Avec une participation de 66 pays dont 21 pays africains et 1350 exposants, la douzième édition du SIAM a eu, entre autres, le mérite de consacrer le Maroc en tant que destination valorisante de l'agroalimentaire tant continental qu'international. Le Salon International de l'Agriculture du Maroc (SIAM) a clôturé, dimanche 23 avril 2017, sa douzième édition. Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette édition, organisée du 18 au 23 avril 2017, avait retenu pour thème : « Agrobusiness et chaînes de valeur agricoles durables» et pour invité d'honneur l'Italie. Aussi, ressort-il d'un premier bilan que cette douzième édition a enregistré des taux de participation qualifiés de favorables et en nette hausse par rapport à ceux relevés au niveau des précédentes éditions avec notamment 66 pays ayant répondu présents dont 21 pays africains, 33 conférences scientifiques, 21 signatures de conventions et 1350 exposants... Ill convient également de noter également que sur les 20 délégations étrangères ayant pris part aux différentes activités et échanges durant cette édition, mettant ainsi en avant le rôle du Maroc en tant que « porte de l'Afrique », 15 ont été hautement représentées par leurs ministres respectifs. Et à en juger par les dernières estimations du Commissaire du Salon, cette manifestation a enregistré une grande affluence du grand public. Au lendemain de la clôture, le nombre de visiteurs était estimé à environ 810.000 personnes. De l'avis de nombreux spécialistes, ce Salon, de par son rayonnement régional et international, répond de mieux en mieux aux besoins et attentes des professionnels et acteurs du secteur agricole. Outre l'Italie, invité d'honneur et leader mondial de l'agriculture durable et biologique, plusieurs pays du vieux continent ont pris part à cet événement dont la Pologne, la Hongrie, le Danemark, la Serbie, le Royaume-Uni, le Portugal, la Lettonie, l' Autriche, la République Tchèque, la France, la Roumanie, la Biélorussie, l' Espagne, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, la Russie, la Suisse, la Grèce, la Turquie, Monaco, la Suède et l'Irlande. Ont été également présents d'autres pays de l'Amérique (Brésil, Mexique, Chili, Pérou, Colombie, Argentine, Canada, Etats-Unis), de l'Asie (Jordanie, Chine, Sri Lanka, Japon, Thaïlande, Inde, Vietnam, Palestine, Émirats Arabes Unis, Arabie Saoudite, Pakistan, Hong Kong, Koweït, Indonésie) et de l'Océanie (Australie). Intérêt grandissant des pays d'Afrique subsaharienne pour le Salon L'Afrique fut bel et bien présente au niveau des stands avec ses produits agricoles, mais aussi au niveau des conférences et des programmes officiels. Une forte présence qui confirme l'intérêt grandissant des pays d'Afrique subsaharienne pour le Salon et l'ambition de tirer profit de l'expérience marocaine en la matière. Dans le grand espace réservé au continent africain au milieu du pôle «international», ils sont venus du Sénégal, Algérie, Égypte, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée Conakry, Mali, Mauritanie, Madagascar, Niger, Nigeria, Ouganda, Togo et Namibie. Parallèlement à cette présence massive de pays africains, la vocation africaine du Maroc se concrétise aussi à travers la «Triple A», initiative d'Adaptation de l'Agriculture Africaine. Une initiative qui, rappelons le, s'inscrit dans le cadre du Plan mondial d'action pour le Climat et qui vise à réduire la vulnérabilité de l'agriculture du continent face aux changements climatiques, lie le financement climat à la sécurité alimentaire, à travers des projets prioritaires permettant de valoriser au mieux et de manière durable les ressources naturelles africaines. Ladite initiative comprend deux volets qui consistent à mettre l'adaptation de l'agriculture africaine au coeur des enjeux des Conférences des parties à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP) et obtenir une répartition équitable des fonds climat entre adaptation et atténuation. En plus de la promotion de la mise en oeuvre de projets concrets et innovants en matière de gestion des sols, de maîtrise de l'eau agricole, de gestion de risques climatiques et de renforcement des capacités et solutions de financement. Synergie entre les différents acteurs du secteur agricole Cette 12ème édition du SIAM fut elle aussi composée de deux grandes zones regroupant 9 pôles thématiques, à savoir «Régions», «sponsors et institutionnels», «produits du Terroir», «élevage» et «machinisme», «International», «Agrofourniture», «Produits», et «Nature et vie». Fait nouveau, le pôle «produits du terroir», englobant des coopératives et des associations agricoles marocaines, gagne en superficie et en nombre de participants. Soit la présence de 300 coopératives, lors de cette édition qui, rappelons le une fois de plus, avait retenu pour thématique l'»Agrobusiness et chaînes de valeur agricoles durables» afin de souligner les bienfaits de toute sorte de synergie entre les différents acteurs du secteur agricole marocain, aujourd'hui confrontés à une économie agricole mondiale en pleine mutation. Ce choix émane aussi du besoin de répondre à l'impératif mondial de concilier économie, sécurité alimentaire et durabilité des systèmes agricoles, surtout que, de l'avis de beaucoup d'intervenants, le modèle de développement basé sur l'agriculture familiale est en train d'évoluer au profit de la promotion de l'agrobusiness et de l'intégration de l'ensemble des acteurs de la chaîne de valeurs agroalimentaire. A ce niveau, précise-t-on au département de l'Agriculture, l'approche «chaîne de valeur» est un choix stratégique pour le pilotage de la production agricole et la mise à niveau et la modernisation des filières de production. Et c'est d'ailleurs ce qui fait que ce choix a été matérialisé par la mise en place d'un cadre contractuel et de partenariat entre l'Etat et la profession plurielle, avec l'objectif d'assurer l'intégration entre l'amont et l'aval de la chaîne de valeur agricole des filières et le renforcement de l'investissement à travers des instruments incitateurs à sa mobilisation. Et c'est ce qui fait aussi que depuis le lancement du PMV en 2008 à aujourd'hui, 20 contrats - programmes ont été conclus entre le gouvernement et les organisations représentant les professionnels pour les principales filières de production. Lesquels contrats-programmes constituent de véritables feuilles de route pour le développement et la mise à niveau des chaînes de valeurs concernées. D'ailleurs, c'est à la veille de la tenue de la douzième édition du SIAM et plus exactement en marge de la 9ème édition des Assises nationales de l'Agriculture qu'un contrat - programme afférent au développement des industries agroalimentaires fut signé. Ce contrat-programme, nécessitant une enveloppe de 12 milliards de dhs, vise à mettre en place environ 371 unités industrielles, ce qui permettra, à terme, de créer 38.500 opportunités d'emploi et générerait un chiffre d'affaires supplémentaire de 42 milliards de DH ainsi qu'une valeur ajoutée supplémentaire estimée à 13 milliards de dhs.