Attendue avec impatience par une large frange de la population marocaine, la finance islamique ou participative dispose désormais d'un cadre législatif et réglementaire solide qui devrait lui permettre un développement soutenu. Toutefois, un effort de communication important est indispensable auprès du grand public pour accompagner le déploiement des solutions Sharia appelées à constituer la finance de demain. C'est ainsi que le Salon international de la finance éthique et participative « SIFEP 2017 » aura lieu du 26 au 28 janvier à Casablanca, sous le thème : « Finance éthique et participative : une contribution à la croissance et à l'inclusion économique au Maroc ». Des experts nationaux et étrangers en finance éthique en général et finance participative en particulier y prendront part pour débattre et apporter des solutions quant aux problèmes liés à la mise en place de l'industrie de la finance islamique au Maroc. Au programme de ce Salon, tenu sous l'égide du ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Formation des Cadres et du ministère de l'Habitat et de la Politique de la ville, des conférences qui seront consacrées généralement au contexte, à la genèse et aux spécificités de la finance participative au Maroc. Elles seront aussi consacrées à l'épargne, au placement des fonds et à la gestion islamique du patrimoine ou encore au financement de l'investissement et de l'exploitation. De même, trois ateliers se tiendront en parallèle. Le premier, initié par le ministère de l'habitat, concernera le financement participatif de l'immobilier et récapitulera les produits disponibles pour le promoteur et l'acquéreur. A leur tour, les ministères de l'enseignement et de l'équipement animeront des ateliers portant respectivement sur la formation en finance islamique ainsi que le financement des projets d'infrastructure par les sukuks. Pour rappel, cinq banques marocaines ont reçu le 29 novembre 2016 un agrément de la part du Comité des Établissements de Crédit relevant de Bank Al-Maghrib pour proposer des produits financiers en conformité avec les principes de la charia. Les banques en question sont CIH Bank, en partenariat avec la Qatar International Islamic Bank, BMCE Bank of Africa avec le groupe saoudi/bahreini Dalla Al Baraka, la Banque Centrale Populaire (BCP) avec le groupe saoudien Guidance, le Crédit Agricole du Maroc avec l'Islamic Corporation for the Development of the PrivateSector (ICD) et enfin AttijariwafaBank . En dépit de ces efforts fournis par les pouvoirs publics pour introduire ce genre de la finance, des experts estiment que des défis restent à relever. Il s'agit, entre autres, pour les banques d'asseoir leur crédibilité auprès du public. Une crédibilité qui ne peut être atteinte que si les banques participatives ont pleinement leur indépendance et qu'elles ne deviennent pas un simple «outil» de leurs banques mères qui sont des banques conventionnelles.