Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Nizar Baraka, a appelé, mardi à Rabat, à mettre les préoccupations économiques, sociales, environnementales et "les exigences des citadins au cœur du processus de planification stratégique de la ville de demain". "Si la région se définit comme l'acteur principal de l'aménagement territorial et du développement économique, les villes sont avant tout en charge de fournir des services publics de base aux populations, à travers des actions autonomes et d'autres qu'elles partagent avec l'Etat", a dit M. Baraka à l'ouverture d'un colloque international consacré à la croissance durable des territoires. Une ville durable et inclusive doit réponde aux aspirations des citoyens en matière d'accès aux services publics de base, au logement, à des moyens de connectivité et de mobilité efficaces, sûrs et durables, à des espaces verts et des lieux culturels, à un environnement de qualité et aussi à un sentiment de sûreté et de sécurité, a-t-il expliqué. Le développement régional est intimement lié à toutes ces interdépendances et interconnections, notamment lors de l'élaboration des schémas régionaux d'aménagement du territoire, des plans de développements régionaux, des plans d'aménagements côtiers ou unifiés ou autres plans, a-t-il ajouté. Au-delà d'une planification intégrée, interconnectée et co-construite entre les différents acteurs des villes, des territoires et des régions, le développement régional pose de nombreux défis pour préparer les conditions de transition vers un développement durable, inclusif et résilient sur les plans économique, social, environnemental, culturel et donc à enjeux de compétitivité économique et urbanistique et aussi de cohésion sociale, selon M. Baraka. Dans ce cadre, il a mis en exergue les efforts déployés au Maroc qui s'est doté d'un nouveau cadre législatif définissant les règles de la gestion locale au niveau de la région, de la province et de la commune et plaçant la région au centre de l'édifice institutionnel du pays, en lui allouant l'autonomie budgétaire. Il a rappelé également l'élaboration par le CESE de deux rapports sur la mise en œuvre de la régionalisation avancée, allant notamment dans le sens de l'optimisation de l'efficacité dans la gestion locale et la mise en place des principes et règles de la bonne gouvernance, et sur la ville à travers un avis sur les dérogations dans l'urbanisme et un autre sur la gestion du littoral. Pour sa part, la directrice du Département Maghreb au groupe de la Banque mondiale, Marie Françoise Marie Nelly, a souligné que toutes les questions de politiques publiques en matière de développement durable ou en matière d'inclusion sociale et de croissance sont des éléments qui doivent conforter la place du Maroc en tant que pays émergent. Mme Nelly, qui a noté un accroissement de l'urbanisation, a souligné l'importance d'un développement harmonieux des infrastructures sociales et des services, en vue de contribuer à la création d'emplois, de richesses et au bien-être des populations. "Les politiques de développement urbain devraient permettre (...) aux populations, surtout les jeunes, d'accéder aux offres d'emploi offerts dans les zones urbaines", a-t-elle ajouté. Placée sous le thème "Pour une croissance durable des territoires : renforcer les synergies entre villes et régions au Maroc", cette rencontre a été ponctuée de deux sessions intitulées "La ville marocaine à la croisée des défis de compétitivité et enjeux de la durabilité et résilience" et "Quelle politique de développement pour des territoires compétitifs et inclusifs ?". Marqué par la participation d'experts nationaux et internationaux, cet événement a été une occasion d'identifier les facteurs nécessaires pour inscrire les métropoles et villes dans la durabilité, et dans une trajectoire irréversible de réduction des inégalités économiques, sociales et environnementales et de création d'emplois.