L'agro-industrie est amenée à se développer dans cette région. A coté des métiers traditionnels, des activités liées à l'automobile ou aux NTI commencent à se développer timidement. Au vu des saturations qui se produisent dans des villes comme Casablanca, Rabat ou Tanger, Kénitra et ses régions (région du Gharb) ont des opportunités à saisir pour drainer les investisseurs, d'autant que le coût de sa main d'œuvre est considéré comme moins cher que dans les autres villes citées. Il est vrai que l'agriculture y occupe une place prépondérante. Les terres sont fertiles et la région dispose d'importantes ressources hydrauliques. Mais le domaine dans lequel la région a à gagner, c'est dans celui de l'agroalimentaire. De gros investisseurs l'ont compris, NattBerry a investi 50 millions de DH dans une unité spécialisée dans le conditionnement des fruits et légumes. Marismas a misé 32 millions de DH dans une unité de fraises. Roy Agri Maroc a installé une unité frigorifique d'un montant d'investissement de 401 millions de DH. Avec davantage de projets de cette envergure, la région pourra alors réussir son pari de créer un pôle agro-industriel. «La transformation des productions agricoles au niveau régional va permettre de créer plus de valeur ajoutée, plus d'emploi. C'est cet investissement qui est demandé aujourd'hui aux acteurs de développement politiques et économiques pour créer plus de richesse au niveau de la région», fait constater Jamal Attari, directeur du CRI de Kénitra. Hormis cette activité traditionnelle, la région de Kénitra est en train de s'ouvrir elle aussi à de nouvelles niches, qui devraient constituer des moteurs de croissance. L'offshoring, les NTIC, l'industrie automobile… ont été recensées comme activités à développer dans la région. Et de fait, Kénitra a réussi à attirer un groupe étranger, Sumitomo, qui est en train de réaliser un grand projet de faisceaux de câbles automobiles qui emploiera 1.500 personnes. D'autres groupes sont sur ses traces. Dans le secteur des BTP, «une grande cimenterie du groupe espagnol Lubasa est en cours de réalisation à Sidi Kacem, pour un investissement de 2 milliards de DH», annonce Attari. Sur le plan touristique, il faut savoir que la région dispose d'un littoral de 140 km. Mais le tourisme n'a malheureusement pas décollé. «Par le passé, on a considéré le Gharb comme une région à vocation agricole. Le département de tutelle avait le regard ailleurs et a investi dans d'autres régions. Tant mieux, car cette attitude a permis indirectement de préserver le littoral de la région, actuellement vierge, qui profite de la saturation des endroits déjà exploités qui ont servi d'appel pour des investissements touristiques, permettant à la région d'être très sélective et d'attirer de véritables projets touristiques, à la place des projets à dominante immobilière du type de ceux qui se sont développés auparavant dans d'autres régions », développe le directeur du CRI de Kénitra. Le Gharb voudrait adopter une approche sélective pour faire grimper l'économie de la région. A chacun sa méthode. Les zones attractives Plusieurs zones dans la région du Gharb sont prisées par les investisseurs. Leur emplacement dépend a fortiori de l'activité à développer. Les zones qui attirent l'attention sont : •le littoral pour la réalisation de grands projets touristiques à Mnasra, Ben Mensour, et Moulay Bousselham. •les zones agricoles du côté de Moulay Bousselham pour l'installation d'unités de conditionnement de la fraise. •les zones urbanisables à Kénitra pour le développement des projets immobiliers. •les zones périphériques pour le développement des grandes surfaces de distribution. •les zones qui se situent dans un rayon de 5 à 10 km du centre ville de Kénitra pour le développement des industries qui emploient beaucoup de main d'œuvre.