C'est véritablement un événement historique que les Istiqlaliens et Istiqlaliennes ont vécu ce samedi 29 avril à la faveur du congrès extraordinaire du Parti de l'Istiqlal qui s'est tenu dans la salle couverte du complexe sportif My Abdallah de Rabat, et qui a consacré l'unité et la cohésion retrouvées des rangs du parti ainsi que l'engagement réitéré de ses militants et militantes en vue de relever les défis futurs. L'ordre du jour de ces assises extraordinaires, présidées par M. Hamid Chabat, S/G du parti, en présence des membres du Comité exécutif, comportait un ordre du jour unique, à savoir la révision des articles 54 et 91 des statuts du PI, lesquels ont été amendés à l'unanimité. Ce congrès a été marqué, d'autre part, par l'allocution du S/G qui y a, tout d'abord, invoqué le climat de foi et de spiritualité qui plane sur ces travaux à la faveur du début de ce mois béni de Chaâbane pour réitérer l'adhésion de l'ensemble des Istiqlaliens et Istiqlaliennes aux valeurs et principes défendus par les pionniers parmi les nationalistes ainsi qu'aux constantes religieuses et nationales et aux idéaux pour lesquels ils ont consenti des sacrifices et leur attachement aux principes et à l'identité bien ancrée de leur parti, ce qui nous impose à tous, poursuit-il, de mesurer toute la responsabilité qui nous incombe en vue de les préserver et de les conforter, car c'est le ciment et le gage de la durabilité et de la cohésion des rangs des générations istiqlaliennes passées et futures. Il a ensuite souligné l'importance de la présente étape pour l'évolution du PI qui a, plus de 8 décennies durant, constamment fait preuve de sa capacité à se renouveler et se régénérer ainsi que de sa capacité à s'adapter à l'évolution de la société marocaine, étant un parti nationaliste qui croit et défend les institutions et la démocratie interne et où tous les membres sont égaux, libres et participent à la prise de décision, conformément à la pensée et aux enseignements du leader immortel Allal El Fassi qui rejetait fermement la stagnation et la sclérose et préconisait ardemment l'ouverture, l'évolution et l'adaptation aux changements de l'époque. Après avoir relevé que ce congrès se tient dans un contexte délicat pour renouveler l'engagement total des Istiqlaliens et Istiqlaliennes derrière SM le Roi en vue de concrétiser le vaste projet sociétal porté par le Souverain consistant en l'édification d'une société forte, solidaire et prospère..., et après avoir rappelé que l'ordre du jour de ces assises se limite à l'examen des articles 54 et 91 des statuts du PI, le S/G a aussi fait remarquer que si le parti a tenu plusieurs congrès extraordinaires durant sa longue Histoire, celui-ci se distingue des précédents par le fait que la plupart de ceux-ci avaient été motivés par des raisons politiques et avaient donné lieu à des décisions et des prises de positions importantes, passant en revue à ce sujet les principales étapes ayant émaillé le parcours du PI depuis le congrès extraordinaire du Bloc d'action nationale en 1936 et jusqu'à celui de 2007, en passant par ceux de 1955, puis 1997, mais que le présent congrès, même s'il est motivé par des considérations essentiellement juridico-réglementaires, ne s'en tient pas moins à un moment où le parti fait l'objet d'attaques et de campagnes visant à le saper, à l'affaiblir et à annihiler son autonomie de décision, d'aucuns, ajoute-t-il, croient ainsi punir le parti pour avoir dénoncé la conspiration contre l'issue du scrutin du 7 octobre et s'être rangé clairement du côté de la Constitution et des urnes, en dépit des carences de celles-ci... Ces élections et les péripéties ayant marqué les tractations pour la formation de l'actuel gouvernement, déplore M. Chabat, ont démontré que quelque chose ne tourne pas rond et qu'il serait malhonnête et irresponsable de dire que ce qu'a connu le pays durant ces six derniers mois est normal, car la vérité est que la pratique politique et les élections, ici, obéissent à une mentalité guère convaincue de l'importance et de l'utilité de l'accumulation en termes de démocratie, avant de rappeler que le Conseil national du parti avait décidé de soutenir le chef du gouvernement nommé le 10 octobre tout en se positionnant dans le front du refus et de la résistance et en se posant ainsi en modèle pour que les forces nationalistes et démocratiques reprennent l'initiative, mais en face, il n'y avait que velléités de faire jouer les vieilles pratiques consistant à fabriquer des partis et des leaderships et volonté de retour en arrière, au mépris du peuple, de son bon sens et de la démocratie bien comprise... Le