L'évènement parallèle a été organisé par Jossour-Forum des Femmes marocaines, le jeudi 10 Mars au Palais des Nations, en marge de la 31ème session du conseil des droits de l'Homme. La réunion, sous forme de panel, visait à investir impérativement la question : Quelle éducation de qualité pour les filles, dans le cadre de l'Agenda 2030 ? Si en effet, partout dans le monde et notamment pour les pays du sud comme le Maroc, des progrès ont été enregistrés et des objectifs ont atteints en termes de scolarisation des petites filles et leur accès chiffré (quantitatif et statistique) à leur droit à l'éducation, il reste à s'interroger sur la qualité de l'éducation que reçoivent en particulier, ces filles. En effet, l'approche statistique voire même, sexospécifique, développée partout, a apporté un éclairage, tant sur les taux de généralisation de la scolarisation, avec une amélioration significative du côté des petites filles et principalement de leur fréquentation du primaire des systèmes d'éducation, jusque-là très problématique. Parallèlement à la question posée par Jossour-FFM sur la qualité de l'éducation dispensée aux filles, d'autres questions se révèlent d'une grande importance : l'école en augmentant la fréquentation des filles a-t-elle suffisamment et jusqu'à présent abordé les situations et les facteurs de différenciation, qui renvoient au sexe construit socialement, sur des bases stéréotypées ? Les rapports sociaux de genre, les représentations, les statuts, les rôles et activités des filles et des garçons, les facteurs d'influence des femmes et des hommes ont-ils été déconstruits et reconstruits sur des bases égalitaires ? Pour ce faire, le panel a ouvert le débat, sur ces questions relatives aux disparités entre les deux sexes et aux inégalités de genre, telles qu'elles sont véhiculées, au niveau des politiques, des programmes, des contenus et pratiques des curricula, au niveau des processus de scolarisation et de socialisation des filles et des garçons, voire même au niveau de l'organisation, de la gestion et du fonctionnement des systèmes d'éducation. Et il s'agissait ainsi de comprendre ces déterminants et de proposer des alternatives, afin que l'égalité de genre soit prise et considérée déjà au niveau de l'éducation des filles et des garçons, nécessitant de la sorte, une refonte des systèmes d'éducation, partout dans le monde. Il va sans dire que Jossour-FFM, qui lutte pour les droits des femmes et l'égalité de genre, appelle à se mobiliser pour relever un des défis, auquel elle souscrit, qui se pose et se posera avec acuité pour les années à venir, celui de transformer les systèmes d'éducation, afin qu'ils se conjuguent également au féminin et qu'ils prennent en compte les besoins spécifiques et les intérêts stratégiques des filles, autant que ceux des garçons. Il est entendu que les systèmes d'éducation devraient être, de par leur importance sociale, des leviers pour promouvoir l'égalité, au niveau de l'éducation de base, au niveau de la scolarisation et de la socialisation des filles et des garçons, dont ils ont la charge et à laquelle aspire aujourd'hui, toutes les sociétés. L'évènement, qui s'est déroulé aux Etats Unis a connu la participation de plusieurs intervenants, de la société civile, des Droits de l'Homme... Radia Laraki, Membre du comité stratégique de JOSSOUR a ouvert le débat. Le thème « Education, orientation, formation" a été discuté par Michèle Saban : Présidente R20 : Regions of Climate Actions. « Pas d'objectifs de développement durable sans la qualité de l'éducation des filles », par Dasa Sasic Silovic: Chair, International Board CEE Network for Gender Issues. "L'approche genre, pour une éducation de base plus égalitaire" par Malika Ghefrane Giorgi : Dr en psychologie, Experte genre, Membre du comité scientifique de Jossour-FFM. « Ecart entre les sexes dans l'éducation « Global Gender Gap Report » par Pearl Samandari :Manager, Gender Parity Programme, World Economic Forum. CCME et Jossour Par ailleurs, le groupe de travail « Approche genre et nouvelles générations » du CCME et l'Association Jossour Forum des Femmes Marocaines ont organisé, le 17 mars, la conférence : « Pas de paix sans développement durable : le cas des femmes marocaines d'ici et d'ailleurs ». Et ce, dans le cadre de CSW 60 commission de la condition de la femme, qui se déroule aux Nations Unies du 14 au 24 mars 2016. Le 25 Septembre 