Une journée d'étude sur la loi contre la violence à l'égard des femmes à été organisée, lundi à Rabat, par le groupe socialiste à la Chambre des conseillers, avec la participation de parlementaires, de représentants de départements ministériels et d'associations féminines et de droits de l'Homme. Cette journée a pour objectif de jeter la lumière sur ce phénomène qui ne cesse de s'aggraver et qui prend plusieurs formes au sein de la société, a indiqué la présidente du groupe socialiste, Mme Zoubida Bouayad, ajoutant que cette rencontre vise également à proposer les mesures à même de faire face à ce phénomène dans le cadre de la dynamique sociale, institutionnelle et des droits de l'Homme. S'exprimant à cette occasion, le ministre chargé des relations avec le parlement, M. Driss Lachgar a indiqué que les mutations profondes qu'a connues la société marocaine dans le domaine des droits de l'Homme notamment celles liées aux femmes, ont eu un impact positif sur le plan social à travers notamment la création de centres d'accueil des femmes victimes de violence, outre la mise en place de cellules de lutte contre cette violence au sein des tribunaux et des hôpitaux. La ministre de la santé, Mme Yasmina Baddou a, de son côté, affirmé que son département accorde un intérêt particulier à la prise en charge des victimes de violence, à travers des unités spéciales au sein des hôpitaux dans l'ensemble du territoire national, appelant à réglementer les mesures relatives à cette prise en charge. Dans une allocution lue en son nom, Mme Baddou a estimé que la lutte contre ce phénomène nécessite un cadre législatif sévère et global en ciblant des catégories de femmes telles que les femmes mariées, les domestiques et les émigrées et en prenant en considération les différentes formes de violence physique et psychique. La représentante du ministère du développement social, de la famille et de la solidarité, Mme Rachida Tahiri a, pour sa part, évoqué les débats suscités au cours de l'élaboration du projet de loi de lutte contre la violence à l'égard des femmes, soulignant que cette violence est classée parmi les crimes visant la dignité des femmes. La présidente de l'Organisation marocaine des droits de l'Homme, Mme Amina Bouayach a, quant à elle, estimé que toute loi de lutte contre la violence à l'égard des femmes doit être basée sur une approche sociétal reflétant la volonté politique à consacrer l'égalité et le droit à la vie à travers l'adoption de mécanismes d'intervention rapide, outre le droit à l'accès à la justice. Aicha Lakhmas, secrétaire générale de l'Union de l'action féminine (UAF) a mis l'accent sur l'importance de mener des études globales pour dévoiler le phénomène de violence à l'égard des femmes, plaidant pour l'adoption d'un texte législatif global englobant tous les domaines. Un rapport de l'observatoire marocain sur la violence contre les femmes a révélé la hausse de ce phénomène de 39 pc en 2008 par rapport à 2007, soulignant que 3.547 femmes ont été victimes des différentes formes de violence en 2008.