Le samedi 6 avril, à Lâayoune, première étape de sa tournée dans les provinces sahariennes du Maroc, le Parti de l'Istiqlal a fait la démonstration de sa grande capacité de mobilisation, confirmant ainsi sont statut de parti politique leader dans la région de Lâayoune/Sakia El Hamra. Ils étaient en effet plusieurs dizaines de milliers de personnes dans et autour de l'emblématique place du Méchouar qui accueillait une rencontre d'échange et de communication marquée par l'allocution du Secrétaire Général, M. Nizar Baraka, en présence des membres du Comité Central du parti réunis pour la première fois en dehors de Rabat. Plus tôt dans la matinée, ce même Comité Central avait organisé dans le palais des congrès de la ville, à proximité de la place du Méchouar, sa session ordinaire autour du sujet, brûlant d'actualité, de l'enseignement (voir article de Samir Zerradi en page 3). La veille, couverte de 23.000 chaises et parée aux couleurs de l'Istiqlal, cette place névralgique du centre de Lâayoune récemment réaménagée, était fin prête pour accueillir cet impressionnant rush populaire. Samedi, à partir de midi, environ 50.000 personnes, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, militants Istiqlaliens et simples citoyens issus de toutes les classes sociales, ont commencé à affluer de l'ensemble des quartiers de la ville et de sa région proche et lointaine. A 15 heures, il n'y avait déjà plus aucune chaise de vide dans une place du Méchouar littéralement noire de monde. Après la lecture de versets du Coran et l'hymne national, la rencontre est inaugurée par l'allocution de Moulay Hamdi Ould Errachid, Président de la Commune urbaine de Lâayoune et coordinateur du Parti de l'Istiqlal dans la région Sud. Illustre fils de la région, hôte de la rencontre et logisticien de son organisation, Ould Errachid a rappelé avec son franc parler habituel, les réalisations du Parti de l'Istiqlal à Lâayoune et dans l'ensemble des provinces sahariennes, tout en clamant haut et fort son attachement à l'intégrité territoriale du Maroc et au plan d'autonomie. «Les gens du Polisario sont certes nos frères et nos cousins, mais nous ne partageons pas leur vision et leur idéologie. Eux veulent l'indépendance, alors que nous voulons l'autonomie sous la souveraineté du Maroc», a-t-il ainsi déclaré au beau milieu de Lâayoune. M. Nizar Baraka, le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal prend ensuite la parole. Il commence par clarifier l'objet de la rencontre en affirmant qu'elle est dépourvue de toute visée électoraliste. «Aujourd'hui, il n'y a pas d'élections. Il s'agit donc d'une rencontre d'amitié qui témoigne de la sympathie et de l'estime que l'Istiqlal a toujours voué aux provinces sahariennes du Maroc. Cette rencontre fait partie de nos tournées régionales entamées dans les zones frontalières, montagneuses et rurales du Maroc en vue d'imprégner notre réflexion, ainsi que nos actions actuelles et futures de l'indispensable profondeur territoriale», a ainsi déclaré M. Baraka et d'ajouter : «Nous sommes un parti de l'opposition et nous avons choisi de l'être, étant convaincus que la coalition gouvernementale actuelle n'avait ni la volonté ni les moyens de réaliser notre programme et nos ambitions pour le Maroc et les Marocains». Le Secrétaire Général de l'Istiqlal s'est par la suite félicité des réalisations enregistrées durant les dernières années dans les provinces sahariennes dont «le Parti de l'Istiqlal est fier et honoré de regrouper la moitié des élus locaux et de présider autant de communes». Dans son exposé chiffré et détaillé, M. Baraka a rappelé que : «La région de Lâayoune/Sakia El Hamra où Sa Majesté le Roi Mohammed VI a choisi d'inaugurer le nouveau model de développement enregistre le plus bas niveau de pauvreté au Maroc avec un taux d'à peine 2%. Elle enregistre également le troisième plus haut taux de revenu par personne au pays», a-t-il expliqué avant de tempérer cette réalité en affirmant : «Mais il y a un grand bémol que ma qualité de secrétaire général de l'Istiqlal, un parti qui a toujours cultivé la franchise et l'honnêteté envers les Marocains, m'oblige à partager avec vous. Ce bémol n'est autre que le taux vertigineux du chômage. Alors que la moyenne nationale ne dépasse guère les 9%, ici elle avoisine les 19%. Ceci en dépit d'un riche patrimoine humain constitué de milliers de jeunes hautement diplômés». Face à cette situation, le Secrétaire Général de l'Istiqlal s'est interrogé sur les actions entreprises par l'actuel gouvernement en vue de réduire le chômage. «Dans leurs promesses électoralistes, les membres de l'actuel gouvernement s'étaient engagés à créer 1.200.000 emplois à l'horizon 2020. Aujourd'hui, au bout de trois années sous leur gouvernance, à peine 200.000 emplois ont été créés. Car pour créer autant d'emplois, il faut un taux de croissance de 15% par année, ce que même la Chine n'arrive pas à réaliser». Ce qui dénote, selon M. Baraka, du caractère irréaliste des promesses de l'actuelle majorité gouvernementale qui «en raison de son manque de cohésion et de son atermoiement, tarde à concrétiser les grandes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Notamment en matière d'emploi, enregistrant ainsi un retard incompréhensible de plusieurs mois dans l'organisation du colloque national sur la promotion de l'emploi», déplore le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal et de conclure : «Le même retard et le même atermoiement freinent aujourd'hui l'activation de la régionalisation avancée, préalable indispensable à la mise en œuvre du plan d'autonomie sous souveraineté marocaine qui constitue à nos yeux l'unique solution au-delà de laquelle il ne peut y avoir aucune autre concession». Ces propos, forts de sens et de substance, par lesquels M. Baraka termine son allocution, sont aussitôt accueillis par la clameur de la foule immense réunie sur la place du Méchouar en cette journée mémorable du 6 avril. Majd EL ATOUABI