Le Forum africain en Europe a condamné, lundi, la vague d'expulsions par les autorités algériennes de ressortissants subsahariens la qualifiant de «crime odieux» envers des innocents. «Au moment ou des pays, qui n'ont ni pétrole, ni gaz accueillent à bras ouverts les migrants subsahariens, régularisent leur situation et atténuent leurs souffrances, comme ce qu'a fait le Maroc par exemple, l'Algérie expulse les subsahariens et les qualifient de porteurs de sida et de maladies», s'insurge cette ONG africaine, basée à Bruxelles. «Les migrants fuient la famine, les guerres et la pauvreté dans leurs pays et n'ont de choix que de chercher refuge dans le voisinage, mais se retrouvent pris dans des situations dégradantes et inhumaines comme ce qui s'est passé en Algérie», dénonce le forum africain en Europe, dans un communiqué. Il prend à témoin l'Union européenne face à ces ''atteintes graves aux droits de l'homme au mépris de nombreuses conventions internationales qui protègent les réfugiés'' et exprime son ''étonnement de voir un pays membre de l'Union africaine, qui prétend défendre les droits des peuples africains, piétiner ces droits en expulsant de façon inhumaine et dégradante les subsahariens ». Le forum regrette, dans ce contexte, les propos tenus par le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme en Algérie, Farouk Ksentini, qui a déclaré que "la présence des migrants et des réfugiés africains dans plusieurs localités du pays peut causer des problèmes aux Algériens", notamment en les exposant "au risque de la propagation du sida ainsi que d'autres maladies sexuellement transmissibles", tout en ajoutant que "cette maladie est répandue" parmi les membres de la communauté subsaharienne, et en encourageant les autorités algériennes à procéder à des expulsions des migrants ouest africains "pour arrêter cette catastrophe" qui serait imposée à l'Algérie. Le forum dénonce ces propos «racistes » et «dégradants » et attire l'attention de la communauté internationale sur la gravité de ces « dérapages ».