Soufisme, musique, spiritualité, fusion, danse et poésie seront au menu de la 13ème édition du festival Gnaoua et Musiques du Monde d'Essaouira prévu du 24 au 27 juin. Cette édition renoue cette année avec la spiritualité des chants soufis en mettant en avant le caractère universel et sacré de cette musique, indique un communiqué du festival. Au programme de cette année, qui va célébrer le soufisme pakistanais dans sa plus pure tradition à la rencontre des Issaoua, est prévue la prestation de Faiz Ali Faiz, le grand maître de la musique Qawwal, qui va se produire, le 25 et 26 juin, avec Titi Robin, instrumentiste insatiable dont la curiosité pour les musiques du monde est sans limites, précise-t-on de même source. Dans une fusion avec les Issaoua de Meknès, les deux artistes vont faire plonger le public dans une sorte de vertige mélodique et rythmique : Accordéons, rabab, bouzouq, tablas et harmonium s'emballeront et donneront un spectacle unique. Lors de cette édition, qui sera également l'occasion d'honorer une nouvelle génération d'artistes soufis, est prévue pour la première fois et dans un concert unique, le 26 juin à la scène Moulay Hassan, une autre pointure de la musique soufie, Dhafer Youssef, virtuose du oud et vocaliste tunisien dont les compositions à la fois profondes et d'une lecture aisée, sont toutes porteuses d'un groove entêtant, ajoute-t-on. Musicien pakistanais, praticien inspiré du chant Qawwal, l'un des styles les plus saisissants de la musique soufie, Faiz Ali Faiz est un vocaliste d'exception qui a reçu un enseignement classique auprès des plus grands maîtres de la musique soufie pakistanaise. La profondeur et la force de sa voix soutenue par les traditionnels frappements de mains et la puissance hypnotique des choeurs, cherchent à atteindre l'extase, l'état de transe. S'inspirant du répertoire de son illustre prédécesseur et maître du Qawwal, Nusrat Fateh Ali Khan, l'artiste Faiz Ali Faiz n'hésite pas à bouleverser le rituel traditionnel Qawwal pour animer son public et imposer son style. Il interprète, en outre, merveilleusement les textes en panjabi du poète soufi Bullhe Shah mais aussi des ghazals en urdu. Dhafer Youssef, quant à lui, fait swinguer le sacré, en sublimant l'antagonisme entre le sacré et le profane -fil conducteur de la musique de Youssef- et rénove la musicalité du jazz. L'éducation religieuse et son enracinement culturel ont forgé le caractère spirituel de sa personnalité, tandis que ses nombreux voyages à travers le monde ont nourri son style musical au carrefour des cultures. Installé en Europe, Youssef collabore avec de nombreux artistes, tels le violoniste Tony Burger ou le joueur de tabla, Jatinder Thakur qui lui a transmis sa passion de la musique indienne. Sa collaboration avec la crème de la nouvelle scène électro- jazz norvégienne confirme son talent de poète nomade : "La douceur sensuelle de la voix de Youssef nous livre des moments d'une intense beauté. Le résultat en est un paroxysme hypnotique ", a-t-on écrit à son sujet dans le célèbre magazine Jazzwise.