disparus et plus de 60 de leurs bateaux ont été coulés par le polisario" durant cette période. Il y a lieu de rappeler que suite aux attaques aveugles et féroces contre les pêcheurs et les civils canariens, le +polisario+ avait été déclaré "organisation terroriste", et ses représentants ont été expulsés d'Espagne conformément à une décision prise par le gouvernement d'alors, de Felipe Gonzales. Les autorités espagnoles avaient ainsi expulsé le représentant des séparatistes du +polisario+ à Madrid , Ahmed Boukhari. De même, tous les bureaux de ce groupe avaient été fermés et ses représentants dans toutes les régions d'Espagne expulsés en 1985. Cette décision avait été prise au lendemain d'une attaque terroriste commise par des éléments du "polisario" contre un chalutier canarien "El Junquito", et "El Tagomago" (patrouilleur des forces armées navales espagnoles). Le 20 septembre 1985, le chalutier espagnol avait été attaqué alors qu'il se trouvait dans les eaux internationales, à plus de 12 miles de Boujdour. Cette attaque s'était soldée par la mort d'un marin-pêcheur et l'enlèvement de six de ses compagnons, qui ont été conduits dans une prison des camps de Tindouf (Sud d'Algérie). Le 21 septembre, un patrouilleur de l'armée espagnole, qui naviguait dans la zone à la recherche des marins espagnols avait fait l'objet d'une attaque aux roquettes. Un soldat avait été tué et une cinquantaine d´autres blessés. Ces deux attaques avait été précédées par plusieurs autres agressions meurtrières, revendiquées alors par le "polisario".