TUNIS — De nouveaux dirigeants proches du pouvoir ont été portés à la tête du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) à l'issue d'un congrès extraordinaire contesté par la direction sortante, a-t-on appris dimanche auprès des organisateurs. Quelque 500 journalistes y participaient sur le millier de professionnels tunisiens. Ils ont adressé un message au président Zine El Abidine Ben Ali, saluant son "souci permanent de promouvoir davantage le paysage médiatique tunisien". Ces assises, considérées comme "illégales" par le président du syndicat évincé Néji B'ghouri qui a évoqué un "putsch", faisaient suite à la démission de quatre membres du bureau exécutif, "sous la pression des autorités" selon lui. Elles étaient l'aboutissement de la crise qui frappe le SNJT, premier syndicat des journalistes à avoir vu le jour en Tunisie, en janvier 2008. Cette crise s'était accentuée à la suite d'un rapport critique sur l'état de la presse en Tunisie publié en mai. "C'est la ligne indépendante suivie (par la direction sortante, NDLR) qui dérange les autorités qui n'acceptent aucune voix dissidente", a estimé M. B'ghouri. Pour Zied Héni, membre du bureau sortant, "c'est un jour noir que vit aujourd'hui la profession". Ses détracteurs reprochent à M. B'ghouri son "autoritarisme" et les rapports conflictuels entretenus avec les autorités. Ils jugent son bilan "négatif", lui reprochant de n'avoir pas servi les intérêts matériels et moraux des journalistes. Reste que le président sortant entend organiser un congrès "conforme aux dispositions légales" le 12 septembre prochain et se dit "déterminé à poursuivre sa tâche jusqu'à cette date".