Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a ordonné jeudi, lors d'une manifestation publique, que l'ambassadeur américain à Caracas quitte le pays d'ici 72 heures. Cette mesure a été adoptée en solidarité avec la Bolivie, qui a également expulsé mercredi le représentant des Américains à La Paz. Hugo Chavez est un proche allié du président bolivien, Evo Morales. Jeudi, au cours d'une réunion publique, il a menacé de suspendre les fournitures de pétrole vénézuélien aux Etats-Unis si Washington agresse le gouvernement bolivien. Il s'agit de son principal client et du cinquième fournisseur de brut aux Etats-Unis. De plus, il a déclaré dans un message télévisé que même s'il voulait la paix, il serait autorisé à intervenir en Bolivie si jamais il y a avait une tentative de coup d'Etat dans ce pays. Réaction américaine Plus tôt jeudi, la tension a monté d'un cran entre la Bolivie et les Etats-Unis. Les Américains ont décidé d'expulser à leur tour l'ambassadeur bolivien qui est dans leur pays. Le porte-parole du département d'Etat américain, Sean McCormack, a déclaré que son pays décidait d'expulser l'ambassadeur de Bolivie à Washington en réponse à l'ordre d'expulsion, la veille, de leur ambassadeur à La Paz. Des accusations Mercredi, le ministre bolivien des Affaires étrangères, David Choquehuanca, avait annoncé que l'ambassadeur américain en Bolivie, Philip Goldberg, disposait de 48 à 72 heures pour quitter le pays. Il en a été officiellement informé jeudi matin dans une communication simultanée à La Paz et à Washington. Les Américains sont accusés par le gouvernement du président socialiste Evo Morales d'encourager les manifestations contre le gouvernement. Elles ont éclaté cette semaine dans plusieurs régions du pays. L'ambassadeur américain, Philip Goldberg, est accusé d'alimenter la division et le séparatisme en Bolivie. Il s'agit de la raison évoquée pour le renvoyer du pays. Quatre des neuf départements du pays, les plus riches en hydrocarbures, réclament une autonomie régionale et s'opposent aux projets de réforme du président Hugo Chavez. Violences Depuis mardi, des manifestations, sporadiques mais violentes, ont éclaté dans les provinces de Santa Cruz et de Tarija. Ce sont notamment des groupes étudiants qui montrent leur soutien aux gouverneurs autonomistes de ces régions. Jeudi, ces heurts se sont poursuivis entre partisans du gouvernement socialiste et militants d'opposition. Au cours de cette journée, ils ont fait au moins huit morts et des blessés dans le département de Pando, situé dans le nord du pays. Selon un membre du gouvernement, des militants de l'opposition ont abattu sept agriculteurs dans la région amazonienne de Pando. La huitième victime est un employé du gouvernement régional. Pour le gouvernement de gauche d'Evo Morales, ces violences sont fomentées par des responsables de l'opposition de droite, qui contrôle quatre des neuf régions du pays.