Israël ne "négociera pas" avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim, a affirmé mardi à la radio militaire le ministre israélien de la Sécurité intérieure Guilad Erdan. Plus d'un millier de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes ont entamé lundi une grève de la faim collective, un mouvement de protestation inédit depuis des années lancé par Marwan Barghouthi, leader de la deuxième Intifada et condamné à la perpétuité. Cette grève de la faim vise à "mettre fin aux abus" de l'administration pénitentiaire israélienne, avait indiqué M. Barghouthi, dans une tribune envoyée au quotidien New York Times depuis sa prison de Hadarim, dans le nord d'Israël. En mesure de rétorsion, il a été placé à l'isolement dans une autre prison, selon le ministre, soulignant que "l'appel à la grève de la faim est contraire au règlement" de la prison. Un porte-parole de l'administration pénitentiaire israélienne a confirmé que "près de 1.100 prisonniers" faisaient la grève de la faim depuis lundi et que ses services continueront de "sanctionner les grévistes". Marwan Barghouthi, grand rival du président Mahmoud Abbas au sein de son parti du Fatah, et régulièrement en tête dans les sondages sur une hypothétique présidentielle palestinienne, est à l'origine de ce mouvement. Les prisonniers demandent entre autres des téléphones publics dans les prisons, des droits de visite élargis, la fin des "négligences médicales" et des mises à l'isolement, ainsi que l'accès à des chaînes télévisées et de la climatisation. La présidence palestinienne a appelé le gouvernement israélien à répondre à ces demandes pour "la liberté et la dignité des prisonniers". La dernière grève massive dans les prisons israéliennes remonte à février 2013, lorsque 3.000 Palestiniens avaient refusé de se nourrir, durant une journée, pour protester contre la mort en détention d'un des leurs. Parmi les 6.500 Palestiniens actuellement détenus par Israël, figurent 62 femmes et 300 mineurs. Environ 500 d'entre eux sont sous le régime extra-judiciaire de la détention administrative qui permet une incarcération sans procès ni inculpation. Treize députés sont aussi emprisonnés.