« Il n'est jamais trop tard pour bien faire », souligne un adage populaire faisant recette dans toutes les activités pour peu que la volonté et le désir de se rattraper y constituent le carburant. Le déplacement d'une délégation d'élus de la Région Souss-Massa au Salon Mondial du Tourisme de Berlin peut très bien s'inscrire dans cette optique. Dans tous les cas de figure, il s'agit d'une initiative louable, comme l'a bien souligné notre confrère Mohamed Rial dans l'édition de « L'Opinion » du vendredi 10 mars 2017 (la participation d'élus d'Agadir est une louable initiative). Elle est également très significative quant au sursaut salutaire des responsables soussis qui ont fini par comprendre l'impérieux devoir de s'impliquer effectivement dans le développement du tourisme dans leur région. Nul doute que la visite effectuée à ce méga Salon qui s'étire sur 1069 stands, réunit 10147 exposants issus de 189 pays pour le plaisir et la curiosité de 115.000 visiteurs professionnels et pas moins de 50.000 visiteurs privés leur ouvrira les yeux sur le temps perdu par leurs longues absences dans de pareils rassemblements. Qu'en est-il des élus de Marrakech ? Ils en sont tout simplement déconnectés, empêtrés dans des querelles byzantines pour servir avant tout leurs intérêts. Il n'est qu'à jeter un coup d'œil sur l'ordre du jour de leurs sessions ordinaires pour mesurer le manque d'intérêt qu'ils accordent au tourisme. Ne croyez surtout pas qu'ils sont pour quelque chose dans la promotion du tourisme de Marrakech. Loin s'en faut. Heureusement que le Conseil Régional du Tourisme est omniprésent, ne ratant aucun Salon du tourisme pour faire la promotion du produit touristique avec l'appui, bien entendu, de l'Office National Marocain du Tourisme. C'est à cette paire que nous devons réellement la place que la ville ocre occupe aujourd'hui à l'International, sans oublier la dimension de Marrakech qui est un label universel se vendant de lui-même. Et si celle-ci s'est métamorphosée à l'occasion de la COP22 pour exhiber ses meilleures parures, c'est grâce au commando que Sa Majesté le Roi Mohammed VI ait mis sur pied pour veiller sur le déroulement de cette opération tant en aval qu'en amont. Tel Don Quichotte se battant contre le moulin à vent Ainsi donc, le président du CRT Hamid Bentahar et son équipe se trouvent dans la situation de Don Quichotte, se battant contre le moulin à vent, à cause de la fuite en avant d'un groupe d'élus censé se présenter au front de la bataille. Sous d'autres cieux, la Commune Urbaine et le Conseil Régional devraient être comptables de leurs forfaits, lesquels forfaits se traduisent par leur manque flagrant d'implication dans le développement d'un secteur économique considéré comme étant les poumons par lesquels s'oxygène toute la région. A eux seuls, le CRT et les opérateurs du tourisme ne peuvent que sauver les apparences, d'autant que même les aides financières promises, supposées les soutenir dans leurs actions, ne leur parviennent plus. Ajouter à cela l'absence du gouvernement qui entraîne la suspension des budgets et vous aurez une idée sur la situation dans laquelle se débat l'ensemble des CRT du Royaume. Puisse le déplacement des élus d'Agadir inspirer leurs homologues des autres régions et leur servir de leçon, surtout si l'on sait que ces derniers constituent les fers de lance des délégations des pays participants dans les différents Salons professionnels du tourisme. On ne répétera jamais assez que le tourisme est l'affaire de tout le monde et particulièrement celle des élus et non seulement des professionnels du secteur.