Euler Hermes n'a pas tardé à réagir pour donner son avis sur la récente entrée en vigueur de la flexibilité du Dirham, et ce depuis le 15 courant. Le leader mondial français de l'assurance-crédit s'est exprimé mercredi sur le passage du taux de change fixe du dirham à celui de change souple. Selon ce cabinet d'intelligence économique et commerciale, cette fluctuation, dans une bande de 2,5%, exposera de manière plus importante les entreprises marocaines aux risques de change. Dans l'ancien régime, poursuit la même source, la fixité du dirham contre son panier de devises donnait l'impression erronée de l'absence de risque de change, d'où une sous-utilisation des solutions de couverture contre le risque de change. En ce sens, Euler Hermes estime que, puisque le dirham pourra évoluer plus fortement, cette perception des risques devrait évoluer. Il y aura donc une incitation plus forte à utiliser des instruments de couverture contre le risque de change, parmi lesquels l'assurance-crédit. En matière d'effectifs, c'est-à-dire en regardant l'évolution moyenne du dirham par rapport à ses partenaires commerciaux, ajoute Euler Hermes, la devise marocaine s'est appréciée de 6% depuis 2012, à l'inverse de ce qui s'est passé pour nombre de devises des principaux concurrents du Maroc, par exemple la Tunisie. Désormais, le dirham pourra se déprécier lorsque l'euro et le dollar américain s'apprécient, donnant de fait une indépendance plus forte à la politique monétaire et de change du Maroc. Pour rappel, la flexibilité du dirham est un nouveau régime de change où la parité du dirham est déterminée à l'intérieur d'une bande de fluctuation de ±2,5%, contre ±0,3% actuellement, par rapport à un cours central fixé par Bank Al-Maghrib sur la base d'un panier de devises composé de l'euro et du dollar américain à hauteur respectivement de 60% et 40%. Dans le cadre de ce nouveau régime, Bank Al-Maghrib continuera d'intervenir sur le marché des changes en vue d'assurer sa liquidité. Selon le ministère de l'Economie et des Finances, cette réforme est entamée dans des conditions favorables marquées par la solidité du secteur financier et la consolidation des fondamentaux macroéconomiques, notamment un niveau approprié des réserves de change et une inflation maîtrisée ; La réforme du régime de change a pour objectif de renforcer la résilience de l'économie nationale aux chocs exogènes, de soutenir sa compétitivité et d'améliorer son niveau de croissance. Elle devrait accompagner les mutations structurelles qu'a connues l'économie marocaine durant ces dernières années, notamment en termes de diversification, d'ouverture et d'intégration dans l'économie mondiale, souligne la même source.