Un "Sommet mondial sur l'avenir d'Haïti", dévasté par un violent séisme en janvier dernier, va ouvrir ses travaux, mercredi prochain en République Dominicaine, avec la participation de plusieurs pays, dont le Maroc, et des organisations internationales impliqués dans "la refondation" de ce pays pauvre des Caraïbes. ES: Rachid Mamouni Le sommet se tient à l'initiative de la République Dominicaine, qui se partage avec Haïti l'île caribéenne de la Hispaniola, afin de ratifier formellement l'engagement de la communauté internationale en faveur du redressement d'Haïti. Au-delà de la reconstruction des infrastructures détruites et la réédification des institutions haïtiennes totalement ébranlées après le séisme du 12 janvier dernier, l'objectif escompté est de mettre fin à l'isolement de ce pays et à la pauvreté endémique qui sévit parmi sa population. De l'aveu même des organisateurs de la conférence, il s'agit d'une "tâche titanesque" qui requiert un engagement à long terme afin de garantir les moyens financiers nécessaires à l'effort de reconstruction et mettre définitivement sur les rails de la croissance économique un pays empêtré dans la pauvreté et le sous-développement depuis son indépendance, il y a plus de 200 ans. La mise en oeuvre du principal slogan de la conférence (Une solidarité au-delà de la crise) appelle un engagement pérenne de la communauté internationale pour l'exécution du "Plan de refondation" d'Haïti. Les participants au sommet devront examiner l'acheminement des apports financiers promis par les pourvoyeurs de fonds aux grands projets d'infrastructures (routes, systèmes d'eau potable, réseaux électriques, construction de logements, des écoles et des universités) et la synchronisation des délais de décaissement avec ceux de l'exécution de ces projets. Le sommet a l'ambition de s'ériger en "fer de lance" des liens de solidarité permanents de l'ensemble de la communauté internationale avec Haïti. Il devra passer en revue toutes les promesses d'aides des pays et organisations donateurs et examiner la liste complète des projets prioritaires définis dans le plan de reconstruction de ce pays. Il ressort des principales expectatives du sommet, telles que définies par les organisateurs, un "engagement durable" de la Communauté internationale en faveur d'Haïti et l'élaboration d'un schéma adéquat pour que ce pays surmonte son isolement politique et s'intègre de façon active au sein de la communauté régionale et mondiale. Y figurent également un soutien politique fort pour garantir la stabilité et le renforcement de la démocratie en Haïti et l'établissement de mécanismes d'intégration du secteur privé dans le processus de refondation du pays. Le sommet de Punta Cana est la deuxième réunion du genre après celle de New York en mars dernier, lorsque les donateurs internationaux avaient mobilisé quelque quatre milliards de dollars pour reconstruire Haïti. Le "Plan de refondation" qui sera discuté lors de ce sommet se décline en quatre axes principaux : Le premier porte sur le développement économique, le deuxième va traiter du réaménagement du territoire, le troisième a trait au développement institutionnel et, enfin, le quatrième va examiner le développement social et la récupération culturelle et artistique. Outre les présidents dominicain et haïtien, Leonel Fernandez et René Preval, sont attendus à ce sommet, Bill Clinton, envoyé spécial de l'ONU pour Haïti, le président de la Banque Mondiale, Robert Zoellick et la première vice-présidente du gouvernement espagnol, Mme Maria Teresa Fernandez de la Vega, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union Européenne.