Le secteur public devance la banque, l'assurance et la distribution Près de 71% des chefs d'entreprise n'ont pas de projet en cours dans le domaine du Big Data, et la quasi-totalité n'envisage pas de lancer un projet, avant 6 mois au mieux, tout en précisant être en observation des tendances du marché et de la concurrence. C'est ce qui ressort, en tout cas, de l'étude sur « La maturité du Big Data au Maroc », dévoilée lors de la 15ème édition du Salon Med-I, tenue les 29 et 30 novembre à Skhirat. Une enquête qui a été lancée auprès d'un échantillon de 300 entreprises de tailles différentes, représentant différents secteurs d'activité. Big Data, c'est quoi ? Avant de continuer de soulever les autres résultats de cette enquête qualifiée d'inédite, il est nécessaire de définir le Big Data. Il signifie, littéralement, méga-données, grosses données ou encore données massives. Il désigne un ensemble très volumineux de données qu'aucun outil classique de gestion de base de données ou de gestion de l'information ne peut vraiment travailler. Ce sont les informations provenant de messages envoyés, de vidéo, des signaux GPS, des enregistrements transactionnels d'achats en ligne et bien d'autres encore. Ces données sont baptisées Big Data ou volumes massifs de données. Les géants du Web - dont Yahoo, Facebook et Google - ont été les tout premiers à déployer ce type de technologie. L'enquête, menée sous l'égide du ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie Numérique, révèle que les bénéfices sont encore mal appréhendés par la plupart des acteurs. A leur décharge, les DSI (Directeurs des Systèmes d'Information) sont attendus par leurs Directions Générales sur leur capacité à opérer les systèmes existants et à soutenir les activités business en cours. Dans ces conditions, il leur est difficile de pouvoir réfléchir à des changements de business models sans l'implication forte des directions métiers qu'ils servent au quotidien. L'enquête fait observer, toutefois, que les entreprises marocaines ont pris conscience de l'importance du Big Data dans la création de valeur et de l'aspect incontournable de l'exploitation de ce vaste gisement de données disponibles. Les domaines d'applications se multipliant dans le monde et les communications internationales autour des projets aidant, le potentiel d'amélioration considérable de tous les aspects des opérations de l'entreprise a bien été saisi. Autres résultats de l'étude : près de 45% des sociétés n'envisagent pas à court terme ou pas du tout de lancer de tels projets. Nonobstant, 24% des sociétés qui ont un projet Big Data en production délivrent des résultats encourageants. Il convient de relativiser ces résultats. En effet, bien que tous les secteurs d'activités ne soient pas encore impliqués dans de telles initiatives, ceux qui ont parié sur le Big Data l'ont fait sur des domaines pour lesquels il existe un retour d'expérience assez important au niveau mondial. Cette tendance semble se confirmer auprès des entreprises ayant envisagé de considérer le lancement d'un projet. On retrouve les grands domaines d'applications que sont la gestion de la Relation Client CRM ou l'optimisation des opérations, y compris de la chaîne d'approvisionnement. La répartition des besoins exprimés par domaines d'applications fait état d'un peu plus de 46% dans le CRM et de près de 25,5% dans l'optimisation des opérations. Le grand absent de ces retours est le e-Commerce. Toutefois, ce secteur est traditionnellement l'apanage des startups et autres structures de type « pure-players » (dont le revenu est basé en totalité sur une activité digitale) et dont les dirigeants ne faisaient pas partie de la population ciblée par l'enquête, expliquent les rédacteurs de cette étude. Concernant les secteurs d'activités, les initiatives remontées de l'enquête concernent pour 39% le secteur public, un peu moins de 12% la Banque et l'Assurance et 7,5% le secteur de la distribution. A la lumière des résultats sus-dits, il s'avère, sur le plan de l'innovation, qu'il y a une réelle volonté de la part des entreprises marocaines d'intégrer les nouvelles technologies dans leur panoplie des moyens à disposition des ambitions business. L'absence de projets fondés sur une disruption au travers de nouveaux business models s'explique par le profil des entreprises sondées : des acteurs des secteurs traditionnels en recherche de modernisation de leur système d'information et d'accélération de la création de valeur pour leurs donneurs d'ordres que sont les grandes directions métiers. De fait, s'agissant de ces acteurs, les initiatives au Maroc se focalisent sur le marché déjà adressé par l'entreprise et ne tirent pas encore pleinement profit de la suppression des barrières que peut offrir Internet. Avec la maturité des technologies du Big Data, de nouveaux cas d'usages devraient poindre à l'horizon. Notamment avec l'émergence de nouveaux acteurs du monde digital et le soutien actif du gouvernement du Maroc, gageons que les divers salons de vulgarisation du domaine et de présentation des cas d'usages et autres retours d'expériences permettront d'accélérer le développement d'un secteur très prometteur en termes de valeur ajoutée et de développement économique. La Belgique, pays d'honneur au Salon MED-IT Véritable espace d'échange d'expérience et de savoir-faire, le salon MED-IT « one to one », qui est à sa 15ème édition, a consacré sa conférence inaugurale au thème : « Des villes plus intelligentes et durables via une stratégie de TIC collaboratives et ouvertes ». Au menu aussi de ce salon, figuraient des conférences sur les nouveaux programmes d'appuis des PME pour la transformation digitale, la transformation numérique des entreprises, la protection de la vie privée à l'ère des données, le cyber attaques, et la mobilité de l'information et les enjeux sécuritaires... Y ont pris part 2500 décideurs marocains du secteur (DSI, chefs de projet IT, directeurs de l'innovation...) qui sont à la recherche d'opportunités d'affaires et de partenariats stratégiques. Ils ont tous bénéficié des services d'une équipe dédiée qui a organisé à l'avance leurs rendez-vous BtoB. Y ont pris part aussi 100 exposants nationaux et internationaux représentant la France, l'Espagne, l'Italie, la Chine, les Etats-Unis, les Emirats Arabes Unis, le Canada, le Portugal, l'Inde, la Belgique, la Pologne et la Tunisie. C'est la Belgique qui est à l'honneur pour cette édition avec une dizaine d'exposants de Wallonie accompagnés par l'AWEX (Agence Wallonne à l'Exportation). Pour cette édition également, les acteurs majeurs du monde des IT (éditeurs, constructeurs et intégrateurs) ont répondu présent avec en tête les géants tels que Dell, Kaspersky, Symantec, Microsoft, Fujitsu...