Le Salon de la Culture et le Cinéma Madame Henda Ben Salah, responsable de la programmation du Salon de la Culture, a dévoilé une programmation dont « le souci constant est de s'ouvrir à l'autre de façon audacieuse et percutante».Le FMA continue de rassembler des intellectuels, des penseurs et des artistes québécois et étrangers dans le cadre de son Salon de la Culture, un espace cosmopolite où l'on privilégie l'échange et les rencontres, en valorisant une culture arabe libérale et non conventionnelle. L'ouverture du Salon sera signée par le lancement du livre Arabitudes, l'altérité arabe au Québec et la conférence Diversité et désordre mondial de Dr Mohammad Benkhalifa, en partenariat avec La Magnétothèque et Plac21. En hommage au Professeur Mohamed Arkoun qui allait être présent à cette 11e édition, le FMA, en association avec la Chaire de Recherche du Canada Islam, Pluralisme et Globalisation, convie son disciple Rachid Benzine, ainsi que Georges Leroux, Sami Aoun, Patrice Brodeur et Rachad Antonius à débattre de la question essentielle d'aujourd'hui : « De quel islam parte-t-on ? ». D'autres activités présenteront des occasions d'interroger l'Occident aux milles et une vérités, de revisiter un héritage arabo-musulman au temps des débats passionnés sans fin sur l'unicité de Dieu, la genèse du monde et du Coran, d'un Mutannabi qui se déclare prophète, des libertins et rebelles d'un islam éclairé et confiant.Peter Leuprecht abordera la question du rapport de la troisième religion monothéiste aux droits humains. Un collectif d'universitaires du Québec et de l'Ontario examinera les évocations du prophète entre le mot et l'image. En partenariat avec Vision Diversité et avec la participation de Jacques Perreault, Jean-Louis Roy, Emmanuel Kattan, Rachida Azdouz, Serge Bouchard, Joseph Nakhlé, Aida Kamar et Zad Moultaka, le FMA organise une série de rencontres sous le thème du dialogue des cultures de l'antiquité, en passant par l'Andalousie, jusqu'au Québec d'aujourd'hui. Les arabitudes de cette 11ème édition seront examinées et scrutées aussi à travers les Mots croisés de Faten Safieddine et Pierre André Dupire, la Cri..se de femmes de Gisèle Kayata Eid, Les traversées poétiques de Mona Latif-Ghattas, le documentaire-fiction Au bout de l'image, le Salon des inédits qui permet la rencontre avec Francis Goya, Victor Sinon, Martine Michaud et Raja Hammoud, la place des femmes dans le soufisme maghrébin, le lien entre arabité et africanité et finalement, une rencontre avec le groupe DEBU, ces Cowboys soufis qui viendront raconter leur parcours inédit qui les a conduits à quitter leur Amérique natale vers leur Indonésie d'adoption. Les arabitudes du FMA sont aussi des expositions d'artistes montréalais et étrangers, de Complètement Maroque, à Corps voilé/dévoilé en passant par Ombres croisées et GLBT, fierté arabe. Enfin, notre volet Cinéma présente une sélection de documentaires, de longs et de courts métrages à l'ONF : Les films À la gauche du père de Luiz Fernando Carvalho et Amreeka de Cherien Dabis en partenariat avec Casa Arabe,La longue nuit de Hatem Ali, Tea on the axis of evil de Jean Marie Offenbacher, les documentaires Via le Monde et Libre de rêver,un documentaire de l'association HELEM qui explore la situation complexe des homosexuels dans le monde arabe. Au Cinéma du Parc, une série « best of » du festival réunira cinq films cultes : La Bataille d'Alger de Gillo Pontecorvo, La Mémoirede Youssef Chahine, Mayrig et 588 rue Paradis de Henri Verneuil et Littoralde Wajdi Mouawad. Les Arts de la Scène Madame Emily-Jane Aouad, responsable des communications au FMA, a dévoilé la programmation du volet Arts de la Scène, « une programmation éclectique et innovatrice, touchant à une large variété de disciplines et de styles musicaux et accueillant une vingtaine d'artistes d'Indonésie, d'Europe, d'Afrique, des Etats-Unis, du monde arabe et du Canada, dont des sommités telles Zad Moultaka, l'ensemble Ars Nova, Francis Goya, le Groupe DEBU et Ilhan Garabaçak. Les spectacles sélectionnés pour le 11e FMA laissent transparaître, dans l'esprit du thème Arabitudes, des artistes qui osent se rebeller contre les formes figées des traditions et qui entreprennent, par le biais du métissage musical et culturel, des démarches innovatrices voire révolutionnaires. C'est le groupe algérien Djmawi Africa qui ouvrira les portes de nos Arabitudes le 29 octobre à l'Astral. Après avoir écumé les scènes d'Afrique et d'Europe, le collectif viendra transmettre sa joie contagieuse au public montréalais… Suivra « Le