Kénitra, appelée souvent la capitale du Gharb, une région essentiellement agricole, est à la recherche d'une vocation susceptible de promouvoir son développement socio-économique et culturel et se départir de cette image de ville-dortoir favorisée, à un certain moment, par une offre immobilière à bas prix. Par Abdelhamid Garda Située au nord-ouest du Maroc, la ville, qui a toujours vécu dans l'ombre de l'axe Rabat-Casablanca, a plusieurs atouts qui la prédisposent à se faire une place parmi les grands pôles économiques nationaux. Elle dispose d'une position géographique favorable. Elle est stratégiquement située à moins de deux heures par autoroute des principaux ports du Maroc (Casablanca et Tanger-Med), de l'aéroport international de Casablanca et à seulement 40 km de Rabat. Elle est également desservie par le réseau ferroviaire Casablanca-Tanger qui sera renforcé par le projet TGV. Ces avantages ont été déterminants dans le choix de l'implantation, dans la région, de la plate-forme industrielle intégrée, Atlantic Free Zone (AFZ), dont SM le Roi Mohammed VI a donné dernièrement le coup d'envoi des travaux d'aménagement pour un investissement total de 1,2 milliard DH et qui devrait générer 10 milliards DH d'investissements industriels après sa réalisation. D'importantes multinationales ont été séduites par les avantages offerts par la région, comme le français Faurecia un des leaders mondiaux de l'équipement automobile (sièges d'automobiles, intérieur véhicule, blocs avant et systèmes d'échappement), qui a investi dans son site 10 millions d'euros (110 millions de dirhams), et la japonaise Sumitomo, spécialisée dans la fabrication des faisceaux pour automobiles, qui ont préféré s'installer à Kénitra. La délocalisation d'activités au Maroc depuis l'Europe suppose un gain de moyens de 73 pc sur le coût de la main d'oeuvre, une économie en matière de coût du transport de 61 pc face à la Chine et de 44 pc face à l'Egypte, en plus d'une réduction des délais de livraison à un jour au lieu de 30 jours depuis la Chine, selon le président du Centre d'Investissement Régional à Kénitra, M. Attari.
+Kénitra dispose aussi de beaucoup d'avantages dans le domaine touristique+
La ville a lancé dernièrement une campagne de charme, qui reste toutefois timide, pour attirer des investissements dans le domaine touristique. Une délégation espagnole composée d'investisseurs espagnols en hôtellerie avait visité la ville, en mars dernier, pour prospecter les opportunités d'investissement. M. Antonio De Maria Ceballos, président de la Fédération des investisseurs en hôtellerie de la province espagnole de Cadiz, avait estimé très importantes ces opportunités. Il y a des possibilités de coopération dans plusieurs domaines. La ville réunit les conditions d'un grand projet et nous allons organiser, très prochainement, une visite d'hommes d'affaires espagnols à Kénitra, et inviter une délégation de Kénitra à venir à Cadiz pour mener une campagne promotionnelle de leur ville, avait indiqué M. Antonio De Maria Ceballos qui est également vice-président de la confédération des patronats de la province de Cadiz, vice-président de la chambre de commerce de Cadiz et président de la commission des industries de tourisme.
La délégation espagnole avait annoncé la création d'une société appelée "Kénitra 2010" pour promouvoir les investissements dans la ville auprès des hommes d'affaires espagnols. Les premiers fruits de cette visite seront annoncés dans les jours à venir, a confié une source en contact avec les investisseurs espagnols.
+La région du Gharb Chrarda-Beni-Hssen dispose de potentialités touristiques importants+
Des sites historiques et culturels (La Kasbah de Mehdia, les sites romains de Thamusida et Banassa), un littoral très de plus de 140 Km allant de Moulay Bousselham jusqu'à Mehdia, des zones humides, les plus importantes du pays, Merja zerga et le lac de Sidi Boughaba, un couvert végétal couvrant une superficie de près de 46.600 ha. Elle dispose aussi de milieux dunaires littoraux et des plage qui, en dehors de Moulay Bousselham et Mehdia, demeurent jusqu'à présent non exploitées, telles que Mers Laghnam, Marie Posa, Chlihate. Toutefois, malgré leur importance, ces potentialités restent sous exploitées vu l'insuffisance de l'infrastructure touristique existante et de l'investissement dans le domaine touristique, estime la délégation régionale du ministère du tourisme de Rabat. La province de Kénitra, la plus importante de la région, compte seulement cinq hôtels classés avec une capacité d'hébergement de 466 lits, soit 0,48 pc de la capacité totale au niveau national, selon des chiffres de la délégation. En 2009, les arrivées dans les hôtels classés ont représenté 37.643, et les nuitées 70.254 avec un taux d'occupation net de 40 pc. La province compte également un nombre réduit de restaurants classés, six, selon la même source Cette situation est accentuée par un manque d'activités touristiques et d'animations pouvant générer des revenus permanents pour les résidents. Un effort devrait aussi se faire au niveau de la valorisation du patrimoine historique et culturel de la région, des zones touristiques intégrées pouvant assurer un développement durable de la région, et des actions visant la restructuration des professions dans le domaine touristique et des initiatives pour la promotion et la commercialisation du produit touristique.
+Quel projet pour le développement touristique pour la région?+ La région devrait, pour son développement touristique, s'inspirer des orientations contenues dans les termes de l'Accord d'Application de l'Accord cadre (vision 2010) qui recommandent un repositionnement du produit culturel, le développement du tourisme rural et balnéaire, estime la délégation régionale du tourisme. Elle recommande de faire appel, pour l'aménagement et le développement intégré des sites touristiques de la région, à des groupes privés qualifiés, disposant d'une expertise et d'une expérience internationale reconnues, associés à des compétences locales dans le domaine de l'aménagement et l'industrie touristique.