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Une dame s'acquitte du prix d'une voiture depuis plus de six mois sans jamais être livrée Un concessionnaire Renault-Dacia à Salé défraie la chronique
Le procureur du roi saisi de l'affaire
L'affaire que nous exposons ci-après pose en profondeur la question du respect des droits du consommateur dans notre pays. Elle interpelle tout particulièrement les pouvoirs publics sur la nécessité de veiller sur la mise en oeuvre effective des outils et mécanismes sensés garantir la transparence et immuniser l'activité commerciale contre tout ce qui pourrait atteindre à la crédibilité des opérations contractuelles afin de préserver les intérêts des uns et des autres. Voici le cas d'une femme qui a finalisé une opération d'achat d'une voiture, une Clio 4 Diesel, chez le concessionnaire Renault-Dacia à Salé, "Jnane Auto", en versant la totalité du prix, après réduction d'usage, le 19 novembre 2016, mais sans pouvoir entrer en possession de la voiture plus de six mois après, c'est à dire jusqu'à l'écriture de ces lignes. L'on peut admettre qu'un retard de livraison risque de se produire pour des raisons objectives et dûment justifiées, mais dans le cas d'espèce et au regard des faits, on dirait que le concessionnaire a tout simplement "omis" de parachever l'opération. Pourtant, le chèque d'une valeur de 158.000 dh par lequel la bonne dame s'est acquitté de sa part du contrat, remis le 19 novembre 2016, a été encaissé illico presto le 21 du même mois. Sur le bon de commande que le concessionnaire a remis à la cliente, devant la case "date et lieu de livraison" figure l'inscription 29 décembre 2016 à Salé. Une date qui allait être annulée puisque, une fois dépassée, et après un certain nombre de va-et-vient, trois mots ont été ajoutés par le concessionnaire sur le bon en possession de la cliente (un cachet de la société y a été apposé) pour dire cette fois-ci : "Dès que possible". Une formule inédite qui peut tout aussi renvoyer aux "calendes grecques", ce qui vraisemblablement semble être le cas aujourd'hui. Même le nom de l'employé vendeur, un certain Ghassan, avec lequel la cliente a conclu la transaction et dont la signature figure sur le bon de commande qui fait aussi office de reçu d'acompte, allait, à la grande surprise de la dame et pour une raison mystérieuse, être effacé par du "blanco" et remplacé par le prénom d'un autre vendeur, Chakir. Bref, au regard de ces "curiosités", ajoutées à l'explication peu convaincante qui lui a toujours été avancée, à savoir que le retard de la livraison de la voiture est dû au "blocage du système", la cliente, pleine de doutes, a fini par adresser, le 19 avril 2017, soit après cinq mois de tergiversations de la part du concessionnaire, un courriel à la société Renault-Dacia à Casablanca. Cette dernière, réactive, annoncera par retour de courriel le jour même, "l'ouverture d'un dossier". La cliente a ensuite fait le déplacement pour Casablanca chez le Service Relation Client de Renault munie de ses documents et pièces justificatives. Quelle fut alors grande sa surprise lorsqu'elle s'est entendue dire qu'aucune commande la concernant n'est parvenue à Renault. Choquée et redoutant l'escroquerie, elle s'est à nouveau rendue chez le concessionnaire pour tenter de récupérer au moins son argent. Mais peine perdue malgré de nombreux autres va-et-vient et des tergiversations de toutes sortes, ajoutées à des refus répétés de donner suite à ses multiples appels, assure-t-elle. Elle décide alors, le 16 mai, de porter l'affaire, pour "escroquerie et non exécution des termes du contrat de vente", devant le procureur du Roi près le tribunal de Première instance de Salé qui a ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire, actuellement en cours. Il se pourrait même, à en croire des confidences faites à la plaignante, que son cas ne soit pas unique. Devant la suspicion qui marque fortement cette affaire et par soucis déontologique, nous avons tenté, pour notre part, à plusieurs reprises, depuis le jeudi 18 mai jusqu'à ce mardi 23 mai, de prendre attache avec le directeur de "Jnane Auto" en vue de recueillir sa position concernant cette affaire pour le moins troublante, mais ni son numéro de portable, ni curieusement celui du fixe de la société ne répondent. Mieux, les deux numéros de téléphone fixe figurant sur l'entête et sur le cachet de la société sont, soit "non attribué" pour le premier, soit celui d'une demeure de particuliers pour le second. Seul un troisième fixe figurant sur l'annonce publiée par le concessionnaire sur le moteur de recherche google sonne, mais sans jamais que personne ne daigne décrocher. Poussant nos investigations, nous avons pris contact avec la responsable du Service Relation Client de Renault qui, bien au fait de cette ténébreuse affaire pour avoir communiqué par mail avec la concernée et pour l'avoir accueillie dans ses bureaux, nous a exprimé son étonnement devant ce comportement et confirmé les propos de la plaignante relatifs à l'absence de commande d'une Clio 4 Diesel émanant de "Jnane Auto" la concernant. Affaire à suivre. Yasser AYOUBI