Les familles et amis des victimes de Gdim Izik ont décidé de créer l'Association de coordination des familles et amis des victimes de Gdim Izik afin de se constituer en partie civile, après la décision de la cour de cassation de transférer le dossier des poursuivis dans l'affaire d'assassinat de leurs fils à la Cour d'appel, a affirmé, samedi à Rabat, le président de cette association, Mohamed Atartour. L'objectif de cette décision est de tenir le tribunal informé des aspects de souffrance des familles des victimes et de présenter leurs revendications légitimes au sujet de cette affaire, a indiqué M. Atartour dans une déclaration à la Chaine Al Aoula, diffusée lors du journal télévisé du soir. Lors du procès militaire, les familles des victimes ne s'étaient pas constituées partie civile, au vu des lois régissant le tribunal militaire et du fait que la plaidoirie revient au procureur général, "ce qui a rendu la voix des familles des victimes inaudible et la souffrance réelle méconnue, quoi que justice ait été rendu et le verdict", a-t-il indiqué. Il a également souligné que l'équité équivaut à "la quiétude des familles et des martyrs qui ont sacrifié leurs vies pour défendre la cause nationale", ajoutant que cette même équité revient à clore définitivement ce dossier et à ériger une stèle commémorative sur les lieux où leurs enfants ont rendu l'âme pour que leurs sacrifices ne tombent pas dans l'oubli. Nous allons faire entendre la voix des véritables victimes (Familles des victimes de Gdim Izik) Les membres des familles des victimes de Gdim Izik ont fait part, samedi à Rabat, de leur détermination à faire entendre, dans le cadre de l'Association créée vendredi, "la voix des véritables victimes de ces incidents et à défendre les intérêts légitimes de leurs familles". Cette Association joue le rôle de coordination, particulièrement après les nouveautés ayant ponctué ce dossier suite au transfert des suspects poursuivis dans cette affaire à la Cour d'appel en vue de leur comparution devant le tribunal le 26 décembre, a indiqué Mohamed Ait Alla, trésorier de l'Association des familles des victimes de Gdim Izik et père du martyr Walid Ait Alla, dans une déclaration diffusée par la Chaine Al Aoula lors du journal télévisé du soir. Il a assuré que l'Association s'emploiera à faire connaître et à honorer la mémoire des martyrs du devoir national, membres des forces publiques, faisant part de sa "confiance totale en la justice marocaine pour rendre justice aux victimes assassinées froidement". Mme Aicha, mère du martyr Anas Belhouari, est, quant à elle, revenue sur sa souffrance et celle de sa famille après le décès de son fils lors de ces incidents, tout en appelant à ce que justice soit faite et que les criminels répondent de leurs actes. "Psychiquement, rien n'a changé, la souffrance est toujours là", a de son côté lancé Miloud Belhouari, père du martyr Anas Belhouari, dénonçant les tentatives visant à présenter les suspects comme des victimes, en feignant d'ignorer complètement les véritables victimes. Création de l'Association de coordination des familles et amis des victimes de Gdim Izik L'Association de coordination des familles et amis des victimes de Gdim Izik a vu le jour vendredi à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'Homme, célébrée le 10 décembre de chaque année. L'association souligne dans un communiqué avoir choisi cette date pour annoncer sa création "afin de signifier notre conviction en le fait que le plus sacré des droits de l'Homme demeure le droit à la vie ; un droit spolié à nos onze enfants assassinés de sang-froid lors de l'exercice de leur devoir professionnel, le 8 novembre 2010, dans la banlieue de la ville de Laâyoune". L'association s'assigne pour objectifs de faire connaître les éléments des forces de l'ordre ayant été victimes, parmi d'autres, des événements de Gdim Izik, et de les faire reconnaitre en tant que martyrs du devoir national. Elle tend également à faire face, par tout moyen légitime, à l'ensemble des tentatives d'oblitération des éléments constitutifs du crime horrible dont ont été victimes ses enfants, à préserver la mémoire des victimes et à leur rendre hommage à travers l'application de la loi à l'encontre des coupables. L'association vise également à représenter les familles des victimes devant les diverses instances nationales et internationales, à faire entendre la voix des victimes réelles et à défendre les intérêts légitimes de leurs familles, ajoute-t-on de même source. Sur la base des objectifs susmentionnés, et suite à la décision de la Cour de cassation de renvoyer le dossier des poursuivis dans cette affaire devant la Cour d'appel lors de la séance du 26 décembre 2016, l'Association souligne avoir décidé "d'entreprendre toutes les initiatives nécessaires afin de poursuivre les diverses étapes de ce procès, et en vue de se constituer partie civile avec comme but d'informer le tribunal de quelques aspects de la souffrance des familles des victimes et de présenter leurs revendications légitimes à ce propos". L'association, qui exhorte toutes les organisations et l'ensemble des personnes croyant en la justesse de ses revendications à la soutenir, estime que le transfert du dossier devant la Cour d'appel "constitue une opportunité de plus afin de mettre en exergue nos souffrances en tant que familles des victimes et de faire face à toutes les tentatives visant à occulter le caractère pénal de ce dossier, de présenter les coupables en tant que victimes et d'omettre totalement nos enfants qui sont les authentiques victimes". Elle saisit la présente occasion pour réaffirmer son entière confiance envers le pouvoir judicaire en tant que voie de recours et de mécanisme de concrétisation de la justice, "une justice, souligne-t-elle, apte à dévoiler le caractère criminel des actes ayant entraîné l'assassinat de nos enfants et la manière, autant barbare qu'inhumaine, adoptée par les coupables et consistant à mutiler les cadavres des défunts, à uriner sur eux et à persévérer à les estropier".