C'est depuis sa construction que l'Europe, au départ, était mal partie. A six au début autour du charbon et de l'acier, le désir de construire vite un ensemble économique et politique puissant, capable de rivaliser avec les grandes puissances, a fait capoter les choses. L'élargissement a été trop rapide, les écarts trop importants, pour que le socle, dans ses fondations, soit inébranlable. Et pourtant, des hommes politiques de renom étaient aux manœuvres, et tous savaient que ce qui faisait les grandes puissances États-Unis et URSS d'alors, c'étaient les armes et donc la puissance militaire. Si le charbon et l'acier avaient servi uniquement au départ à construire une grande force militaire pour assurer l'indépendance sécuritaire de l'Europe, l'évolution aurait été toute autre. Par absence de vision peut-être, par oubli, ou par négligence, ce fut encore les États-Unis, à travers l'0TAN, qui assuraient la sécurité militaire de l'Europe, comme ils furent présents lors de la seconde guerre mondiale pour sauver la France et la Grande Bretagne de la puissance militaire de l'Allemagne dirigée alors par Hitler. De six, ils passent à douze, et ce n'est pas assez. De douze, ils passent à 25. Avec une Grande Bretagne qui y est sans y être et qui en sort avec détermination, comme l'a souligné la seconde dame de fer qui occupe le 10 Downing Street. Il faut ici rappeler que c'est de justesse que la Grèce a été maintenue dans l'Europe, et que déjà la dislocation pouvait avoir lieu. On ne peut pas dire que les nations et les peuples qui constituent l'Europe actuelle, sont tous heureux et en cohésion. L'Angleterre, par le Brexit, a pris son envol vers l'Amérique de Trump, lui même avant son investiture officielle tourne le dos à l'Europe, alors que Poutine, en grand stratège politique, devient l'homme fort et incontournable de la région. Des élections sont à venir, des choix sont à faire, des extrêmes sont dans la course, de grandes surprises peuvent encore avoir lieu. Le monde politique, économique, social et sociétal est aussi gravement bouleversé que le climat de la planète. De quoi sera fait demain ? Chapeau à celui qui donnera un peu de lumière dans cette obscurité qui bouche les horizons. Il nous faut ouvrir les yeux pour éviter le fossé et pour aller vers un monde meilleur, ce qui doit être la première destinée de l'humanité. Nous en avons la capacité, il faut juste que ce soit le seul objectif de tous, sinon comme les dinosaures, nous disparaîtrons.