PI, rappelle encore son S/G, a soulevé en 2015 un point d'ordre politique concernant l'ensemble des évolutions et mutations que connaît le Maroc tout en tirant la sonnette d'alarme sur les dangers et écueils de la reproduction d'expériences passées et la propension à vouloir dessiner la carte politique du pays au gré de certains et a constamment cru en la nécessité de compiler les réformes politiques et constitutionnelles et d'édifier des institutions fortes adossées au libre choix du peuple marocain à travers des élections honnêtes, transparentes et compétitives qu'il considère d'ailleurs comme aussi importantes et indispensables que les réformes constitutionnelles même, soulignant ainsi le dur et âpre combat du parti pour qui, depuis le congrès de 1965, la démocratie ne vise pas l'être pour ce qu'il est en soi mais pour ce qu'il devrait être et qui a admis encore, lors de son congrès de 1967, que la lutte pour la démocratie est, certes, longue et dure, mais il n'y a guère d'autre alternative que de la mener et l'assumer... Le Secrétaire Général a, par ailleurs, évoqué les pressions auxquelles le PI a été soumis ces derniers temps et les tentatives visant à le disloquer mais qu'il en est sorti indemne grâce à l'unité et la cohésion de ses rangs et nonobstant toutes les difficultés, ce qui lui a permis de conserver son rang sur l'échiquier politique national même si, a-t-il regretté, nous ne sommes guère satisfaits des résultats du parti lors des dernières législatives, soulignant que les analyses de la direction du parti à ce sujet ont conclu à des changements structurels qui font qu'un grand nombre d'électeurs boudent les urnes et que ceux qui ont voté l'ont fait selon une polarisation factice ayant agi sur l'opinion publique sur la base d'options et d'orientations politiques et des valeurs n'ayant rien à voir avec l'évaluation du bilan du gouvernement sortant, ni avec la réalité politique et sociale du pays avant d'appeler à procéder à l'autocritique vertueuse afin que le parti soit plus résistant et puisse récupérer sa masse électorale véritable, d'où la nécessité de revoir l'organisation et les structures du parti en vue de reconquérir ses positions dans les grandes agglomérations, et principalement dans les cités soumises au régime de l'unité de la ville. Il a, d'autre part, rappelé que ce congrès extraordinaire se tient au moment où le PI vient de perdre feu Si M'hamed Boucetta qui fut l'un des témoins privilégiés de phases et de séquences décisives dans le parcours du PI, du Mouvement national et du Maroc aussi bien qu'un proche du leader Allal El Fassi dont il avait assimilé et fait siens la pensée et les idéaux, ce qui en fit un dirigeant à la fois souple et enclin aux concessions et un défenseur farouche des principes et constantes de son parti et son pays et un adversaire irréductible des compromis et compromissions.. Il a ensuite composé toute une ode à l'unité, l'amour, l'abnégation au service des grandes idées et des nobles principes en citant, tour à tour, un Hadith du prophète, des passages de discours de feu Allal El Fassi, des paroles de feu SM Hassan II, ... avant d'assurer les congressistes et, à travers eux, l'ensemble des Istiqlaliens et Istiqlaliennes, de son amour et son affection et de souligner que le logo même du parti qui représente la balance signifie que le PI ne se soucie guère de savoir qui est X ou Y et que seuls comptent sur ses deux plateaux ce que X ou Y apportent au parti, à la patrie et au peuple marocain avant de s'écrier : « Assez de surenchères ! Assez de luttes fratricides ! Assez d'atteintes à la crédibilité de la maison Istiqlal ! », affirmant que la patrie, pour tous ses fils, est ce lieu où ils jouissent de la stabilité, la liberté, la dignité et ont le sentiment d'être en sécurité et en paix et de mener une vie décente, que le Parti de l'Istiqlal considère la dignité du citoyen comme étant sacrée et ne pouvant faire l'objet d'aucun marchandage et que le plus grand challenge du prochain congrès est de préserver l'unité du parti, de rassembler la famille istiqlalienne et de mettre fin aux différends mineurs. Et de conclure que l'unité des rangs istiqlaliens est essentielle afin de préserver l'héritage de ce grand parti et de rester fidèles et reconnaissants envers les sacrifices des martyrs et des Moujahidine, car ce sont cette unité et cet esprit qui ont permis les grandes réconciliations et les grandes retrouvailles tout au long de l'Histoire du parti, a-t-il dit, pour, ensuite, demander aux congressistes de donner mandat au S/G et au Comité exécutif pour procéder à une réconciliation globale et intégrale.