rendez-vous danse » avec le retour du majestueux danseur Ilhan Garabaçak dans une création inédite, CorporElles, inspirée de son parcours au Cirque du Soleil. La série « Les primeurs » au Théâtre Maisonneuve met en scène deux grands spectacles : -Le groupe DEBU (Les cowboys soufis), un collectif composé d'Américains pure laine convertis au soufisme et résidents en Indonésie, qui se rebelle contre les traditions figées en chantant un islam version west, enjoué et folâtre. -Zajal, un opéra en arabe du musicien-compositeur Zad Moultaka qui transforme une tradition poétique typique des villages du Moyen-Orient en opéra solennel conforme aux normes de la prosodie occidentale. Création 2010 : Je me souviens 2.0 ! Après le succès flamboyant, médiatique et public, de Je me souviens – une fusion inédite des mélodies et danses du Québec et du Moyen-Orient, de la gigue québécoise à la dabké libanaise - le FMA poursuit l'aventure et pousse encore plus loin sa vision instigatrice! Nizar Tabcharani et Sean Dagher, directeurs musicaux de cette création, joignent la spontanéité et l'enthousiasme de la première représentation à l'approfondissement de la recherche musicale et scénographique, pour offrir uneœuvre complète et aboutie, encore plus réjouissante. Prenant place à la Cinquième Salle, la série « Révélations » regroupe des artistes au summum de leur carrière tels Les frères Khalifé, fils de l'illustre musicien et compositeur libanais Marcel Khalifé, Lena Chamamyan, chanteuse syro-arménienne à la voix divine, l'ensemble Shanbehzadeh(Transe-Perse), virtuoses des transes du sud iranien et le groupe montréalais Bambara Trans, gagnant du prix Révélations Radio-Canada Musique 2010. Toujours à la Place des Arts, le croisement des mémoires s'opère à travers la rencontre du grand guitariste belge Francis Goya avec l'ensemble montréalais OktoEcho. Suivra une odyssée musicale et théâtrale, Le concert arménien ou le proverbe turc, de Gérard Torikian et Serge Avedikian, remettant en question, à travers l'humour, une identité arménienne tourmentée par un passé sanglant. Enfin, la série« singuliers pluriels » laisse la place, au Studio-théâtre, à des artistes au parcours unique : Cassius Khan, le seul musicien à pouvoir combiner les rythmes de la tabla au chant classique indien, Wassim Soubra, grand pianiste libanais nous transportant de la musique de Bach à Beyrouth, Nour-Eddin Saoudi conjuguant la grâce du flamenco aux musiques traditionnelles algériennes dans Flamenco Dziri, Ehaab Abdouqui reconstitue une identité nationale égyptienne en mêlant les chants soufis aux Kyrie Eleison chrétiens, Saeed Kamjoo spécialiste du Kamancheh, instrument typique d'Iran, et le duo Amir Amiri et Anwar Khurshid qui fusionnent la musique savante perse et les envolées des mélodies pakistanaises. La série se poursuit dans différentes salles de la ville avec Les Jongleurs de la Mandragore qui nous ramènent aux temps d'une Andalousie mythique aux sons d'instruments médiévaux, Mehdi Nabti et Nass Lounassa, virtuoses de l'improvisation aux rythmes des Tambours sans frontières, et, enfin, avec Alain St-Hilaire et l'ensemble OktoEcho qui retracent, à travers le conte musico-cinématographique Côtes des pirates, les moments fondateurs des pays du Golf, des princes bédouins des années 1960 aux émirs constructeurs de la légendaire Dubai d'aujourd'hui. Vous avez dit Arabitudes ? Evoquant la thématique de la 11e édition, monsieur Joseph Nakhlé,directeur artistique et général du FMA, a défini L'arabitude comme étant « la résistance au terrorisme de l'image et de son industrie, responsable de la perte vertigineuse du bon sens, la rupture avec une horreur qui s'insinue à coups d'images dans un quotidien de fatigue et de résignation ». Cette arabitude est « pour un Occident qui appartient aux Arabes autant que le monde arabe appartient aux Occidentaux. Pour une musique qui s'aventure dans les nuances et les subtilités de l'opéra avec l'enthousiasme des paroliers du Mont Liban. Pour une chorégraphie contemporaine qui rend hommage à la danse orientale. Pour une musique soufie composée par des Américains convertis à un islam humaniste, ouvert et créatif », a-t-il dit. « À défaut de pouvoir changer le spectacle univoque du monde, inventons des mots plus ambigus, des fictions moins grossières. Le thème de la 11e édition du FMA voudrait soustraire notre vécu à la médiocre fiction-réalité qu'on nous impose, en faisant du spectacle, ou du débat, un rare et intense moment de vie », de conclure monsieur Nakhlé. Pour la programmation : www.festivalarabe.com