La capitale sud-africaine Pretoria se trouvait ce vendredi sous un véritable état de siège, ses principales artères étant fermées devant la circulation peu avant le début d'une grande manifestation autorisée par les autorités contre les immigrés notamment africains dans le pays. Même avant l'heure prévue pour le début de la manifestation, des habitants de certaines localités ont commencé à bloquer les routes menant vers le centre ville, a dit la police de la capitale, qui affirme avoir reçu des rapports faisant état du pillage de plusieurs commerces tenus par des étrangers dans la ville. Les autorités locales étaient toujours incapables d'établir le nombre de personnes qui devront participer à cette marche, la plus grande jamais organisée contre les immigrés dans ce pays, dit arc-en-ciel pour sa diversité et son ouverture sur les étrangers. Depuis l'annonce de la manifestation, la tension n'a pas cessé de monter dans le pays, où les violences xénophobes sont devenues assez régulières ces dernières années. En 2008, ces violences ont fait 62 morts parmi la communauté d'immigrés subsahariens. Une nouvelle vague de violence a déferlé sur le pays en 2015, faisant une dizaine de morts dont un ressortissant éthiopien brulé vif dans sa maison. Ces violences ont également provoqué le déplacement de plus 5.000 personnes. Confrontés à une grave crise économique avec un taux de chômage dépassant 26 pc de la population active du pays, les Sud-Africains accusent les étrangers de voler leurs emplois. Vendredi matin, le président sud-africain, Jacob Zuma, a rompu son silence au sujet de la reprise des violences en condamnant avec force les tensions entre Sud-Africains et immigrés dans certaines régions de la province de Gauteng, qui abrite Pretoria et Johannesburg, la capitale économique et financière. «La situation est devenue plus grave à la lumière des menaces de violences et des actes d'intimidation et de destruction contre les étrangers établis en Afrique du Sud», a dit le président dans un communiqué.