2015 à New York, les États membres de l'ONU ont adopté un programme ambitieux de développement durable composé de 17 objectifs mondiaux pour mettre fin à la pauvreté, à la lutte contre les inégalités et l'injustice, et faire face au changement climatique d'ici à 2030. Le Maroc ayant souscrit en 1990, aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), s'est également engagé à mettre fin à la pauvreté à l'horizon 2030 et à préserver la planète. Un engagement qui passe nécessairement par les droits des femmes en tant que droits de la personne humaine. Des résultats ont certes été obtenus à ce jour mais ils restent très fragiles et menacés par les changements climatiques, les crises politiques, les conflits armés, la crise économique et toutes les formes de violence à l'encontre des femmes. Autant de menaces pour la paix et la durabilité environnementale. Dans tous les pays, les femmes représentent au moins 50 % de la population résidente étrangère et leur nombre augmente au point d'annoncer une tendance de fond. Les femmes trouvent dans la migration une solution pour améliorer leurs conditions de vie, fuir les conflits armés ou les changements climatiques et accéder aux droits les plus élémentaires. Les mobilités féminines se situent au cœur des débats sur la mondialisation (travailleuses domestiques, délocalisation des services, marché du sexe, femme réfugiée ou clandestine, femme entrepreneur...) et nécessitent une attention particulière. L'échéance 2030 des objectifs de Développement Durable est proche. Il s'agit, aujourd'hui de faire un dernier effort pour réussir à préserver les acquis qui sont fragiles et à avancer. Il reste encore beaucoup à faire en matière d'égalité, d'autonomisation, de discriminations, d'éducation, de santé, de violence...etc. Les femmes sont la réponse aux succès et la solution aux échecs obtenus à ce jour. L'Institution et l'ONG ont partagé l'expérience des femmes marocaines, du Maroc et du monde et les défis qui leurs restent à soulever. Jossour Forum des Femmes Marocaines et le Groupe : Approche genre et nouvelles générations ont également eu une écoute attentive de toutes les participantes de la conférence aux fins d'échanger sur les meilleures pratiques qui ont amenées les gouvernements et décideurs à plus de justice envers les femmes. Les intervenants ont été Mme Omayma ACHOUR, Présidente Jossour FFM (Maroc), Mme Amina ENNCEIRI, Présidente du groupe de travail «Approches genre et nouvelles générations» membre CCME (France), Mme Assiata TOURE, Présidente du Bureau National des Femmes RPM (Mali), Mme Hibaaq OSMAN, Fondatrice et Directrice Génerale de Karama Reseau de Femmes Arabes, Mme Rhizlane BENACHIR, Vice Présidente, Partenariat Jossour FFM (Maroc), Mme Souad TALSI, Fondatrice et Secrétaire Générale d'Al Hasanya (Royaume-Uni), Mme Mina RHOUCH, Fondation CIMME (Espagne) et Mme Dasa SILOVIC, présidente du bureau international CEE Réseau pour les questions de genre. Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), institution nationale consultative de veille et de prospective, a été créé en décembre 2007, et constitutionalisé en juillet 2011. Le CCME est chargé, à travers ses groupes de travail, du suivi et de l'évaluation des politiques publiques envers ses ressortissant(e)s à l'étranger dans le but d'en améliorer l'efficacité au bénéfice des communautés marocaines et notamment des groupes vulnérables. Le CCME a également pour mission de renforcer la contribution des Marocains du Monde au développement du Maroc et de leurs pays de résidences. Le groupe de travail « Approche genre et nouvelles générations » du CCME veille à ce que les questions liées au genre et aux nouvelles générations soient prises en considération dans tous les domaines. Jossour Forum des Femmes Marocaines est une association féminine à but non lucratif, créée en juillet 1995. Elle réunit des potentialités et des compétences féminines qui militent pour la promotion des droits des femmes et le renforcement de la présence féminine dans les domaines économique, social, culturel, juridique et politique. A travers son centre de citoyenneté, Jossour FFM œuvre pour la lutte contre l'alphabétisation, le développement des activités génératrices de revenus et la mise en place des projets d'entrepreneuriat social. En 2014, Jossour FFM a été doté du Statut Consultatif auprès du Conseil Economique et Social des Nations Unis (ECOSOC).