D'année en année, Essaouira conforte sa réputation en tant que cité de toutes les musiques et espace culturel et artistique de résistance à l'amnésie et aux dérives de la pensée unique. Par Abdellatif Touzani Essaouira fait entendre sa voix par la musique avec intensité au rythme d'événements grandioses, tels le festival Gnaoua, le festival des Andalousies et le Printemps musical des Alizés. En 2009, les initiateurs du festival des Andalousies ont tenu à voir l'esprit andalou souffler sur la ville pour en faire une plate-forme d'échanges culturels entre le Maroc et l'Espagne. L'édition 2009 de ce festival hors du commun, a pris l'allure d'un véritable manifeste culturel et artistique, d'une fête de la mémoire, de la transmission et de l'altérité pour dire d'une seule voix les richesses et la profondeur du Maghreb pluriel, vibrant à l'unisson autour des mêmes notes d'une musique sans frontière, comme l'avait souligné M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi et Président du Festival des Andalousies Atlantiques. Fidèle à sa vocation et riche de son partenariat avec la Fondation des Trois Cultures, l'édition 2009 des Andalousies Atlantiques a tenu à revisiter cette période exaltante où la Convivencia était de mise avec comme fil conducteur la musique. L'autre événement phare de l'année 2009 était également le festival Gnaoua qui affirme chaque année avec éclat son engagement pour revendiquer son universalité, en faisant défiler les célébrités du monde de la musique. Il s'est imposé comme un laboratoire de fusion musicale en intégrant tous les courants d'expression et de créativité. L'originalité de ce festival tient également au brassage des cultures, à la fusion entre artistes et public, à l'intensité des rencontres et surtout à la gratuité des spectacles, qui sont autant de facteurs de rapprochement et de dialogue. Essaouira peut également s'enorgueillir d'achever l'année 2009 avec une activité touristique satisfaisante marquée notamment par une hausse substantielle du nombre de touristes ayant visité la ville, d'autant plus que la cité a tout pour rester attractive, notamment les hôtels et les maisons d'hôtes de haute gamme. Ce mérite est d'autant plus important que la province dispose d'une multitude de centres d'intérêts touristiques (la médina classée patrimoine mondial, la montagne, la mer), une diversité de paysages naturels (le littoral, les dunes de sables, les forêts d'arganiers et de thuya, à) et un riche patrimoine culturel (monuments historiques, souks, arts et traditions populaires...). A ces infrastructures s'ajoute la station balnéaire Mogador-Essaouira, le 6-ème projet prévu par le plan Azur. La première phase de ce projet s'articule autour de deux golfs de 18 trous, trois grands hôtels de luxe (l'hôtel du Golf, l'hôtel du Palais et l'hôtel des Dunes) et le "Village" de Mogador constitué de 8 hôtels de charme, de 30 chambres environ, 7 résidences hôtelières totalisant 200 appartements et plusieurs dizaines de commerces et lieux d'animation. Implantée sur une superficie de 580 ha , la station de Mogador offrira une capacité d'accueil de 10.000 lits, dont 6.500 lits hôteliers. La seule phase 1 de ce méga-projet, actuellement en cours de développement, disposera, sur 350 hectares, d'une capacité de 4.000 lits, dont 2.800 lits hôteliers. Cette station devrait consolider la place du Maroc comme destination touristique de choix, conforté en cela par des investissements dans les hôtels de luxe et le renforcement des infrastructures dont les aéroports et les routes. Essaouira est appelée également ville du vent. Un vent, grâce auquel Mogador a développé un autre atout que sont les sports nautiques, avec de grandes compétitions internationales de surf et kite-surf. Un autre atout et non pas le moindre, Essaouira est riche de 152 km de côtes poissonneuses. Mais, les marins pêcheurs traditionnels se trouvent en cette période de pluies en vacances forcées, en raison des intempéries. En attendant, ils profitent de cette période pour vaquer aux travaux d'entretien de leur matériel de capture.