Des perspectives prometteuses se profilent pour le continent africain avec une croissance moyenne estimée à 4,4 pc en 2010 et 5,2 pc en 2011, indique la Banque africaine de développement (BAD) dans son rapport annuel sur "les perspectives économiques en Afrique (PEA)" présenté mardi à Rabat. Le rapport, élaboré par la BAD en partenariat avec l'OCDE, la commission économique pour l'Afrique et 10 centres de recherches indépendants, retrace les tendances d'un continent qui émerge lentement de l'influence persistante de la crise économique mondiale. Selon le rapport, cette crise a interrompu une période de croissance économique relativement élevée en Afrique. La croissance du produit intérieur brut (PIB), précise la même source, a été réduite d'une moyenne de 6% entre 2006-2008 à 2,5% en 2009. Le ralentissement économique a été plus prononcé dans le secteur minier, manufacturier et le tourisme. La croissance du PIB par habitant a aussi stagné ce qui mettra en question l'atteinte des objectifs du millénaire (OMD) à l'horizon 2015, notamment l'objectif de réduire de moitié la pauvreté extrême. Selon la même source, ces prévisions reposent sur l'hypothèse que l'économie mondiale et le commerce mondial continuent de se redresser, et que les prix du pétrole et autres produits de base resteront près des niveaux actuels. Afin de garantir que la reprise conjoncturelle actuelle amène le continent sur le chemin d'une croissance élevée et soutenue et des baisses importantes des niveaux de la pauvreté, les décideurs africains doivent faire face aux problèmes, qui existaient avant même la crise mondiale et qui a réduit le potentiel de croissance, fait observer le document. Et d'ajouter que les principaux défis concernent le renforcement de la gouvernance politique et économique, l'amélioration des infrastructures, la lutte contre la corruption, la réduction des obstacles au commerce intra-africain international et la réduction des inégalités et de la pauvreté par des politiques pro-pauvres, y compris une meilleure prestation de service public. L'édition 2010 des "Perspectives économiques en Afrique" a accordé une attention particulière à la mobilisation des ressources publiques et de l'aide. De nombreux pays africains sont encore fortement dépendants de l'aide étrangère et dans le passé, les donateurs ont consacré peu d'attention à la mobilisation des ressources publiques, relève la même source. Mais si une part plus importante de l'aide a été ciblée pour cet objectif, les pays devraient en devenir moins dépendants sur le long terme, au profit des bénéficiaires et les donateurs, préconise la même source.