Dans un contexte évolutif, un changement structurel du travail est nécessaire pour une meilleure autonomisation économique des femmes, a affirmé à Rabat, la Représentante du Bureau Multi-pays de l'ONU Femmes pour le Maghreb, Leila Rhiwi. Pour que le travail profite à tout le monde, dans le milieu urbain comme dans le milieu rural, un changement doit être opéré de manière à impliquer des politiques de création d'emplois décents, de protection des droits des travailleurs et des travailleuses, y compris pour les femmes travaillant dans le secteur informel et les migrantes, a souligné Mme Rhiwi lors du point de presse mensuel du Centre d'information des Nations Unies à Rabat. «Ce changement nécessite aussi de lutter contre l'inégalité entre les sexes au sein des entreprises et de faire des avancées technologiques des vecteurs et des opportunités facilitant l'autonomisation économique des femmes», a-t-elle expliqué, notant que, certes, «les avancés technologiques et numériques créent de nouvelles formes de travail, mais il y a le risque qu'elles en fassent disparaitre». En ce sens : «il faudrait être en mesure d'anticiper en même temps que nous innovons pour que les femmes soient pleinement outillées par la formation et qu'elles puissent avoir les compétences professionnelles et l'agressivité nécessaires à leur employabilité». Dans cette même optique, Mme Rhiwi a plaidé en faveur d'une revalorisation et une redistribution du travail domestique et des soins non rémunérés qui sont «quasi-exclusivement à la charge des femmes», rappelant, à cet égard, que le Maroc a récemment adopté une loi inédite sur le travail domestique. «Les femmes doivent être en mesure de profiter des mêmes opportunités et retombées économiques que les hommes», a martelé la représentante du Bureau ONU-Femmes Maghreb, faisant savoir que, «selon plusieurs études mondiales, la contribution des soins non rémunérés au PIB est estimée entre 10% et 39% du PIB». «C'est dire que les femmes sont en train de subventionner l'économie de marché par leur travail de soins non rémunérés et domestiques», a-t-elle fait observer. Mme Rhiwi a saisi cette occasion pour rappeler que ces questions du travail non rémunéré, de l'inégalité des salaires entre les sexes, feront partis des sujets prioritaires débattus lors de la 61ème Commission de la condition de la femme (CSW) et qui aura pour principale thématique «L'autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution». Cet évènement, qui se tiendra à New York du 13 au 24 mars 2017, sera marqué par la participation d'une délégation marocaine, a relevé Mme Rhiwi. La Commission de la Condition de la femme (CSW), une commission technique du Conseil économique et social de l'ONU (ECOSOC), est un organe de décision politique mondial consacré exclusivement à la promotion de l'égalité des sexes et à l'autonomisation des femmes. ONU Femmes est l'Organisation des Nations-Unies consacrée à l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. Porte-drapeau mondial des droits des femmes et des filles, ONU Femmes a été créé pour accélérer les progrès en faveur de la concrétisation des droits des femmes et des filles et pour répondre à leurs besoins dans le monde entier. ONU Femmes soutient les Etats membres de l'ONU dans l'adoption de normes internationales pour réaliser l'égalité des sexes et travaille avec les gouvernements et la société civile à concevoir les lois, les politiques, les programmes et les services publics nécessaires à l'application de ces normes.