Le processus de modernisation de l'administration marocaine est tributaire de la promotion du système des ressources humaines à travers l'amélioration de leur rendement et le renforcement de leur capacité de gestion et d'innovation, a affirmé, mercredi à Rabat, le ministre chargé de la modernisation des secteurs publics, M. Mohamed Saad Alami. S'exprimant lors de l'ouverture d'un colloque sur "la valorisation des ressources humaines : un levier de la bonne gouvernance", M. Alami a souligné l'importance que revêt la formation des ressources humaines au sein l'administration publique dans le processus de réforme et de modernisation. Le gouvernement a fait de la valorisation des ressources humaines un pilier de la bonne gouvernance, a-t-il fait observer, précisant que ce programme vise à faire des changements substantiels dans le traitement des questions administratives et dans les méthodes et mécanismes de gestion. Le ministre a, par ailleurs, rappelé l'intérêt accordé par le gouvernement à la consécration de la transparence et de l'égalité des chances dans le recrutement à la fonction publique, à travers l'organisation de concours, seul moyen à retenir pour embaucher, et aux programmes de formation continue. Le gouvernement est en train d'élaborer un projet de décret visant à généraliser le principe de candidature pour l'accès aux postes de chefs de divisions et de services selon le critère de compétence sans aucune discrimination à l'égard des femmes, a-t-il ajouté. Il a également rappelé la mise en place d'un système efficace d'évaluation du rendement des fonctionnaires et d'un nouveau système de promotion qui prend en considération les résultats d'évaluation du rendement selon la compétence au lieu du principe d'ancienneté. Pour sa part, Mme Camelia Suica, chef-adjoint de la délégation de l'Union européenne au Maroc a indiqué que la mise en oeuvre du Statut avancé accordé au Royaume constitue un défi pour l'administration et pour la fonction publique. Mme Suica a salué, à cet égard, les efforts du Maroc en matière de réforme de la fonction publique qui constitue un critère essentiel de la qualité des services présentés aux citoyens. De son côté, M. Francisco Cardona, responsable à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a passé en revue les fondements du programme du Soutien à l'amélioration des institutions publiques et des systèmes de gestion "Support for Improvement in Governance and Management" (SIGMA). Ce programme a pour objectif notamment d'améliorer la qualité des services au profit des citoyens et d'élaborer les politiques publiques de développement de la réforme, a-t-il précisé. La rencontre s'inscrit dans le cadre de la mise en Œuvre des recommandations de l'Assemblée générale de l'ONU, proclamant le 23 juin de chaque année, Journée des Nations unies pour la fonction publique. Ce colloque traitera de plusieurs thèmes relatifs notamment aux "défis et objectifs de la dynamique de modernisation de l'administration publique au Maroc", au "processus de réformes dans les pays européens" et aux "pratiques et mécanismes de gestion des ressources humaines". Les participants à cette rencontre présenteront plusieurs exposés portant notamment sur les expériences de réformes de mécanismes de gestion des ressources humaines adoptées par des pays européens tels la France, le Portugal, l'Irlande, l'Autriche, la Belgique et la Grèce et sur la gestion des ressources humaines. Créée en 1961, l'OCDE comprend 31 pays et a pour but de permettre aux gouvernements de comparer les expériences politiques, de trouver des solutions aux problèmes communs, de déterminer les bonnes pratiques et de coordonner les politiques locales et internationales.