Près de deux semaines après le séisme dévastateur, la communauté internationale et les autorités haïtiennes se réunissent ce lundi à Montréal pour préparer la reconstruction au long cours du pays. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, son homologue français Bernard Koucher et le Premier ministre canadien Stephen Harper entre autres, participeront à cette conférence. "Nous voyons tous la situation terrible dans votre pays et la tâche qui vous attend est inimaginable", a dit Harper dimanche au Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive, arrivé à Ottawa. "Aussi vous n'êtes pas seul. Nous travaillerons ensemble lors de la conférence de demain et dans les semaines, mois et années qui viennent pour reconstruire votre pays." Bellerive et son gouvernement sont pressés d'accélérer la délivrance de l'aide d'urgence aux rescapés du séisme qui a fait jusqu'à 200.000 morts et un million et demi de sans abri. A mesure que celle-ci arrive avec les forces étrangères et les nombreuses organisations humanitaires mobilisées, la question de la reconstruction se pose pour le pays le plus pauvre de l'hémisphère Nord. L'annulation de la dette étrangère qui serait à peine supérieure à un milliard de dollars selon des organisations est une des solutions envisagées, a déclaré le ministre canadien des Affaires étrangères Lawrence Cannon. "Je pense que cela fera sans doute partie des différentes options disponibles", a-t-il dit, ajoutant qu'il serait "prématuré" de le décider dès cette conférence, plutôt prévue pour dessiner une feuille de route de la reconstruction. Des responsables canadiens ont souligné que la conférence ne devrait pas déboucher sur un engagement financier global en faveur d'Haïti, mais plutôt sur une évaluation des besoins et un calendrier en vue d'une prochaine conférence de donateurs. L'annulation de la dette a déjà été évoquée plusieurs fois, notamment la semaine dernière par le Club de Paris qui regroupe les principaux Etats créanciers - Etats-Unis, Canada, France et Grande-Bretagne. Avant même le séisme du 12 janvier, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et plusieurs donateurs avaient effacé de la dette. La République dominicaine, voisine d'Haïti, a pour sa part proposé la mise en place d'un programme d'aide international de 10 milliards de dollars sur cinq ans.