Le directeur général du Centre cinématographique marocain (CCM) et vice-président du Festival international du film de Marrakech (FIFM), M. Nourreddine Saïl a affirmé, vendredi à Rabat, que la réhabilitation des salles de cinéma demeure un facteur déterminant pour promouvoir le cinéma en Afrique. Lors d'une rencontre tenue à la villa des Arts à Rabat, dans le cadre de la Semaine du Film Africain initiée par la Fondation ONA et le CCM (du 31 mai au 06 juin), M. Saïl a ajouté que les petites salles constituent l'avenir du cinéma et à travers leur sauvegarde, nous préservons l'avenir du 7-ème art. "Il faut redonner confiance et reprendre le marché parce qu'il existe désormais un public qui ne demande qu'à être respecté en mettant à sa disposition des salles de proximité pour projeter de nouveaux films de bonne qualité, a insisté le DG du CCM. En témoignent, a-t-il dit, le nouveau film "Al Khattaf" (Le clandestin) de Saïd Naciri regardé par 25.000 personnes en une semaine à Casablanca, Marrakech et Tanger ou encore le long métrage "Casanegra" de Noureddine Lakhmari qui a eu également un grand succès. En passant en revue la situation du 7-ème art dans plusieurs pays africains, M. Saïl s'est référé d'abord au cas du Maroc qui, a-t-il précisé, disposait au début de l'indépendance de 250 salles et qui aujourd'hui n'a que 70 salles et ensuite à celui de l'Algérie qui avait 350 salles au début de son indépendance et qui ne dispose aujourd'hui que de 8 à 10 salles. Il a, en outre, évoqué le cas du Sénégal qui n'a pas produit un seul film depuis 4 ans, et dont la dernière salle "le Colisée" a été fermée à Dakar, il ya de cela trois ans, notant que les salles qui existent encore à Saint-Louis fonctionnent de manière sporadique. La situation au Nigéria, renchérit-il, est encore plus alarmante puisque ce pays ne dispose d'aucune salle de cinéma et ne produit pas de films, contrairement au Burkina Faso qui réalise deux longs métrages par an. Concernant le Maroc, M. Saïl demeure optimiste et salue les efforts inlassables consentis pour promouvoir le cinéma, estimant qu'au niveau quantitatif des films produits, il est fort probable que s'en suive une évolution qualitative. Il a formé le vŒu que les salles de projection au Maroc passent de 70 à 300 salles. Un pays voisin comme l'Espagne, a-t-il rappelé, dispose de 3.000 salles. Les critiques et les applaudissements sont toujours les bienvenus, a admis le DG du CCM, invoquant le philosophe allemand Emmanuel Kant et sa célèbre métaphore de "la colombe légère", qui lorsque, dans son libre vol, elle fend l'air dont elle sent la résistance, pourrait s'imaginer qu'elle réussirait bien mieux encore dans le vide. Sur un tout autre plan, le DG du CCM a hautement salué les énormes efforts déployés par le réalisateur Souheil Ben Barka pour la promotion du film marocain et africain. Il a ajouté qu'il n'existe pas un seul cinéaste marocain qui n'ait exercé sans l'aide du cinéaste Ben Barka, rappelant à cet égard le grand soutien qu'il a apporté au film "Ibnou Sabil" de Mohamed Abderrahmane Tazi.