Le redressement d'Haïti, dont les infrastructures ont été détruites par le violent séisme du 12 janvier dernier, nécessitera 10,2 milliards de dollars au cours des dix prochaines années, a indiqué, mercredi, le président dominicain, Leonel Fernandez, hôte d'un sommet sur l'avenir d'Haïti. ES Rachid Mamouni Selon l'Evaluation des Nécessités Post-séisme, faite à New York en mars dernier, Haïti aura besoin de ces ressources afin de remettre en marche ses institutions politiques, économiques et sociales sérieusement affectées par cette catastrophe, a ajouté le président dominicain, lors de la séance inaugurale du sommet, qui se tient à Punta Cana (Est de la Rep. Dominicaine). De ce total, la communauté international a promis immédiatement 5,3 milliards USD, qui seront décaissés pendant les prochains 24 mois pour subvenir aux besoins urgents de la population haïtienne, a ajouté M. Fernandez. Le président dominicain a annoncé que la Commission de reconstruction d'Haïti, présidée par l'ancien président américain et envoyé spécial de l'ONU pour Haïti, Bill Clinton, entamera officiellement ses travaux à la mi-juin courant. Cette commission a pour objectif ''de définir les priorités, d'établir les plans et les projets pour la récupération de la nation haïtienne et de coordonner de manière efficace toutes les initiatives et aides apportées par la communauté international'', a expliqué le président dominicain. Le président haïtien, René Préval, a prononcé un discours émouvant sur la catastrophe qui a frappé son pays, remerciant l'ensemble de la communauté internationale pour les marques de solidarité avec le peuple haïtien. Au-delà de la mise en marche de tous les secteurs productifs, Preval a indiqué que Haïti a besoin, en ce moment crucial, d'un ''système politique antisismique'', basé sur la démocratie et la stabilité politique, réitérant son intention de céder le pouvoir à un nouveau président en février 2011, après l'élection présidentielle prévue en novembre prochain. Pour sa part, Bill Clinton a insisté sur l'unanimité de la communauté internationale pour venir en aide à Haïti après le désastre, rappelant qu'une soixantaine de donateurs ont promis plus de 5 milliards de dollars en faveur de ce pays. Le président de la Banque interaméricaine de développement (BID), Alberto Moreno, a indiqué, pour sa part, qu'Haïti est inscrit en tant que ''cause principale'' dans les programmes de la banque pendant les 10 prochaines années. Le ''Plan d'Action'' pour le redressement d'Haïti, qui s'inspire d'une évaluation des dommages causés par le séisme, ''commande une refondation globale et totale de l'Etat'' haïtien, souligne le principal document de travail de ce sommet. L'objectif de cette ''refondation globale'' est de voir ''Haïti comme un pays émergent d'ici 2030, une société équitable, juste et solidaire, vivant en harmonie avec son environnement'' régional et international. Ce ''Plan d'Action'' s'articule autour de quatre grands axes relatifs à la gouvernance territoriale et le développement de l'espace, la dynamique économique liée à la modernisation des structures, le relèvement social assorti des conditions de vie humaine durable et la restructuration institutionnelle. Plus de 50 pays et de nombreuses organisations internationales participent à ce sommet, afin de ratifier l'engagement de la communauté internationale en faveur de la reconstruction d'Haïti. Le Maroc est représenté à ce sommet par une délégation conduite par le ministre d'Etat, M. Mohamed El Yazghi.