Wali Al Madhalim et président de l'Association des Ombudsmans de la Méditerranée (AOM), Moulay M'hamed Iraki a appelé, lundi à Madrid, au renforcement de la culture de la médiation et des droits humains dans l'espace méditerranéen. Intervenant lors de la séance inaugurale de la 4ème rencontre de l'Association des Ombudsmans de la Méditerranée, organisée à l'initiative conjointe de Diwan Al Madhalim du Maroc, du Défenseur du Peuple d'Espagne et du Médiateur de la république Française, M. Iraki a relevé le caractère noble de la mission impartie à l'institution du défenseur du peuple . Il a relevé, dans ce contexte, l'importance de la recommandation formulée par le Royaume du Maroc au sein de l'ONU, visant le renforcement du rôle des institutions de l'Ombudsman dans la protection des droits de l'Homme. La dite recommandation sera discutée et votée lors de la 65ème assemblée générale des Nations unies prévue en octobre prochain, a-t-il indiqué. Se félicitant des efforts déployés par le Défenseur du peuple d'Espagne, Enrique Mugica et le Médiateur de la république française, Jean Paul Delevoye, en vue de garantir l'appui international à la recommandation marocaine, M. Iraki a rappelé la participation récente de l'institution de Diwan Al Madhalim aux travaux du Comité international de coordination des institutions pour la promotion et la protection des droits de l'Homme, (en mars dernier à Genève en Suisse), qui a été l'occasion pour informer davantage sur la proposition du Maroc en vue de rallier le soutien des institutions internationales et nationales de défense des droits humains. Selon Wali Al Madhalim, l'adhésion des institutions de l'Ombudsman au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, leur permettra d'assumer leur mission avec encore plus d'efficacité, de même qu'elle permettra l'institutionnalisation d'un partenariat stratégique pour une pleine contribution à la défense et la promotion des droits humains. Et l'actuelle rencontre de Madrid est la parfaite illustration du sérieux et de la crédibilité de l'association des Ombudsmans de la Méditerranée qui a pu réaliser, depuis sa création, un grand nombre d'acquis, a indiqué Wali Al Madhalim, relevant que l'AOM, depuis la tenue de sa première rencontre en février 2007 marquée par l'adoption de la fameuse "déclaration de Rabat", en passant par les réunions de Marseille (Décembre 2008) puis Athènes (Décembre 2009), a veillé à consolider ses fondements, à parfaire la stratégie de son action noble et à consolider la coopération et le partenariat entre ses membres. Le travail de l'AOM ne se limite pas aux seules rencontres annuelles, malgré leur extrême importance, mais l'association concentre son action sur un plan d'une toute aussi importance à savoir celui de l'organisation de sessions de formation dans le centre de formation au sein de Diwan Al Madhalim à Rabat au profit des cadres des institutions de l'Ombudsman des pays membres de l'association, a souligné Wali Al Madhalim. Il a, par ailleurs, relevé le grand intérêt du thème retenu par l'actuelle rencontre à savoir "l'immigration et les droits de l'Homme : quel défi pour les ombudsmans". Un thème qui revêt une grande importance à l'heure actuelle, a-t-il souligné. De son côté, le Défenseur du peuple d'Espagne et vice-président de l'AOM, Enrique Mujica, a indiqué que la question des mouvements migratoires a toujours été présente dans "nos réflexions et nos préoccupations en tant qu'institutions garantissant les droits", depuis la déclaration de Rabat jusqu'à la rencontre de Marseille puis Athènes. Il a ajouté, dans ce contexte, que la 4ème rencontre de l'AOM a décidé de consacrer ses travaux à la question de l'immigration depuis la perspective des droits fondamentaux, dans le but d'analyser et de débattre de questions relatives à ce thème et pour lesquels sont sollicités les Ombudsmans. Le Médiateur de la république française et secrétaire général de l'AOM, Jean Paul Delevoye, qui a, lui aussi, relevé l'importance