Jamais course à l'Elysée n'aura été aussi rocambolesque, aussi incertaine, aussi chaotique que celle qui est en cours sur les écrans des télévisions du monde entier, après une primaire de droite où plus de quatre millions de citoyens se sont déplacés pour donner en tête Monsieur François Fillon, mettant en seconde place le favori Monsieur Alain Juppé, et éliminant au second tour l'ancien président Monsieur Nicolas Sarkozy. Les choses devaient aller sur les rails, on pouvait même prévoir que Monsieur F. Fillon serait le prochain Président de la République française. Mais en grand vainqueur sur son cheval comme un héros de western, il reçoit un premier coup de fusil de sa propre épouse Pénélope qui a reçu des sommes d'argent disproportionnées pour des emplois dont on ne trouve aucune trace et aucune preuve. Puis, pour se défendre et restreindre les choses, il avoue avoir aussi employé et payé ses deux fils et comme il aime sa femme et ses enfants, on apprend que même sa fille a bénéficié d'un salaire pour service rendu à papa. C'est une bombe à fragmentation qui explose dans le camp des républicains, et on voit mal comment Monsieur F. Fillon peut encore dresser le torse et continuer la course, avec une blessure si grave et si profonde. Certes, on attend la décision de la justice pour savoir la vérité. Mais si l'ancien Premier ministre sort blanchi de ces accusations multiples alors que plus personne ne doute, la justice creusera encore plus le fossé de l'inégalité selon ceux que l'on juge et que l'on condamne. D'ailleurs, même dans son parti, on sait que les carottes sont cuites, et qu'un plan B doit vite être trouvé pour que les républicains aient un nouveau candidat. Quand dans une course de championnat le vainqueur qui a gagné la médaille d'or est disqualifié, c'est le second qui reçoit la médaille. Dans la course au primaire, c'est Monsieur Alain Juppé qui doit rendre la médaille d'argent à Monsieur N. Sarkozy et prendre la médaille d'or perdue par F. Fillon. C'est la seule hypothèse logique et la plus viable. A gauche, chez les socialistes, la course a pris fin. Le vainqueur que personne ne donnait gagnant élimine l'ancien Premier ministre qui a quitté le poste pour pouvoir se lancer dans une course qui était perdue d'avance. E. Macron, lui, continue sa course, avec de plus en plus de partisans, sans que l'on sache où il va avec qui et sans encore un programme défini. Marine Le Pen, elle, condamnée par le Parlement européen, refuse de payer. François Bayrou attend lui le 15 février, pour dire s'il tente sa chance pour la quatrième fois, qui sera cette fois, selon lui, la bonne. Voilà en résumé l'état actuel de cette course d'obstacles pour la présidentielle en France. Qui occupera le palais de l'Elysée ? Si Trump et Poutine s'en mêlent, les choses seront encore plus imprévisibles.