"Un homme de paix, un soldat de la paix, un Sage, l'homme du consensus, l'homme qui a toujours choisi la négociation plutôt que la confrontation... Ce sont quelques éloges parmi tant d'autres que l'on a pu entendre prononcer par des grands de ce monde pour le Roi Hussein de Jordanie. Que Dieu Ait son âme en Sa Sainte Miséricorde. Ce Roi qui souvent aimait aller dans les montagnes prendre le thé en toute simplicité sous la tente avec ses Bédouins. Ce Roi qui lors de la visite d'un orphelinat, attristé par la situation dans laquelle ces enfants vivaient a quitté son palais pour loger ces cent malheureux petits orphelins. Alors que tout le peuple est en larmes, et que la Jordanie vit une période de sécheresse, le jour du retour du Roi pour préparer sa succession, la pluie s'est mise à tomber, ainsi que le jour de son retour définitif vers sa terre natale et le jour de sa mort. Coïncidence ? ! Ce Roi qui, après l'incident regrettable de la tuerie d'enfants israéliens par un soldat jordanien, s'est rendu lui-même en Israël dans les familles de ces enfants, pour leur demander pardon. Drapeaux en berne sur la Maison Blanche, sur Buckingham Palace, sur les édifices gouvernementaux israéliens, ainsi que dans tant d'autres pays à travers le monde, alors que c'est un fait très rare de voir les drapeaux en berne pour un chef d'Etat d'un autre pays. Même les ennemis d'hier ont eu de la peine à la disparition de ce grand Roi. N'a-t-on pas entendu des Israéliens dire : "C'est notre Roi" ! Et le gouvernement israélien au complet a interrompu la séance du Conseil pendant une minute pour marquer son respect pour le Roi Hussein. Plus de quarante Rois, Princes, Chefs d'Etats et de Gouvernements sont venus rendre un dernier hommage au Roi Hussein. À l'annonce de cette disparition, le Président Arafat s'est enfermé dans son bureau et a pleuré la mort d'un frère, malgré ce qui les a séparé pendant longtemps. Lors de son retour des Etats Unis, alors qu'il luttait contre la mort, tous les pays dont l'avion du Roi Hussein de Jordanie a survolé le territoire, y compris Israël, ont salué son passage en envoyant leurs avions militaires l'accompagner, durant la traversée de leur espace aérien. C'était déjà un hommage rendu par ces pays, au Roi Hussein dont les jours étaient comptés. La spontanéité constatée chez un grand nombre de Chefs d'Etats occidentaux, tant par leur décision de se rendre à Amman, et surtout par le support financier qu'ils ont décidé d'apporter au nouveau Roi Abdallah pour l'aider dans sa nouvelle fonction, démontre le respect des Chefs d'Etats occidentaux pour le Roi Hussein et de l'entière confiance dans les capacité du Roi Abdallah, d'autant plus qu'il s'est engagé à poursuivre la voie tracée par son père. Espérons qu'il trouvera le même soutien sincère de la part des pays frères arabes et musulmans. Lorsqu'on voit le Président Boris Elstine sortir de l'hôpital alors qu'il ne tient pas debout, pour venir rendre un dernier hommage à ce grand Roi, que peut-on en conclure? Les parlementaires canadiens ont certes arrêté leur séance pour une minute de silence en signe de respect pour cet homme de paix qu'était le Roi Hussein, mais c'est bien dommage que la délégation canadienne envoyée aux funérailles n'ait pas été plus conséquente. Le Premier Ministre fédéral s'est excusé et l'on connaît sa sympathie et celle du peuple canadien pour tous les pays arabes d'autant plus qu'il y a de plus en plus de Canadiens d'origine arabe. Mais devant son empêchement, une délégation plus conséquente et d'un niveau plus haut, par exemple le Gouverneur Général accompagné de certains ministres provinciaux et de parlementaires, aurait été plus représentative d'un grand pays comme le Canada. En Irak, pays pour lequel le Roi Hussein a pris de grands risques lors de la guerre du Golfe en restant neutre malgré les pressions aussi bien de l'Arabie Saoudite que celles des Etats Unis, neutralité pour laquelle il a été mis à l'écart pendant plusieurs années tant par l'Arabie Saoudite que par les Etats Unis, voilà que la mort de ce grand Roi a été annoncée comme un fait divers à la télévision et dans la presse irakienne. Il paraît que les télévisions de Syrie et d'Irak se sont abstenues de retransmettre les cérémonies du deuil. Alors même que le Roi Hussein n'était pas encore enterré, il parait qu'un officiel haut placé d'un pays musulman aurait parlé de l'amateurisme du nouveau Roi Abdallah. Pourtant, dans la religion musulmane, on doit oublier les querelles devant la mort. Ce nouveau Roi, encore jeune, aurait certainement voulu pouvoir compter sur un plus grand support de la part de la nation arabe et musulmane, quelles que soient leurs querelles et différends. Nous espérons que ce triste événement donnera à réfléchir aux mondes arabe et musulman??