du thème retenu pour l'actuelle rencontre des Ombudsmans de la Méditerranée, a indiqué que cette réunion sera l'occasion pour les défenseurs des peuples de s'interroger sur le défi de l'immigration et le respect des droits de l'Homme et le rôle que peuvent jouer les Ombudsmans, surtout dans l'actuel contexte où la question de l'immigration soulève un débat qui prend des fois des allures virulentes. La rencontre sera également l'occasion d'approfondir la réflexion sur ce que peuvent apporter les défenseurs des peuples aux décideurs politiques et associatifs concernant cette sensible question, a-t-il dit, relevant la noblesse de la mission impartie aux défenseurs des peuples et l'importance du rôle des Ombudsmans dans l'accompagnement des politiques des décideurs. Pour le président du Congrès des députés espagnols, José Bono, les Ombudsmans ont la charge d'une mission qui n'est pas toujours facile à assumer. Ils sont "la conscience des Etats" et sont chargés d'être "l'avocat de ceux qui n'ont pas de voix ou dont la voix ne peut être entendue". Les ombudsmans, qui sont "le dernier recours et l'ultime refuge avant la consommation de l'injustice", doivent être conscients de l'importance de la mission qui leur est confiée à savoir "être le médiateur entre l'Etat et le peuple", a-t-il dit, affirmant que lorsqu'il s'agit de la question migratoire et des droits de l'Homme, ils sont appelés à être encore plus vigilants et être attentifs aux réclamations des minorités et à toute montée du racisme et du rejet de l'autre. Les Ombudsmans sont "le rempart contre toute déviation", a-t-il conclu. Les travaux de la 4ème rencontre de l'Association des Ombudsmans de la Méditerranée (AOM), organisée à l'initiative conjointe de Diwan Al Madhalim du Maroc, du Défenseur du peuple d'Espagne et du Médiateur de la république française, sont marqués par la participation d'Ombudsmans, Médiateurs et Institutions de défense des droits de l'Homme des pays du bassin méditerranéen. La rencontre, qui se tient sous le thème "l'immigration et les Droits de l'Homme, quel défi pour les Ombudsmans ?", réunit également les représentants d'institutions nationales oeuvrant pour la défense des droits des citoyens, la promotion de la démocratie et la consolidation des droits de l'Homme dans la région méditerranéenne qui vont débattre, deux jours durant, dans le cadre de trois tables rondes, du "rôle des Ombudsmans dans le respect des droits fondamentaux", "l'immigration et les enjeux de l'intégration" et enfin "la protection sociale des migrants et des groupes vulnérables". La réunion sera également l'occasion, pour les participants, de "mettre en lumière les diverses conceptions et expériences des différents pays membres de l'AOM" sur la question de l'immigration et des droits de l'Homme. Par ailleurs, et parallèlement à cette rencontre, se tiendra l'assemblée générale de l'Association des Ombudsmans de la Méditerranée (AOM), durant laquelle les membres traiteront des aspects statutaires et organiques. Présidée par Wali Al Madhalim, Moulay M'hamed Iraki, l'Association des ombudsmans méditerranéens a été créée en 2008 à Marseille (France), à l'occasion de la 2ème rencontre du Réseau méditerranéen des médiateurs et ombudsmans. Mais l'idée de création de cette association avait germé lors de la première rencontre des institutions de Diwan Al Madhalim, du Médiateur et de l'Ombudsman méditerranéens, qui s'était tenue à Rabat en novembre 2007, et au cours de laquelle la mise en place d'un mécanisme institutionnel efficient de coordination entre les institutions de médiation dans les pays du bassin méditerranéen avait été convenue. L'AOM, une initiative de Diwan Al Madhalim du Maroc, du Défenseur du Peuple espagnol et du médiateur de la République Française, a pour mission de promouvoir et de défendre la démocratie, l'Etat de droit et la paix sociale dans l'espace méditerranéen ainsi que de veiller au respect des textes nationaux et internationaux relatifs aux droits de l'Homme.